Ceci est une traduction et adaptation de l’article de Nelson Sarmento, « A ortodoxia do Ordo de São Paulo VI » , sur le site Apologistas Catolicos. Celui-ci réfute en détail les allégations d’hétérodoxie, d’ambiguïté et de protestantisation dans la réforme du rite Romain de Saint Paul VI. Théologiens et liturgistes à l’appui, l’article démontre de façon indéniable aux âmes de bonne volonté que toute la doctrine essentielle sur la messe est présente sans ambiguïté dans le Novus Ordo et qu’il n’y a pas lieu d’en douter.
Voir en complément les deux vidéos de notre chaîne sur le même sujet :

Sommaire
1. Le caractère sacrificiel de la Sainte Messe
2. La présence réelle et substantielle du Christ dans l’Eucharistie
3. La distinction essentielle entre sacerdoce ministériel et sacerdoce commun
4. La fin expiatoire (propitiatoire et satisfactoire) du sacrifice de la Sainte Messe
5. Réponse à diverses objections
- 5.1 Les protestants ont élaboré le Missel
- 5.2 L’approbation protestante du Novus Ordo
- 5.3 Mgr Bugnini le conspirateur
- 5.4 Le Bref examen critique
- 5.5 Autres attaques sur l’Offertoire et la Consécration
Introduction
Les arguments des « traditionalistes » contre le Nouvel Ordre de la Messe consistent à essayer de prouver que le Missel de Saint Paul VI est hétérodoxe, soit parce qu’il contient une théologie protestante, soit parce qu’il est « protestantisé », ce qui signifie qu’il y a une ambiguïté intrinsèque dans les rites et les prières du Nouveau Missel qui peuvent être interprétés de manière protestante, même si l’interprétation catholique n’est pas théoriquement exclue. La théorie qui sous-tend ces conclusions est que saint Paul VI et/ou les principaux promoteurs de la réforme liturgique, les membres de la Commission du Consilium, avaient l’intention de saper la théologie catholique sur la Sainte Messe afin qu’elle soit plus proche de la notion protestante et/ou puisse être interprétée dans ce sens, c’est-à-dire que la composition de ses prières et de ses rites était consciemment équivoque. Cette situation est parfois aggravée par l’accusation selon laquelle certains des membres éminents du Consilium étaient des franc-maçons, d’où leur motivation diabolique à détruire l’orthodoxie de la Sainte Messe au nom de l’œcuménisme. Une phrase de Luther qui est toujours répétée pour former l’imaginaire « traditionaliste » sur le sujet est la suivante : « Si nous voulons détruire l’Église, nous devons détruire la Sainte Messe ». Ainsi, le Missel de saint Paul VI serait l’aboutissement réussi de l’ancien plan protestant. Nous ne manquerons pas de commenter ces accusations contre les autorités ecclésiastiques et cette phrase de Luther dans cet article.
Quels sont les défauts prétendument présents dans la théologie du Nouvel Ordre de la Messe auxquels se réfèrent les « traditionalistes » ? Ils sont essentiellement quatre :
- Sur la nature sacrificielle de la Sainte Messe
- Sur la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie
- Sur la distinction essentielle entre le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun
- Sur la fin expiatoire (propitiatoire et satisfactoire) du sacrifice de la Sainte Messe
Le but de cette étude est précisément de contrer ces allégations en prouvant l’orthodoxie du Missel de saint Paul VI sur ces points majeurs. L’étude se veut une source solide permettant au catholique de répondre à tout récit « traditionaliste » sur le sujet chaque fois qu’il y est confronté. Nous espérons rendre l’article aussi organisé et facile à comprendre que possible. Il est possible que même après la publication, l’article soit édité pour que de nouvelles données et informations soient ajoutées.
Nous voulons expliquer l’itinéraire de cette étude afin que le chemin suivi soit facile. Les sujets traités porteront précisément sur les quatre points que les « traditionalistes » considèrent comme défectueux, mentionnés précédemment. Nous ferons donc le contraire de ce que font nos adversaires. Nous allons démontrer que le Missel de saint Paul VI est explicite sur ces quatre points. Nous ne connaissons pas d’autres preuves pour traiter la question que ce que, éventuellement, (a) les théologiens traditionnels ont dit au sujet des prières et des rites présents dans l’ancien Ordo, à condition qu’il soit possible de trouver les mêmes éléments présents dans les prières et les rites du Novus Ordo ; (b) les auteurs matériels des Prières eucharistiques et d’autres penseurs, qui ont influencé la structure du Missel, ont dit au sujet de la réforme liturgique à réaliser ou déjà accomplie ; (c) les Papes, régulateurs de la liturgie par le pouvoir de gouvernement et auteurs formels des rites approuvés, ont souligné sur la question. Nous laissons les illusions déroutantes et la théorie de conspiration aux « traditionalistes ». Avant de présenter ces preuves, une explication sera donnée de la théologie catholique et de sa distinction avec la théologie protestante en ce qui concerne les quatre points, afin qu’aucune pierre ne soit négligée, car, à notre avis, de nombreux récits « traditionalistes » sont ancrés dans des perspectives déformées sur le sujet. Enfin, nous répondrons à certaines objections sur les différentes questions abordées.