Le VIIème concile œcuménique – IIème concile de Nicée – est réuni en 787 pour régler la crise de l’iconoclasme. La courte troisième session, qui commence le 28 septembre, présente, comme nous allons le voir, des données très intéressante d’un point de vue théologie, ecclésiologique, historique et en vue d’un dialogue constructif avec les orthodoxes.
Le filioque
On notera en premier lieu que le Saint patriarche de Constantinople Taraise (ou Tharaise, selon l’orthographe adoptée) professe le « per filium » concernant le mode de procession de l’Esprit-Saint dans sa lettre aux patriarches d’Orient. A cette occasion, le pape Adrien Ier sera d’ailleurs obligé de prendre la défense de son confrère dans l’épiscopat face aux théologiens de Charlemagne qui considéraient que seule la formule « filioque » était théologiquement acceptable. Au-delà de cette anecdote, la profession de foi de Taraise est révélatrice de l’état d’esprit grec un siècle seulement avant le schisme de Photius et il peut être intéressant pour les catholiques et les orthodoxes, dans un but de réconciliation, de travailler autour de ce point d’accord que semble être la procession de l’Esprit-Saint « ex Patre per filium ».


La papauté
Une autre lettre consignée dans les actes de cette session s’avère particulièrement intéressante, elle provient cette fois des moines d’Orient n’ayant pas pu se rendre au concile (leur terre était alors déjà sous le joug musulman) et s’adressant au concile. Nous y lisons d’abord au sujet du VIème concile qu’il avait été universellement accepté « Praecipue cum sanctissimus et apostolicus papa Romanus concordaverit, et in ea inventus sit per apocrisarios suos » (essentiellement car le très saint et apostolique Pape romain s’était trouvé d’accord avec lui [le sixième Concile] et y était présent par ses apocrisiaires). En second lieu, il est significatif que les moines parlent de la foi du VIIème concile en disant qu’elle sera prêchée par toute la terre « per interventionem vestram et ejus qui moderatur apostolorum principis sedem […] » (par votre intervention [celle de Taraise] et par celle de celui qui gouverne le Siège du Prince des Apôtres [le Pape Hadrien]).
Ainsi, en 787, même aux confins des Eglise d’Orient, il était communément admis que c’était bien le Siège du Prince des Apôtres que celui de Rome, qu’il était gouverné par le pape et que le concours de ce même pape était nécessaire pour qu’un concile soit reconnu comme œcuménique, ce qui est en outre confirmé par tout le reste de l’histoire de l’Eglise.


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