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Recensions des commentaires catholiques sur Genèse 17 : 20

« Quant à Ismaël, je t’ai entendu. Voici, je l’ai béni, je le rendrai fécond et je le multiplierai extrêmement ; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. » (Genèse 17 : 20)
Ce verset est souvent mis en avant par les musulmans afin de démontrer que l’islam, en temps que religion monothéiste issue des descendants d’Ismaël, a été béni et annoncé par Dieu dès la Genèse.
Sans chercher à soutenir ou réfuter cette affirmation, cet article se propose simplement de faire une recension (quasi-exhaustive pour ce qui est des Pères) des commentaires qu’ont fait sur ce verset les éxégètes catholiques les plus autoritatifs.
Avant tout, signalons le commentaire que fait l’Apôtre saint Paul de cet épisode dans son épître aux Galates : « Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L’une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar, car Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. […] Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse ; et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Mais que dit l’Ecriture ? Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave n’héritera pas avec le fils de la femme libre. C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l’esclave, mais de la femme libre. » (Galates 4 : 22-31)

Chez les Pères de l’Eglise :

  • Saint Hippolyte de Rome (v. 170-235) ne commente pas le verset.
  • Origène (185-253) ne commente pas le verset ni dans ses Homélies ni dans ses Selecta in Genesim ; il ne parle pas non plus d’Ismaël.
  • Diodore de Tarse (330-393) ne commente pas le verset.
  • Saint Ephrèm le Syrien (306-373) ne commente pas le verset.
  • Saint Jean Chrysostome (v. 345-407) ne commente pas le verset.
  • Théodore de Mopueste (v. 350-428) ne commente pas le verset.
  • Théodoret de Cyr (393-457) ne commente pas le verset.
  • Saint Ambroise de Milan (339-397), Docteur de l’Eglise, ne commente pas le verset mais écrit à la suite de saint Paul : « Deux peuples sont figurés par la descendance d’Abraham, celui des Juifs, qui sert la lettre de la Loi et qui naquit de la servante pour la servitude ; et l’autre est celui des chrétiens, qui reçut la liberté de la grâce divine en rémission des péchés. »
    De Abraham, I ; PL 14, col. 432-433.
  • Saint Jérôme de Stridon (347-420) ne commente pas le verset.
  • Saint Augustin d’Hippone (354-430), Docteur de l’Eglise, ne commente pas le verset, ni dans son De Genesi contra Manicheos, ni dans le De Genesi ad litteram.
  • Saint Cyrille d’Alexandrie (v. 375-444), Docteur de l’Eglise, ne commente pas le verset.
  • Saint Jacques de Saroug (v. 450-521) ne commente pas le verset.
  • Procope de Gaza (v. 465-528) ne commente pas le verset.
  • Saint Isidore de Séville (v. 560-636), Docteur de l’Eglise, ne commente pas le verset, mais écrit : « Et puisque [la vocation des Gentils par Isaac] devait advenir non par la génération, qui est en Ismaël, mais par la régénération ; Dieu demanda la circoncision alors qu’il était promis un fils à Sara en préfiguration de l’Eglise, et non pas quand Ismaël [fut promis à Agar], qui représente les Juifs. Qu’est-ce en effet que la circoncision signifie, sinon la nature renouvelée par le Baptême après avoir dévêtu l’homme ancien ? Et qu’est-ce que le huitième jour, sinon le Christ, qui ressuscita au terme de la semaine, c’est-à-dire après le sabbat ? »
    Queastiones in Genesim, XIII, 3 ; PL 83, col. 242.

Au Moyen-Âge :

  • Saint Pater (?-606) ne commente pas le verset.
  • Saint Bède le Vénérable (672-735), Docteur de l’Eglise, se contente d’une remarque d’ordre général : « Ce qui est ensuite dit : Il engendrera douze princes, peut se comprendre tant historiquement que spirituellement. » L’interprétation spirituelle consistant selon lui à y voir les douze Apôtres du Christ.
  • Alcuin (735-804) ne commente pas le verset.
  • Raban Maur (v. 780-847) ne commente pas le verset.
  • Angelomme (v. 800-855) ne commente pas le verset.
  • Walafrid Strabon (809-849) écrit : « Historiquement Ismaël figure le peuple des Juifs, qui se multiplia abondamment ; il engendra douze princes, car quand la multitude des Juifs charnels fut née des douze patriarches, elle se divisa en douze tribus. »
    PL 113, col. 124.
  • Rémi d’Auxerre (841-908) écrit : « Nous avons dit plus haut qu’Ismael figurait les Juifs qui s’accrurent par la génération charnelle en une multitude innombrable. De là qu’il soit dit par le prophète : « Sa gloire dès le sein de sa mère, dès sa conception » (Osée Vulgate IX : 11). Il engendrera douze princes. C’est-à-dire douze Apôtres, qui sont les plus grands princes de l’Eglise et qui naquirent de ce peuple. Ou bien douze princes signifie douze princes des douze tribus de son peuple. »
    PL 131, col. 89.
  • Saint Bruno d’Asti (1045-1123) ne commente pas le verset.
  • Rupert de Deutz (1070-1129) ne commente pas le verset.
  • Hugues de Saint-Victor (1096-1141) ne commente pas le verset.
  • Le cardinal Hugues de Saint-Cher (1200-1263) écrit : « Par Ismaël se trouve désigné le peuple Juif, pour lequel les anciens Pères ont prié, afin qu’il ne fut pas entièrement aveuglé. »
    Opera Omnia, Tome 1, p. 23.
  • Nicolas de Lyre (v. 1270-1349) dit simplement qu’Ismaël a bien fini sa vie car Abraham avait intercédé pour lui (Commentaire sur la Genèse).
  • Le Bienheureux Denys le Chartreux (1402-1471) semble être le premier à avoir fait mention des musulmans. Il commence par reprendre la brève sentence de Nicolas de Lyre puis ajoute dans son commentaire littéral : « La Glose aussi porte après ces paroles : [Voilà je le bénirai] « temporellement, non pas d’une promesse éternelle ». Mais à propos de cette chose je n’ajoute rien. Mais les Sarrasins affirment qu’Ismaël fut prophète de Dieu et un saint homme, et ses successeurs enseignèrent le culte du Dieu unique, comme Mahomet le prétend dans l’Alcoran. Vraiment ce livre est sacrilège et plein de défauts, quel que soit ce qu’il contienne de vrai. [Et je le ferai grandir et je le multiplierai grandement] dans sa postérité. [Il engendrera douze princes] c’est-à-dire douze fils qui furent les chefs et les princes de ses douze tribus. »
    Puis, plus loin, dans son commentaire allégorique : « [Abraham dit au Seigneur : Qu’Ismaël vive devant ta face.] Par Ismaël, qui est fils selon la chair, peut se comprendre le peuple des Juifs charnels, pour la conversion duquel le Christ pria (NDLR : c’est-à-dire que quand Abraham prie pour Ismaël, Denys voit le Christ qui prie pour les Juifs charnels). La prière duquel entendit le Père, car à la première venue du Christ se convertirent successivement plusieurs milliers de Juifs. »
    In Genesim enarrationes 49 et 51.

Chez les modernes :

  • Corneille a Lapide (1567-1637) rapporte la divergence des avis concernant si Ismaël a été sauvé ou non mais il ne commente pas spécifiquement le verset.
  • Dom Augustin Calmet (1672-1755) : « Douze princes sortiront de lui. Nous verrons ailleurs le dénombrement des fils d’Ismaël. Les Septante traduisent, douze nations. Mais l’hébreu Nessiim signifie des Princes. Strabon parle des douze Chefs des Tribus parmi les Arabes ; Melon dans Eusèbe & Menandre le protecteur parlent aussi des Phylarques, ou chefs des Sarrasins. les Arabes étaient autrefois partagés comme les Juifs en douze tribus ; & ils le sont encore aujourd’hui, au rapport de Thévenot. »
    Commentaire sur la Genèse.
  • Thomas Joseph Lamy (1827-1907) commente le verset : « Princes, c’est-à-dire princes des tribus, qui de nos jours sont appelés Cheiks chez les Arabes. Ces douze princes sont énumérés plus bas Gen. XXV, 13-15. »
    Commentarium in librum Genesos.
  • Louis-Claude Fillion (1843-1927) commente : « Le Seigneur insiste sur sa promesse d’une manière remarquable : c’est d’un fils de Sara qu’il est question, d’Isaac et non d’Ismaël, de l’héritier des bénédictions messianiques et non du chef, glorieux sans doute, mais purement temporel, dont sortiront les duodecim duces signalés plus bas (Genèse XXV, 13-16). »

On constate donc la rareté si ce n’est l’absence quasi-totale de mentions de la théorie musulmane dans les commentaires patristiques et catholiques, qui n’ont décidemment rien vu d’autre dans ce verset qu’une promesse purement temporelle pour Ismaël, servant à figurer les futurs Juifs qui rejetteraient le Christ et refuseraient d’entrer dans la Nouvelle Alliance, devenant en cela « fils de la servante », « enfantés pour la servitude » et servant la lettre de la Loi sans en saisir l’esprit.

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Un commentaire sur “Recensions des commentaires catholiques sur Genèse 17 : 20

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  1. Réponse : Cela ne pose aucun problème pour nous, musulmans car Allah a parlé du fait que certains savants parmi les juifs et les chrétiens ont voulu discrédité le prophète Muhammad paix et bénédictions sur lui par divers moyens et pour diverses raisons alors qu’ils savent que c’est un vrai prophète envoyé par l’Eternel.

    [5. La Table (Al-Mâ’ida), Verset 19]

    يَا أَهْلَ الْكِتَابِ قَدْ جَاءَكُمْ رَسُولُنَا يُبَيِّنُ لَكُمْ عَلَىٰ فَتْرَةٍ مِّنَ الرُّسُلِ أَن تَقُولُوا مَا جَاءَنَا مِن بَشِيرٍ وَلَا نَذِيرٍ ۖ فَقَدْ جَاءَكُم بَشِيرٌ وَنَذِيرٌ ۗ وَاللَّهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ

    Ô vous qui avez reçu les Écritures ! Notre Prophète est venu vous instruire, après une longue période restée sans prophétie, afin que vous ne puissiez dire : «Personne n’est venu nous annoncer la bonne nouvelle ni nous avertir.» Le voici donc cet annonciateur et cet avertisseur parmi vous ! Dieu a pouvoir sur toute chose !

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