Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer

Les Papes et le socialisme

Chez les progressistes et les faux-intégristes (FSSPX, sédévacatistes…), l’on entend parfois dire que les Papes ont cessé de condamner le socialisme, voire même qu’ils y auraient adhéré. Les citations démontrent qu’au contraire, les Papes ont renouvelé leurs condamnations à l’égard de cette doctrine qui a pout but de « bouleverser les fondements de la société civile » (Léon XIII, Enc. Quod Apostolici Muneris).

S. Jean XXIII

« On ne peut admettre en aucune manière que les catholiques donnent leur adhésion au socialisme modéré. »

Dans l’encyclique Mater et Magistra, le saint Pape rappelle constamment les enseignement sociaux de Léon XIII, Pie XI et Pie XII.

Ici, il réexplique la définition de « socialisme », et rappelle sa condamnation par le Pape Pie XI :

« Entre le communisme et le christianisme, le Pape rappelle que l’opposition est radicale. Il ajoute qu’on ne peut admettre en aucune manière que les catholiques donnent leur adhésion au socialisme modéré, soit parce qu’il est une conception de vie close sur le temporel, dans laquelle le bien-être est considéré comme objectif suprême de la société ; soit parce qu’il poursuit une organisation sociale de la vie commune au seul niveau de la production, au grand préjudice de la liberté humaine ; soit parce qu’en lui fait défaut tout principe de véritable autorité sociale. »

Là, il rappelle les enseignements de Pie XII dans son radiomessage de Pentecôte 1941 :

« Dans son message radiophonique, le grand Pontife revendique « l’incontestable compétence de l’Eglise…, pour juger si les bases d’une organisation sociale donnée sont conformes à l’ordre immuable des choses que Dieu, créateur et Rédempteur, a manifesté par le droit naturel et la Révélation » (18). Il réaffirme l’immortelle vitalité des enseignements de l’encyclique Rerum novarum et leur fécondité inépuisable ; il saisit cette occasion « pour rappeler les principes directifs de la morale sur trois valeurs fondamentales de la vie sociale et économique…, ces trois éléments fondamentaux qui s’entrecroisent, s’unissent et s’appuient mutuellement sont : l’usage des biens matériels, le travail, la famille » (19). »

S. Paul VI

« Le 80e anniversaire de la publication de l’encyclique Rerum Novarum, dont le message continue à inspirer l’action pour la justice sociale, Nous incite à reprendre et à prolonger l’enseignement de nos prédécesseurs. »

Dans sa Lettre Apostolique Octogesima Adveniens, Paul VI renouvelle les enseignements des Pontifes précédents, « en réponse aux besoins nouveaux d’un monde en changement ».

« 26. Aussi le chrétien qui veut vivre sa foi dans une action politique conçue comme un service, ne peut-il, sans se contredire, adhérer à des systèmes idéologiques qui s’opposent radicalement, ou sur des points substantiels, à sa foi et à sa conception de l’homme : ni à l’idéologie marxiste, à son matérialisme athée, à sa dialectique de violence et à la manière dont elle résorbe la liberté individuelle dans la collectivité, en niant en même temps toute transcendance à l’homme et à son histoire, personnelle et collective ; ni à l’idéologie libérale, qui croit exalter la liberté individuelle en la soustrayant A toute limitation, en la stimulant par la recherche exclusive de l’intérêt et de la puissance, et en considérant les solidarités sociales comme des conséquences plus ou moins automatiques des initiatives individuelles et non pas comme un but et un critère majeur de la valeur de l’organisation sociale. »

Plus loin dans la lettre, il déplore que :

« Trop souvent les chrétiens attirés par le socialisme ont tendance à l’idéaliser en termes d’ailleurs très généraux : volonté de justice, de solidarité et d’égalité. Ils refusent de reconnaître les contraintes des mouvements historiques socialistes, qui restent conditionnés par leurs idéologies d’origine. »

S. Jean-Paul II

« De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d’exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. »

A l’occasion du centenaire de l’Encyclique Rerum Novarum jetant les bases de la Doctrine Sociale de l’Eglise, Jean-Paul II, en cette fin de guerre froide, a plusieurs fois condamné le socialisme et le communisme, souvent en rappelant l’enseignement de Léon XIII :

« On pourrait s’étonner de ce que le Pape parte du « socialisme » pour faire la critique des solutions qu’on donnait de la « question ouvrière », alors que le socialisme ne se présentait pas encore, comme cela se produisit ensuite, sous la forme d’un Etat fort et puissant, avec toutes les ressources à sa disposition. Toutefois, il mesura bien le danger que représentait pour les masses la présentation séduisante d’une solution aussi simple que radicale de la « question ouvrière » d’alors. »

Plus loin, il enseigne :

« 13. Approfondissant maintenant la réflexion et aussi en référence à tout ce qui a été dit dans les encycliques Laborem exercens et Sollicitudo rei socialis, il faut ajouter que l’erreur fondamentale du « socialisme » est de caractère anthropologique. En effet, il considère l’individu comme un simple élément, une molécule de l’organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l’individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. »

…d’où il en tire la conclusion suivante :

« L’homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c’est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l’ordre social par cette décision. De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d’exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. En effet, l’homme dépossédé de ce qu’il pourrait dire « sien » et de la possibilité de gagner sa vie par ses initiatives en vient à dépendre de la machine sociale et de ceux qui la contrôlent ; cela lui rend beaucoup plus difficile la reconnaissance de sa propre dignité de personne et entrave la progression vers la constitution d’une authentique communauté humaine. »

Benoît XVI

« Nous n’avons pas besoin d’un État qui régente et domine tout. »

Dans sa très célèbre Encyclique Deus Caritas Est, Benoît XVI enseigne la Doctrine Sociale de l’Eglise dans la lignée de ses prédécesseurs :

« L’État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l’essentiel dont l’homme souffrant – tout homme – a besoin : le dévouement personnel plein d’amour. Nous n’avons pas besoin d’un État qui régente et domine tout, mais au contraire d’un État qui reconnaisse généreusement et qui soutienne, dans la ligne du principe de subsidiarité, les initiatives qui naissent des différentes forces sociales et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d’aide. »

Il y condamne le matérialisme qui est l’un des fondements du socialisme :

« L’affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l’homme : le préjugé selon lequel l’homme vivrait «seulement de pain» (Mt 4,4; cf. Dt 8, 3) est une conviction qui humilie l’homme et qui méconnaît précisément ce qui est le plus spécifiquement humain. »

François

« J’ai pu apercevoir les portraits des quarante prêtres assassinés au cours de la dictature communiste et pour lesquels a été ouverte la cause de béatification. »

Certains media mal informés se sont empressés de sortir en grosses lettres « Le Pape François est socialiste » pour une simple opinion regardant l’économie qu’il a émise. Non, le Pape François n’est pas socialiste, puisque que selon l’enseignement de l’Eglise, le socialisme est avant tout matérialiste.

Il est vrai que le Pape François n’a guère parlé du socialisme et de sa version extrême : le communisme. Cependant, il l’évoque parfois, par exemple durant son Audience du 24 septembre 2014 :

« En parcourant la rue principale de Tirana qui mène de l’aéroport à la grande place centrale, j’ai pu apercevoir les portraits des quarante prêtres assassinés au cours de la dictature communiste et pour lesquels a été ouverte la cause de béatification. Ils s’ajoutent aux centaines de religieux chrétiens et musulmans assassinés, torturés, emprisonnés, déportés uniquement parce qu’ils croyaient en Dieu. Ce furent des années sombres, au cours desquelles la liberté religieuse a été rasée au sol et où il était interdit de croire en Dieu, des milliers d’églises et de mosquées furent détruites, transformées en dépôts et en cinémas qui promouvaient l’idéologie marxiste, les livres religieux furent brûlés et il fut interdit aux parents de mettre à leurs enfants les noms religieux de leurs ancêtres. Le souvenir de ces événements dramatiques est essentiel pour l’avenir d’un peuple. »

Les commentaires sont fermés.

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :