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La saine laïcité de Saint Paul VI

Ceci est une compilation non exhaustive de citations du Saint Pape Paul VI au sujet des relations entre l’Etat et l’Eglise: le pape a bien rejeté le laïcisme séculariste, contraire à la « saine laïcité » telle que décrite par Pie XII. Merci à Apologistas Catolicos pour y avoir contribué, avec notre mise en gras.

Image: Le pape Paul VI, le 5 janvier 1964 à Nazareth / EPU FILES/AFP/Archives

De même encore, le saint Concile déclare que ces devoirs concernent la conscience de l’homme et l’obligent, et que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même qui pénètre l’esprit avec autant de douceur que de puissance. Or, puisque la liberté religieuse, que revendique l’homme dans l’accomplissement de son devoir de rendre un culte à Dieu, concerne l’exemption de contrainte dans la société civile, elle ne porte aucun préjudice à la doctrine catholique traditionnelle au sujet du devoir moral de l’homme et des sociétés à l’égard de la vraie religion et de l’unique Église du Christ.

[…]

Parmi les choses qui concernent le bien de l’Église, voire le bien de la cité terrestre elle-même, et qui, partout et toujours, doivent être sauvegardées et défendues contre toute atteinte, la plus importante est certainement que l’Église jouisse de toute la liberté d’action dont elle a besoin pour veiller au salut des hommes. Elle est sacrée, en effet, cette liberté dont le Fils unique de Dieu a doté l’Église, qu’il a acquise de son sang. Elle est si propre à l’Église que ceux qui la combattent agissent contre la volonté de Dieu. La liberté de l’Église est un principe fondamental dans les relations de l’Église avec les pouvoirs publics et tout l’ordre civil.

Dans la société humaine et devant tout pouvoir public, l’Église revendique la liberté en tant qu’autorité spirituelle instituée par le Christ Seigneur et chargée par mandat divin d’aller par le monde entier prêcher l’Évangile à toute créature. L’Église revendique également la liberté en tant qu’elle est aussi une association d’hommes ayant le droit de vivre dans la société civile selon les préceptes de la foi chrétienne.

Dignitatis Humanae, 1965, §1

En vous, qui êtes présents, Nous désirons saluer tous les citoyens de Trieste ; et c’est pour nous une grande satisfaction de voir à la tête de votre groupe très distingué – presque comme un symbole de cette paternité spirituelle, qui est pleinement donnée à l’Evêque – Notre vénérable Frère Antonio Santin, Pasteur zélé et soucieux du diocèse. Et voyant à ses côtés, avec la pleine autorité civile qui lui appartient, le Commissaire Général du Gouvernement, avec ses talentueux collaborateurs, là se dépeint devant Nous l’image idéale de l’organisation religieuse et civile de toute ville bien ordonnée, voire, de toute communauté civile, comme dans les désirs et les plans de Dieu : une organisation, disons, qui assure aux citoyens la pleine sécurité dans les choses du temps et de l’esprit, la concorde et la paix, une coopération assidue et ardente pour son plein progrès ».

En effet, tout ceci ne peut manquer, quand la sollicitude maternelle de l’Église trouve dans les institutions civiles tout le respect et le soutien qui lui sont dus, et celles-ci, à leur tour, sont valorisées et soutenues dans leur fondement par les principes, que l’Église infuse et alimente en ses fidèles, par la stimulation qu’elle suscite en eux, afin qu’ils s’efforcent constamment d’œuvrer droitement la collaboration loyale entre les différentes catégories citoyennes, la pratique volontaire de la charité et de la justice sociale.

De tout cœur Nous espérons que ce soutien réciproque continuera à donner à Trieste les fruits d’une heureuse croissance, qu’elle a jusqu’ici assurée avec un bénéfice évident à la bien-aimée population: de cette manière la solide foi chrétienne, jalousement gardée au nom d’une antique et bien fondée tradition, s’épanouira toujours plus par impulsion intérieure en de multiples initiatives de culte, d’apostolat, de charité bienfaisante et sensible, comme elle l’a été jusqu’ici avec tant de signes notables de vivacité et d’ardeur ; et en même temps la ville donnera intensité et vigueur à son rythme de vie caractéristique, ouverte aux échanges prometteurs et stimulants des coutumes et aux commerces de la terre et de la mer, et engagée dans un effort généreux pour assurer des augmentations positives dans le domaine de l’industrie, du travail et de la vie civique et sociale.

Discours aux autorités et au peuple de Trieste,15 Juin 1964

« Devant l’inévitable interaction des idéologies et des forces contrastées, il faut rappeler la « vigilate et orate » de l’unique Maître. Face à l’osmose infreinable des modes de communication, viendra l’exigence d’un renforcement de la foi, de vigueur de la vie chrétienne, de l’intensification de l’instruction religieuse, d’une formation qui ne sert pas seulement à maintenir le contact avec Dieu et à préserver le patrimoine religieux hérité, mais aussi, dans une expansion spontanée et missionnaire, à l’édification du prochain. C’est principalement de cette façon que sera toujours garantie l’unité catholique, désormais bien possédée aujourd’hui et qui sera toujours un don d’ordre et de qualité supérieure pour la promotion sociale, civile et spirituelle du Pays. »

Discours au VIème Congrès eucharistique national espagnol, 12 juillet 1964

« Par ordre spécial de S.E. le Chef de l’État, le Généralissime Franco, je vais transmettre aux S.S. Le Pape Paul VI son salut filial et son hommage personnel avec l’offre de faciliter et de contribuer, de la manière qu’il considère appropriée, au développement de ce que le Concile Vatican II a établi. Je commence l’audience en transmettant verbalement le salut filial et l’hommage du chef de l’État et de tous les Espagnols toujours fidèles à l’Église, comme l’a demandé le Caudillo. Sa Sainteté m’interrompt pour manifester de manière catégorique que l’Église a besoin de l’Espagne, de sa foi, de son courage et de son histoire. A ce moment-là, en indiquant pour ma part comment certains comprennent que l’histoire doit être oubliée, il insiste vivement sur le fait que ce n’est pas le cas : « Vous ne devez pas renoncer à votre importante histoire, qui est claire et toujours fidèle à l’Église ». Sa Sainteté insiste de nouveau sur l’idée que qu’on ne doit aucunement renoncer d’une quelconque manière à l’histoire qui est motif d’honneur et honore l’Espagne.

A ma première indication d’une possible faille dans l’unité qui s’est déjà manifestée sous une certaine forme, en conséquence attribuée à la déclaration du Concile sur la liberté religieuse, Sa Sainteté réagit rapidement et catégoriquement pour dire que l’unité catholique est un bien que l’Etat doit chérir. Tout comme un grand monument qui a de la valeur artistique historique n’est pas la propriété du Gouvernement, n’étant pas artiste, mais est préservé et jalousement conservé, de même l’unité catholique doit être jalousement et protégée avec vigilance. Il continue en avertissant que cela n’implique pas de persécuter ou de piétiner les droits des autres, mais de toujours défendre l’unité. »

Rapporté par le Ministre Antonio Oriol, Luis Suárez Fernández, Franco y la Iglesia. Las relaciones con el Vaticano, Madrid: Homo Legens, 2011, p.229

Que d’efforts, hélas ! ne sont entrepris, de nos jours, pour dépouiller notre existence quotidienne de tout signe, de tout critère et de tout engagement d’inspiration religieuse. On cherche, même dans les milieux chrétiens, à revendiquer un pouvoir exclusif et absolu à la laïcité de la conduite, surtout dans ses manifestations extérieures et publiques. Des courants de pensée et d’action tentent de séparer la morale de la théologie ; la morale ne devrait concerner que les rapports humains et la conscience personnelle de l’homme : autrement dit, dans le domaine moral, il n’y aurait besoin d’aucun dogme religieux, pour la simple raison que les expressions de la pensée et de l’activité humaine doivent se fonder sur des critères propres (les sciences, par exemple), et que l’organisation de l’Etat doit être conçue selon des principes sains et raisonnables (cf. Notre vénéré prédécesseur le Pape Pie XII, AAS 1958, p. 220). Non seulement la religion ne devrait plus avoir un caractère public, mais encore elle ne devrait en aucune manière inspirer la législation civile ou lui dicter des principes. La liberté religieuse, même lorsqu’elle est reconnue officiellement, est parfois soumise à des méthodes d’intimidation et d’oppression qui parviennent à étouffer dans les consciences la libre profession du sentiment religieux.

[…]

Nous devons, dans notre vie, accorder toujours la première place à Dieu, à la religion, à la foi et au Salut ; mais, attention, non seulement une place d’honneur, purement formelle ou rituelle, mais surtout une place logique et fonctionnelle. Chacun de nous doit dire : Si je suis chrétien et si j’honore en moi ce titre, je possède le secret de la vraie vie, la chance suprême, le bien supérieur, le plus haut degré de la véritable existence, mon intangible dignité et ma liberté inviolable.

[…]

Ainsi, si nous supprimons l’Amour pour Dieu, convaincus que l’Amour du Prochain seul suffit, (…certains croient, hélas! pouvoir simplifier le problème moral, en négligeant son principe religieux et en le réduisant à une philanthropie humaniste !) nous compromettons le rapport du véritable amour pour l’homme, rapport qui ne sera plus, alors, universel, désintéressé et constant, mais source de lutte et de haine. La reconnaissance de la primauté du facteur religieux dans la vie ne veut pas dire transgression des devoirs inhérents à la justice et au progrès de la société, comme si l’observance religieuse suffisait à dispenser la conscience de tout acte de solidarité et de générosité envers le prochain. La reconnaissance de la primauté du facteur religieux dans la morale n’arrête aucunement la recherche des remèdes aux maux de la société ; c’est plutôt le contraire.

Discours du 26 juillet 1972

Mais qu’en est-il de l’activité extérieure? L’activité apostolique se limite-t-elle au monde de l’Eglise, ou bien l’action de l’Eglise va-t-elle aussi au-delà de son propre périmètre social? L’Eglise est-elle une religion ecclésiastique, un « ghetto» privilégié, ou répond-elle à un dessein universel, catholique? La réponse ne fait aucun doute: l’action de l’Eglise dépasse ses limites institutionnelles; elle doit atteindre la société tout entière

[…]

Tout le monde n’a peut-être pas pris conscience de l’aspect paradoxal et dramatique de la position de l’Eglise catholique à l’égard du monde, au moment précisément où celui-ci déclare, en paroles et en actes, qu’il n’a plus besoin d’elle, qu’il la considère comme une institution historiquement et culturellement dépassée, voire même encombrante et nuisible. Le laïcisme, c’est-à-dire la volonté de se passer de Dieu, est aujourd’hui la formule en vogue. Le monde affirme aujourd’hui qu’il se suffit à lui-même pour résoudre ses problèmes, pour engendrer un humanisme propre, pour trouver son équilibre, sa morale propre, son interprétation propre de la destinée de l’homme, de son histoire et de sa civilisation. Et il l’affirme avec une telle assurance et d’une façon si péremptoire qu’il rend paradoxale, pour ne pas dire vaine et anachronique, l’insertion de l’Eglise dans le processus de la vie moderne. De là, les formes radicales d’opposition à l’Eglise répandues dans diverses nations et surtout dans divers secteurs de la pensée et de la politique: l’Eglise, dit-on, ne nous intéresse pas. L’athéisme s’affirme ensuite comme la forme religieuse, c’est-à-dire absolue, si l’on peut dire, du laïcisme. Et devant cet état de choses, l’Eglise, avec une audace que l’on pourrait croire naïve si elle n’était pas inspirée, se présente au monde comme apostolique, c’est-à-dire intentionnellement déterminée à exercer sa mission de « sel de la terre », de lumière du monde » (Mt 5, 14-15).

[…]

L’Eglise d’aujourd’hui, celle de la Constitution Gaudium et Spes, ne craint pas de reconnaitre les « valeurs » du monde profane. Elle n’a pas peur d’affirmer ce que Pie XII, Notre prédécesseur de vénérée mémoire, reconnaissait déjà ouvertement: une « légitime et saine laïcité de l’Etat », en laquelle il voyait « l’un des principes de la doctrine catholique » (A.A.S., 1958, p. 220). C’est pourquoi l’Eglise, aujourd’hui, distingue d’une part la laïcité, c’est-à-dire la sphère propre des réalités temporelles régies par leurs principes propres et avant une relative autonomie correspondent aux exigences intrinsèques de ces réalités (scientifiques, techniques, administratives, politiques, etc.); et d’autre part le laïcisme, qui exclut de la société les références morales et pleinement humaines qui postulant des rapports imprescriptibles avec la religion.

Audience générale du 22 mai 1968

Comme il advient des rayons qui se fondent au foyer d’une lentille, et qui en repartent pour un nouveau faisceau de lumière, ainsi l’histoire religieuse de l’humanité, c’est-à-dire l’histoire qui donne unité, sens et valeur aux générations qui se succèdent, s’agitent et avancent? tête baissée, sur la terre, cette histoire a sa lentille dans le Christ, qui absorbe toute l’histoire passée et éclaire toute l’histoire future, jusqu’à la fin des temps (Cfr. Matth. 28, 20).

Cette vision de Noël, qui est la vraie, vaut spécialement pour Nous, pour vous, diplomates, Représentants des peuples, rassemblés ici cette nuit pour célébrer le mystère de Noël: elle est pour tous une invitation à réfléchir sur la destinée de l’humanité. Cette destinée, dont vous êtes les artisans à un titre hautement qualifié, elle est liée à la très humble crèche où est couché le Verbe de Dieu fait chair; bien plus, elle en dépend: là où arrive cette irradiation chrétienne dont nous parlions, et qui s’appelle l’Evangile, là arrive la lumière, là arrive l’unité, là arrive l’homme, non plus la tête basse, mais dressé de toute sa stature, là arrive la dignité de sa personne, là arrive la paix, là arrive le salut.

Messieurs, amis et frères qui cherchez et découvrez le Christ, soyons attentifs à ce moment singulier. Il est probable qu’un double sentiment se fait jour dans les cœurs. L’un, de défiance et de crainte en face du nouveau Roi qui, aujourd’hui encore, naît dans le monde. C’est une puissance, ce Roi: et, qu’est-ce que les Puissants de ce monde craignent plus qu’une nouvelle puissance? Et s’il est bien une puissance, ce Jésus, qui déclare que son royaume n’est pas de ce monde, mais appartient à une sphère transcendante, peut-être le craignons-nous et le rejetons-nous encore davantage aujourd’hui, jaloux comme nous le sommes de notre souveraine autonomie, agnostique, laïciste ou athée, qui n’admet pas un royaume de Dieu.

L’autre sentiment, au contraire, c’est la confiance. La puissance qu’est le Christ, n’est-elle pas toute pour nous, pour notre avantage, pour notre salut, pour notre amour? Non eripit mortalia, qui regna dat caelestia: il ne nous enlève pas nos royaumes temporels, Celui qui est venu pour donner son royaume céleste (Hymne de l’Epiphanie). Il est venu pour nous, non contre nous. Ce n’est pas un émule, ce n’est pas un ennemi; c’est un guide pour notre chemin, c’est un ami. Et cela pour tous; chacun peut bien dire: pour moi.

Homélie du 25 décembre 1971

Vous êtes romains, citoyens de l’EUR ; mais quels Romains seriez-vous, si la splendide spiritualité de la foi catholique romaine ne s’étendait pas pleinement à ce splendide quartier ?

Et aucune autre circonstance meilleure que celle-ci ne peut servir cette finalité communautaire, car aucun autre moment de la vie religieuse n’est plus propice à réveiller dans une population le sens de sa profonde solidarité, voire à insuffler le charisme de l’une de ses véritables, bien que mystiques, unités, que celle de la célébration du Sacrifice Eucharistique.

[…]

L’unité véritable et complète des fidèles qui composent l’Église est le résultat de leur participation à l’Eucharistie. Et en second lieu cette communion de foi, de charité, de vie surnaturelle, découlant du sacrement qui la signifie et la produit, peut avoir un reflet bénéfique énorme et incomparablement sur la société temporelle des hommes. Vous savez combien ce problème fondamental de la société humaine excelle parmi tous à notre époque, et domine tous les autres avec les idéologies, les politiques, les cultures, les organisations, avec lesquelles les hommes de notre temps travaillent, peinent, rêvent et souffrent, pour créer la cité terrestre, la société nouvelle et idéale ; et nous savons tous que dans cet effort multiple les hommes, engagés dans l’immense construction, réussissent souvent, en effet, à faire des progrès considérables dignes d’admiration et d’appui, mais à chaque pas ils trouvent en eux-mêmes des obstacles et des échecs qui deviennent des divisions, des luttes et des guerres, précisément parce qu’il leur manque un principe unificateur unique et transcendant de la structure humaine, et qu’ils manquent d’énergie morale suffisante pour lui donner une cohésion aussi libre et consciente que solide et heureuse, comme il convient aux vrais hommes.

La cité terrestre manque de ce supplément de foi et d’amour qu’elle ne peut trouver en elle-même ; et que la Cité religieuse qui y existe, l’Église, peut, sans nullement porter atteinte à l’autonomie de la Cité terrestre, ou à sa juste laïcité, par osmose tacite de l’exemple et de la vertu spirituelle, conférer dans une large mesure.

Et que tel soit notre vœu à la fin de ce rite solennel en l’honneur du Sacrement capable de rendre les hommes frères. Vous, citoyens de ce quartier moderne, avez ici un type illustre de ville nouvelle et idéale : ne lui faites pas manquer l’animation intérieure, qui peut la rendre vraiment unanime, bonne et heureuse ; celle qui dérive de la source de la foi catholique, vécue dans la célébration communautaire de la liturgie eucharistique. Ne manquez jamais ce rendez-vous festif, qui fédère spirituellement et sublime la population de la ville, encore aujourd’hui dépourvue de ciment de cohésion interne suffisant et de parfait concert communautaire, vivifiant et réconfortant ; devenez une famille autour de l’autel du Christ, devenez le Peuple de Dieu !

Homélie lors de la Fête-Dieu, 17 Juin 1965

Qu’en est-il des autres religions ? Ce sont des efforts, des tentatives, des bras levés vers le Ciel pour essayer d’y arriver, mais ils ne correspondent pas au geste que Dieu a fait pour rencontrer l’homme. Ce geste s’appellera christianisme, la vie catholique. Nous devons donc nous référer à cet acte de Dieu pour opérer la greffe de notre vie humaine avec la divine.

Conséquence devant tout ça ? La pensée de l’importance substantielle, indispensable de la religion. Être religieux est une question de vie ou de mort. Qu’il est surprenant, qu’il est douloureux de voir de nombreux indifférents et délaissés – phénomène qui n’honore même pas l’intelligence humaine – face au problème religieux, le considérant comme superflu, secondaire, facultatif !

LES DOMMAGES INCALCULABLES DU LAICISME

Il y a tout un courant de la vie moderne qui est indépendant de la vie religieuse : un laïcisme, c’est-à-dire un renoncement à la connaissance de Dieu. On se dit : ce n’est pas nécessaire. Regardez seulement le travail, la richesse, le bien-être, le plaisir: il n’y a rien d’autre. Et au lieu de cela, tout ordre et progrès humain sont établis comme une veille de préparation pour le jour éternel : ils sont la condition pour pouvoir nouer ces liens qui nous soutiendront au moment où notre vie terrestre ne nous ancrera pas dans l’éternel.

Celui qui est sans foi est sans lumière ; celui qui est sans religion est sans espoir. Au lieu de cela, la foi et l’espérance assurent que notre vie continue au-delà du terrible épisode appelé la mort. Et encore : celui qui est sans contact avec Dieu est dépourvu d’amour. Dieu est amour. Si nous ne sommes pas unis à Lui, le sentiment le plus noble nous fait défaut. Nous n’avons plus aucune raison d’appeler les hommes nos frères, aucune raison de nous sacrifier pour eux, ni de voir le miroir du visage du Christ sur chaque visage humain. Si nous n’avons pas la foi, l’espérance, la charité – les trois vertus théologales qui sont les trois liens qui nous unissent à Dieu – nous sommes facilement des aveugles, obligés d’être esclaves de la terre : des gens troublés par les passions qui les rendent malheureux et la confiance des hommes dans les choses les plus terribles : les armes, les luttes, la guerre, la haine, les vices.

Homélie du 20 mars 1966

Nous sommes arrivés à un tel point de notre époque que nous croyons qu’il est libérateur d’oublier Dieu, que nous voulons L’oublier ; comme si c’était une libération d’oublier le soleil de notre vie ! On pousse souvent la juste distinction des divers ordres tant du savoir que de l’action, qui ne veut pas confondre le sacré et le profane et revendique leur relative autonomie pour chacun, jusqu’au reniement de l’ordre religieux, à la méfiance et à la résistance contre lui, en raison de la croyance erronée que dans la laïcité radical il y a un prestige humain et une vraie sagesse. Ainsi oublier le Christ devient habituel même dans une société qui a reçu et reçoit encore tant de lui ; et parfois aussi elle s’insinue dans la communauté ecclésiale : « Chacun cherche, se lamente l’Apôtre, son bien, non celui de Jésus-Christ » (Phil. 2, 21).

Homélie du 7 avril 1966

Un commentaire sur “La saine laïcité de Saint Paul VI

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