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L’ancienne communion dans la main

Cet article recueille des citations mentionnant la communion dans la main telle que pratiquée dans les premiers siècles de l’Eglise, et permet de donner une idée de comment elle était abordée et avec quelle considération. Merci à Dave Armstrong et à Elizabeth Klein dont les articles ont aidés à la réalisation de la liste.

Image: Chapelle du Sauveur, Thessalonique, Domaine publique

Tertullien (✝ 220)

Un homme zélé pour la foi parlerait toute une journée sur cette matière, en gémissant de voir un chrétien quitter les idoles pour venir à l’église; sortir des ateliers du démon pour entrer dans la maison de Dieu; lever vers le Dieu créateur des mains qui viennent de créer des idoles; adorer le Seigneur avec ces mêmes mains qui au dehors se font adorer elles-mêmes dans leurs œuvres; approcher du corps de notre Seigneur des mains qui donnent des corps aux démons.

Le scandale serait moindre s’ils recevaient d’une main étrangère ce qu’ils souillent; mais ils vont jusqu’à donner aux autres ce qu’ils ont souillé. Des faiseurs d’idoles ont été admis dans les ordres sacrés de l’Eglise. O crime! Les Juifs n’ont trempé qu’une fois leurs mains dans le sang du Sauveur. Pour eux, ils déchirent son corps tous les jours. O mains sacrilèges, qu’il faudrait couper! A ces impies de savoir maintenant si c’est par figure qu’il a été dit. « Si votre main est pour vous un sujet de scandale, coupez-la. » Et quelles mains méritent plus d’être coupées que celles qui chaque jour scandalisent le corps de Jésus-Christ.

De l’Idolâtrie, VII
[notez qu’il ne condamne pas le fait de toucher le corps avec les mains ici, mais avec des mains qui sont coupables d’idolâtrie.]

Saint Pape Corneille (✝ 253)

« Ensuite il ajoute à cela quelque chose qui est pire que les actions déplacées faites par cet homme ; il parle ainsi : « En effet, lorsqu’il a fait les offrandes eucharistiques et qu’il en distribue la part à chacun et qu’il la lui remet, il oblige les malheureux à jurer au lieu de rendre grâces; il prend dans ses deux mains celles de celui qui reçoit l’eucharistie, et il ne les lâche pas avant qu’ils n’aient prêté serment en ces termes — je me sers de ses paroles – : « Jure-moi, sur le « sang et le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de ne m’abandonner jamais et de ne pas aller à Corneille. » Et le malheureux ne communie pas s’il ne s’est auparavant maudit lui-même, et au lieu de dire amen, en recevant ce pain, il dit : « Je ne retournerai pas à Corneille. » »

Lettre à l’évêque Fabius, cité par Eusèbe de Césarée dans Histoire Ecclésiastique, livre VI, Chapitre LIII, 18

St Cyprien de Carthage (✝ 258)

Que la patience soit forte et ferme dans un coeur, le corps sanctifié et devenu le temple de Dieu n’est pas profané par l’adultère, l’innocence vouée à la justice n’est pas contaminée par l’acte frauduleux, la main qui a porté l’eucharistie n’est pas souillée par l’épée et par le sang.1

La Vertu de patience, Sources Chrétiennes 291, §14, p.218
[note 1 de SC: « Les fidèles recevaient dans la main, et parfois emportaient chez eux, le pain eucharistique distribué par le prêtre »]

Armons aussi notre main du glaive spirituel, afin qu’elle repousse avec mépris et sans peur, des sacrifices funestes, et que se souvenant de l’eucharistie où elle reçoit le Corps du Seigneur, elle s’attache à Lui pour recevoir ensuite de Lui la récompense des célestes couronnes.

Lettre 58 aux fidèles de Thibaris, §9

St Denys d’Alexandrie (✝ 265)

C’est ce que je n’ai pas osé faire, je lui ai dit que la communion prolongée avec l’Église lui suffisait pour cela. Il avait en effet entendu l’eucharistie et il avait répondu amen ; il avait été debout auprès de la table et il avait tendu les mains pour la réception de la sainte nourriture

Lettre au Pape Sixte, cité par Eusèbe de Césarée dans Histoire Ecclésiastique, livre VII, Chapitre IX, 4

St Ephrem le Syrien (✝ 373)

Le Séraphin n’a pas touché le charbon avec ses doigts. Il a seulement touché la bouche d’Isaïe. [Le Séraphin] ne l’a pas tenu, et [Isaïe] ne l’a pas mangé. Mais Notre Seigneur nous a donné les deux. […] Le feu de compassion est descendu et a reposé dans le pain. [….] Le feu de miséricode est devenu pour nous un sacrifice vivant. Le feu a consommé l’offrande: Vôtre feu, O Notre Seigneur, nous avons mangé dans ton offrande. « Qui tient le vent dans la paume de sa main? » Viens voir, ô Salomon, ce qu’a fait le Seigneur de ton père: le Feu et l’Esprit, contraire à la nature, sont mélangés et versés dans les Mains de ses disciples!

Hymne X sur la foi, 10-14

Les oreilles seront remplies de vérité à tout moment, – les yeux seront remplis de chasteté à toute heure, – et les mains pourront prendre ton corps – et les pieds fouleront ta maison, – et ils pourront tous servir ta gloire.

Hymne XXXIII sur la Virginité, 7

St Basile de Césarée (✝ 379)

Quant à la nécessité où l’on est dans les temps de persécution, en l’absence de prêtre ou de ministre, de recevoir la communion de sa propre main, il est superflu de montrer qu’elle n’a rien de pénible, parce qu’une telle pratique est confirmée par la longue coutume attestée par les faits eux-mêmes.
Tous les moines qui habitent les déserts, où il n’y a pas de prêtre, gardent la communion chez eux et se la donnent de leur propre main. À Alexandrie et en Égypte, chacun, même dans le peuple, a presque toujours la communion dans sa maison, et, quand il le veut, il se la donne à lui-même. Dès lors que le prêtre a accompli le sacrifice et qu’il l’a donné, celui qui l’a reçu une fois comme entier, lorsqu’il y participe chaque jour, doit croire avec raison qu’il y participe et qu’il le reçoit des mains de celui qui le lui a donné. En effet, dans l’église le prêtre donne la part qu’on lui demande ; celui qui la reçoit la garde en toute liberté et la porte à sa bouche de sa propre main. Cela revient donc au même, que l’on reçoive du prêtre une seule part ou beaucoup de parts à la fois

Lettre 93 à Césaria

St Cyrille de Jérusalem (✝ 386)

« Or quand vous approchez pour communier, il ne faut pas y venir les mains étendues, ni les doigts ouverts, mais soutenant de la main gauche votre main droite où doit reposer un si grand Roy, vous recevrez le Corps de Jesus Christ dans le creux de cette main, en disant Amen, Alors après avoir eu soin de sanctifier vos yeux par l’attouchement d’un Corps si saint. Communiez en le mangeant ; mais prenez-bien garde. qu’il n’en tombe rien, considérant la perte que vous feriez de la moindre miette , comme si vous perdiez quelqu’un de vos membres: car si quelqu’un vous donnait des lingots d’or, n’apporteriez-vous pas tous vos soins pour n’en rien perdre Quelle précaution ne devez-vous point avoir pour faire qu’il ne tombe pas la moindre partie d’une chose infiniment plus précieuse que l’or, ni les diamants. »

Cinquième catéchèse mystagogique

St Jean Chrysostome (✝ 407)

Dites-moi : Voudriez-vous approcher du sacrifice avec des mains sales? Je ne le pense pas : vous aimeriez mieux vous abstenir que d’en approcher en cet état. Eh bien ! vous qui êtes circonspect à ce point dans les petites choses, vous en approchez, vous osez y toucher avec une âme souillée? Cependant la victime ne séjourne qu’un moment entre vos mains, et elle se résout tout entière dans votre âme. Voyez-vous ces vases si bien lavés, si brillants? eh bien ! il faut que nos âmes soient encore plus pures, encore plus immaculées et plus brillantes.

Homélie 3 sur l’épitre aux éphésiens

«Voilà ce que Jésus-Christ a fait pour nous; il nous a donné sa chair à manger pour nous engager à avoir pour lui un plus grand amour, et nous montrer celui qu’il a pour nous; il ne s’est pas seulement fait voir à ceux qui ont désiré le contempler, mais encore il s’est donné à toucher, à manier, à manger, à broyer avec les dents, à absorber de manière à contenter le plus ardent amour.»

Homélie LXVI sur Jn 6,41-53

O prodige! ô bonté de Dieu! Celui qui est assis là-haut, à la droite du Père, en ce moment même se laisse prendre par les mains de tous, il se donne à qui veut le recevoir et le presser sur son coeur; voilà ce qui se passe aux regards de la foi.

Livre III sur le Sacerdoce, 4

Connaissez tous les bienfaits de Jésus-Christ et témoignez, mon cher frère, votre reconnaissance à votre bienfaiteur par une conduite vertueuse; et que la pensée de ce sacrifice si grand vous porte à honorer les membres de votre corps. Réfléchissez à ce que saisit votre main, et ne la laissez frapper aucun de vos frères; qu’honorée d’un si noble don, elle ne se déshonore pas par de criminelles blessures. Oui, pensez à ce qu’elle saisit, et gardez-la pure de toute avarice et rapine. Ce n’est pas seulement votre main qui saisit, c’est encore votre bouche qui reçoit les dons du ciel, et défendez à votre langue toutes paroles injurieuses, impudiques, blasphématoires, parjures, et autres pareilles iniquités.

Catéchèse Baptismale II, 2

Théodore de Mopsueste (✝ 428)

« Et par le (fait) que ses deux mains sont également étendues, il reconnaît vraiment la grandeur de ce don qu’il va recevoir. « C’est la (main) droite qu’on étend pour recevoir l’oblation qui est donnée; mais sous elle on place la gauche », et par ceci on montre une grande révérence; si celle-là est étendue et tient un rang plus élevé, c’est en vue de recevoir le corps royal qu’elle est étnedue, tandis que l’autre supporte et conduit sa soeur et compagne, n’estimant pas une injure de remplir le rôle de servante pour celle qui lui est égale en dignité, – et (cela), à cause du corps royal porté par elle. »

Homélies catéchétiques, IIe homélie sur la Messe (Hom XVI), §27 (Tonneau & Devreesse, 1949, p.565)

Saint Augustin (✝ 430)

Ajoutons que je vous parle d’un homme qui a vécu au milieu de vous, dont vous célébriez avec grande pompe les anniversaires, auquel vous donniez le baiser de paix dans les saints mystères, dans la main duquel vous déposiez l’Eucharistie, dont vous pressiez la main avec enthousiasme […]

Contre les lettres de Pétilien, Livre II

Mais enfin, qu’ils daignent examiner si Optat du moins n’aurait pas été souillé de quelque tache ou de quelque vice? Leur aveuglement, je l’espère, ne va pas jusqu’au point qu’ils osent me répondre que sa vie a été sans tache et sans souillure. Mais alors, pourquoi donc s’approchait-il pour faire son offrande au Seigneur? pourquoi les assistants recevaient-ils avec respect et les mains jointes le sacrifice qu’il avait offert malgré ses vices et ses souillures?

Contre Parménien, Livre II, 13

St Cyrille d’Alexandrie (✝ 444)

Le Christ nous rend visite et nous apparaît à tous, invisiblement mais aussi visiblement; invisiblement comme Dieu, mais aussi visiblement dans le Corps. Il nous autorise à toucher Sa sainte Chair, et nous en donne. Car à travers la grâce de Dieu nous sommes admis à prendre part à la sainte Eucharistie, recevant Christ en nos mains, avec l’intention que nous croyions fermement qu’Il a véritabement élevé le Temple de Son Corps.

Commentaire de Jean, Livre XII

Codex Purpureus Rossanensis (VIe s.)

Description: « Sur la gauche six apôtres bougent dans l’ordre pour recevoir le pain du Christ. Les deux apôtres les plus proches du Christ sont dépeints de cette manière: le premier est penché pour recevoir le pain, le dernier a ses mains levées pour rendre grâce. »
Source: « Communion of the Saints » http://www.artesacrarossano.it

St Césaire d’Arles (✝ 542)

Quand ils désirent communier, tous les hommes lavent leurs mains, et toutes les femmes montrent leurs splendides vêtements, quand ils reçoivent le Corps du Christ.

Sermon 227 sur la Fête d’une Eglise

Synode diocésain d’Auxerre (585)

Il n’est pas permis à une femme de recevoir l’eucharistie la main nue.

Canon 36

Concile In Trullo (692)

Ainsi, si quelqu’un désire participer au Corps immaculé au moment de la Synaxis, et de s’offrir pour la communion, qu’il s’approche, arrange ses mains en forme de croix, et qu’il reçoive la communion de grâce.

Canon 101
[Voir aussi notre article sur ce Concile]

Saint Bède le Vénérable (✝ 735)

[…] il dit, « amène moi l’Eucharistie ». Ayant reçu l’Eucharistie dans sa main, il leur demande s’ils étaient tous en charité avec lui, et n’avaient pas de plainte contre lui, ni de querelle ou de rancoeur.

Histoire Ecclésiastique du Peuple Anglais, Livre IV, Chapitre XXIV

St Jean Damascène (✝ 749)

Approchons-nous de lui avec un ardent désir, les paumes des mains en croix, et recevons le corps du crucifié. Portant sur lui les yeux, les lèvres et le visage, prenons le charbon ardent divin pour que le feu en nous du désir s’appropriant l’ardeur du charbon, brûle nos péchés, éclaire nos cœurs, et que nous brûlions et soyions déifiés en participant au feu divin.

Exposé précis de la foi orthodoxe, Livre IV

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