Sommaire :
I. Position du problème.
II. Liberté de la discussion.
III. La question du nombre des élus dans la sainte Ecriture.
IV. La tradition et le nombre des élus.
V. Les considérations théologiques et le nombre des élus.
VI. Conclusion.
VI. CONCLUSION
— Notre conclusion sera qu’on ne peut rien conclure au sujet du nombre relatif des élus et des damnés. Théologiquement, on peut préciser quelques points extrêmes au delà desquels la discussion ne semble plus légitime. En deçà, libre à chacun d’opiner comme il lui plaît : les raisons ne manquent ni dans un sens, ni dans l’autre; mais elles ne concluent péremptoirement en faveur d’aucune des deux thèses.
La seule conclusion possible à cet article est une conclusion morale, celle-là même que le P. Jean-Baptiste tire de sa remarquable étude sur le même sujet : « Or donc, puisque la providence divine, infiniment sage et bonne, veut bien nous laisser dans le doute et l’imprécision touchant la mystérieuse question du nombre des élus, il nous reste mieux à faire que de passer d’un excès à l’autre. Suivant l’invitation de l’Ecclésiaste, ou plutôt du Saint-Esprit, écoutons tous pareillement la fin de ce discours : Craignez Dieu et observez ses commandements, car le tout de l’homme, sa destinée, est là, non ailleurs. Eccle., xn, 13. D’autre part cependant, parce que Dieu veut le salut de tous les hommes, quoique pécheurs, nous avons auprès de lui un avocat, Jésus-Christ le Juste, qui est lui-même propitiation pour nos péchés, non seulement pour les noires, mais pour ceux du monde entier, 1 Tim., Il, 4; II Pet., m, 9. Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver les secours appropriés à nos difficultés. Ileb., IV, 16. » Op. cit.
La question du nombre des élus peut être étudiée utilement dans un petit nombre d’ouvrages qui résument tous les autres et contiennent toutes les références possibles.
1° Opinion sévère. — F. X. Godts, C. SS. R., De paucitate salvandorum quid ducuerunt suncti? 3′ édit., Bruxelles, 1899; dom B. Maréchaux, O. S. B., Du nombre des élus, Paris, 1910; J. Coppin, G. SS. R., La question de l’Évangile : « Seigneur y en aura-t-il peu de sauvés? » ou Considérations sur l’écrit du R. P. Castelein, S. J., intitulé : Le rigorisme et la question du nombre des élus, Bruxelles, 1899.
2° Opinion large. — A. Castelein, S. J., Le rigorisme, le nombre des élus et la doctrine du salut, Paris, 1899.
3° Critique des opinions. — R. P. Jean-Baptiste du Petit-Bornand, Simples notes sur la question du nombre des élus, dans les Éludes franciscaines, avril, juin, août et septembre éditées en une brochure à part, Paris, s. d. ; 2e édit., revue et augmentée, Paris, 1909; Ami du clergé, 1906, p. 1061