Voir aussi: Paroles de Papes: Les « traditionalistes » réfutés par la tradition
Insulté de « papolâtre », d’ « ultramontain », de « fidéiste », par des gens qui se prétendent plus catholiques que le Pape ou le collège épiscopal uni à lui? Sachez, frères catholiques, que les grands auteurs chrétiens ont longtemps proscrit d’opposer nos analyses personnelles, l’exercice de notre raison subjective, aux décisions et aux enseignements du Pape, condamnant les comportements de ces détracteurs. C’est au contraire, le propre des vrais chrétiens, savants ou non, de se laisser gouverner et conduire, en tout ce qui concerne la foi et les mœurs, par la sainte Eglise de Dieu, par son suprême Pasteur, le Pontife romain, qui est lui-même dirigé par Notre-Seigneur Jésus-Christ (Pie XI, Encyclique Casti Connubii).
Sainte Catherine de Sienne, docteur de l’Eglise

« 5.- L’obéissance est une lumière pour l’âme ; elle montre qu’elle m’est fidèle et qu’elle est fidèle à l’Ordre et à ses supérieurs. Dans cette lumière que lui donne la foi, elle s’oublie et ne se cherche pas pour elle-même ; car, dans l’obéissance acquise par la lumière de la foi, elle a prouvé que sa volonté est morte à ce sens particulier qui s’occupe des affaires d’autrui plutôt que des siennes. Ainsi fait le désobéissant qui examine la volonté des supérieurs, et qui la juge avec ses bas sentiments et ses vues obscures, ne se mettant pas en peine de sa volonté corrompue qui lui donne la mort.
6.- Celui qui obéit véritablement à la lumière de la foi juge toujours bien- la volonté de ses supérieurs ; il n’écoute pas la sienne et incline seulement la tête, en nourrissant son âme des parfums d’une véritable et sainte obéissance. Cette vertu grandit à mesure que s’y répand la sainte-lumière de la foi ; car c’est à cette lumière de la foi que l’âme se connaît et me connaît, qu’elle m’aime et qu’elle s’humilie ; et plus elle aime et s’humilie, plus elle est obéissante. L’obéissance, et sa soeur la patience, montrent que l’âme est véritablement revêtue du vêtement nuptial de la charité, avec lequel on entre dans la vie éternelle. »
Traité de L’obéissance, CLXIII
Vous voyez donc, mes enfants bien-aimés, que celui qui se révolte contre la sainte Église et contre notre Père tombe dans la mort comme un membre corrompu; car ce que nous faisons au Christ de la terre, nous le faisons au Christ du ciel, c’est à lui que s’adressent nos hommages ou nos offenses. […]
Je sais que beaucoup ne croient pas avoir offensé Dieu, et qu’ils s’imaginent lui avoir été agréables en persécutant l’Église et ses pasteurs; ils se défendent en disant : Ils sont coupables, et font beaucoup de mal; et moi je vous dis ce que Dieu veut et vous ordonne : lors même que les Pasteurs de l’Église et le Christ de la terre seraient des démons incarnés, au lieu d’avoir la douceur et la bonté d’un père, il faudrait leur être soumis et obéissant, non pas à cause d’eux, mais à cause de l’obéissance que nous devons à Dieu, qu’ils représentent.
Lettre aux Seigneurs de Florence
« Combien est insensé celui qui s’éloigne de son Vicaire, ou se révolte contre celui qui tient les clefs du sang de, Jésus crucifié! A moins que je ne sois un démon incarné, je ne dois pas lever la tête contre lui, mais je dois, toujours m’humilier, demander le sang de la miséricorde. Vous ne pouvez l’obtenir d’une autre manière et participer aux fruits de ce précieux Sang.
Je vous prie pour l’amour de Jésus crucifié de ne plus rien faire contre votre chef. Ne vous étonnez pas si le démon a voulu vous tromper sous des apparences, et en vous poussant a punir de leurs défauts les mauvais pasteurs. Ne croyez pas le démon, et ne faites pas justice de ce qui ne vous regarde pas. Notre Seigneur le défend, il a dit qu’ils étaient ses oints; il ne veut pas qu’aucune créature exerce une justice qu’il se réserve à lui-même. Combien serait coupable le serviteur qui voudrait prendre des mains du juge le pouvoir de faire justice du malfaiteur! Cela ne le regarde pas: c’est au juge d’agir. Et si nous disons: Le juge ne le fait pas, n’est-il pas bien que je le fasse? Non, car tu en serais repris, comme tu serais condamné si tu tuais quelqu’un qui le mériterait.
[…]
Oui, je vous dis, mon très cher Père et Frère dans le Christ, le doux Jésus, Dieu veut que ni vous ni les autres, vous ne vous fassiez les justiciers de ses ministres. Il s’est réservé ce droit, et il l’a confié à son Vicaire; et si ce Vicaire ne l’exerce pas, nous devons attendre humblement la sentence et la punition du souverain Juge, du Dieu éternel.
« Il oublie la vérité, car l’obéissance à Dieu ne nous éloigne jamais de celle du Souverain Pontife; plus celle-ci est parfaite, plus celle-là l’est aussi; nous devons toujours être soumis à ses ordres, et lui obéir jusqu’à la mort. Lorsque ces ordres nous semblent indiscrets et capables de nous ôter la paix et les consolations spirituelles, nous devons cependant leur obéir; et si nous faisons le contraire, je suis persuadée que c’est une grande imperfection et une erreur du démon »
Lettre au Frère Antoine de Nice
Vénérable Henry-Marie Boudon

« Toutes les hérésies ne viennent que de la liberté qu’on prend d’examiner les vérités de la religion, s’appuyant sur ses propres lumières, sur son raisonnement, sur les interprétations que l’on donne à l’Écriture, aux conciles, aux décisions des souverains Pontifes, contre la doctrine du grand Apôtre, qui enseigne clairement qu’il faut captiver l’entendement sous l’obéissance de la foi. (II Cor. X, 5) Car que veut-il dire par cette captivité, sinon de le tenir arrêté et lié sous l’obéissance de la foi, croyant simplement ce que Dieu nous a révélé par lui-même ou par son Église, assujettissant son esprit sous les décisions des conciles des Souverains Pontifes, auxquels le Fils de Dieu a donné de confirmer leurs frères dans la foi ? Nous devons être sages par l’expérience de tant de siècles, qui nous apprennent que les hérétiques n’ont pas manqué de raisons spécieuses, subtiles et fortes en apparence ; se servant de l’Écriture, qu’ils citaient continuellement, aussi bien que de l’autorité des Pères ; mettant au jour de beaux ouvrages qui charmaient les esprits par la douceur de leur style, la beauté de leur éloquence ; plusieurs même gagnant les cœurs par les exemples d’une vie édifiante, austère, et dans le mépris du siècle. Mais parce qu’ils manquaient d’une sincère soumission au chef de l’Église et aux conciles, ils ont erré malheureusement, aussi bien que tous ceux qui les ont suivis. Plusieurs royaumes ont perdu la foi de cette manière. Ô bienheureux ceux qui, obéissant simplement au Pape et à l’Église, sont demeurés dans la véritable religion ! »
Les Saintes Voies de la Croix, livre III, chapitre 1
Saint John Henry Newman

« Je prendrai un exemple de plus. Un homme est converti à l’Eglise Catholique par admiration pour son système religieux, et son dégoût du Protestantisme. Cette admiration demeure; mais, après quelque temps, il quitte sa nouvelle foi, voire retourne à l’ancienne. La raison, si nous pouvons conjecturer, pourrait parfois être celle-ci: il n’a jamais cru en l’infaillibilité de l’Eglise; il a cru en sa vérité doctrinale, mais en son infaillibilité, non. On lui avait demandé, avant de le recevoir, s’il croyait en tout ce que l’Eglise enseignait, et il avait répondu que oui; mais il avait compris la question comme s’il s’agissait de croire en ces doctrines particulières que « l’Eglise a formellement enseigné jusqu’à présent », tandis qu’il s’agissait en vérité de croire en « tout ce que l’Eglise a enseigné et pourrait enseigner à l’avenir ». Ainsi, il n’a jamais eu la foi indispensable et élémentaire d’un Catholique, et n’était tout simplement pas sujet à la réception dans le bercail de l’Eglise. Cela étant, quand l’Immaculée Conception est définie, il a le sentiment que c’est quelque chose de plus que ce pourquoi il s’était engagé en devenant Catholique, et par conséquent, abandonne sa profession religieuse. Le monde dira qu’il a perdu sa certitude en la divinité de la foi Catholique, mais il ne l’a jamais eu. »
Grammaire de l’assentiment, chapitre 7
«Ceci est le point sur lequel notre évêque a fixé notre attention ; « nos obligations envers le Saint Siège », et qu’ai-je besoin d’ajouter pour mesurer notre propre devoir envers celui-ci et celui qui y siège, que de dire que dans son administration du Royaume du Christ, dans ses actes religieux, nous ne devons jamais opposer sa volonté, ou disputer ses mots, ou critiquer sa loi, ou s’écarter de lui ? Il y a des rois sur terre qui ont une autorité despotique, et auxquels les sujets obéissent en effet tout en désapprouvant en leur cœur ; mais nous ne devons jamais murmurer contre ce règne absolu que le Souverain Pontife a sur nous, car il lui est donné par le Christ, et, en lui obéissant, nous obéissons au Seigneur. Nous ne devons jamais nous infliger la souffrance de douter du fait que, dans son gouvernement de l’Eglise, il soit guidé par une intelligence plus qu’humaine. Son joug est le joug du Christ, il a la responsabilité de ses propres actions, pas nous ; et il doit rendre des comptes à son Seigneur, non à nous. Même en matières séculières il est toujours sûr d’être de son côté, dangereux d’être du côté de ses ennemis. Notre devoir est, – non pas en effet de mélanger le Vicaire du Christ avec tel ou tel parti des hommes, parce qu’il est dans sa haute position au-dessus de tous les partis – mais de regarder ses actions formelles, et de le suivre où qu’il aille, et de ne jamais déserter, quand bien même on serait jugé, mais de le défendre envers et contre tout, contre tous les arrivants, tel qu’un fils le ferait pour son père, une femme pour son mari, sachant que toute sa cause est la cause de Dieu. Ainsi, en ce qui concerne ses successeurs, si nous vivons pour les voir ; c’est notre devoir de leur donner de la même manière notre due allégeance, et notre sincère service, et de les suivre également où qu’ils aillent, ayant cette même confiance que chacun en son tour et en son jour exécutera les œuvres et la volonté de Dieu, que nous avions senti en ses prédécesseurs, à présent enlevés vers leur récompense éternelle. »
Sermon sur le Pape et la Révolution
Saint François de Sales, docteur de l’Eglise

« Mais n’est-il jamais permis de désapprouver de ce que celle-ci ne baille pas si facilement des congés que l’autre, ni de le dire, ni penser pourquoi celle-ci fait telles ordonnances que l’autre ne faisait pas ? Oh certes jamais, mes chères Filles. Il faut approuver tout ce que les Supérieurs font, ordonnent ou défendent, pourvu, comme j’ai déjà dit, qu’il ne soit point manifestement contre les commandements de Dieu; car alors il ne faut pas obéir, ni moins approuver cela. Mais hors de là, les inférieurs doivent toujours croire et faire confesser à leur propre jugement que les Supérieurs font très bien, et qu’ils ont très bonne raison de le faire; car autrement ce serait se faire supérieur et rendre le Supérieur inférieur, puisque vous vous rendriez examinateur de sa cause. Combien de fois arrive-t-il qu’un Pape défend une chose que celui qui vient après lui ordonne que l’on fasse? Faudrait-il que nous disions : Pourquoi fait-il cela ? Oh non, jamais, ains faut que nous pliions les épaules sous le joug de la sainte obéissance, croyant que tous deux ont eu bonne raison de faire le commandement qu’ils ont fait, quoique différent et contraire l’un à l’autre. »
Douzième entretien, sur la vertu d’obéissance
Saint Ignace de Loyola

« Pour ne nous écarter en rien de la vérité, nous devons toujours être disposés à croire que ce qui nous paraît blanc est noir, si l’Église hiérarchique le décide ainsi. Car il faut croire qu’entre Jésus-Christ, notre Seigneur, qui est l’Époux, et l’Église, qui est son Épouse, il n’y a qu’un même Esprit qui nous gouverne et nous dirige pour le salut de nos âmes, et que c’est par le même Esprit et le même Seigneur qui donna les dix commandements qu’est dirigée et gouvernée notre Mère la sainte Église. »
Exercices spirituels, De la Soumission à l’Eglise
Saint Thomas d’Aquin, docteur angélique

« 1. Bien que les arguments de la raison humaine soient impropres à démontrer ce qui est de foi, il reste qu’à partir des articles de foi la doctrine sacrée peut prouver autre chose, comme on vient de le dire. 2. Il est certain que notre doctrine doit user d’arguments d’autorité ; et cela lui est souverainement propre du fait que les principes de la doctrine sacrée nous viennent de la révélation, et qu’ainsi on doit croire à l’autorité de ceux par qui la révélation a été faite. Mais cela ne déroge nullement à sa dignité, car si l’argument d’autorité fondé sur la raison humaine est le plus faible, celui qui est fondé sur la révélation divine est de tous le plus efficace. »
Somme théologique Ia, Question 1, article 8
« Aussi faut-il plutôt s’en tenir à la décision du pape (à qui il revient de déterminer de la foi) qu’il exprime en jugement, plutôt qu’à l’opinion de tous les experts en Écritures »
– Questions quodlibétiques, Quodlibet IX, q. 8.
Saint Robert Bellarmin, docteur de l’Eglise

« Le pontife est le pasteur et le docteur de toute l’Église. L’Église en entier est tenue de l’écouter et de lui obéir. S’il errait, toute l’Église serait donc dans l’erreur. On répondra que l’Église a l’obligation de l’écouter s’il enseigne la vérité. Autrement, il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes. Mais qui jugera que le pontife enseigne la vérité ou pas ? Car, il n’appartient pas aux brebis de juger si le pasteur se trompe, même pas dans les choses les plus douteuses. Et les brebis chrétiennes n’ont pas un docteur ou un juge supérieur auquel recourir. Car, comme nous l’avons montré plus haut (livre 2, chapitres 13 et 14), on peut en appeler de toute l’Église au pontife. Mais on ne peut pas en appeler du pontife lui-même. Il sera donc nécessaire que toute l’Église erre si le pape erre. On répondra qu’on peut recourir à un concile général. Mais, comme nous l’avons démontré plus haut, non seulement le pape est au-dessus des conciles, mais les conciles généraux se sont souvent trompés, et se sont vus refuser l’approbation du souverain pontife, comme les conciles d’Éphèse 11, d’Ariminensis et d’autres. »