Allocution à l’Exposition d’Art Religieux, à Rome, le 16 Mai 1870
(extraits recueillis par les moines de Solesmes)
La splendide Exposition montre que la religion n’est en aucune manière l’ennemi du progrès et de la culture dans le domaine de la science et des arts, et qu’elle n’est pas en soit stationnaire ou bloquée dans l’inertie. S’il y a une immobilité à laquelle elle ne peut en effet renoncer, c’est l’immobilité des principes et des doctrines qui sont divinement révélées. Celles-ci ne peuvent jamais changer, car le Christ est le même hier et aujourd’hui: Jesus Christus heri et hodie, « Jésus Christ, hier et aujourd’hui » (Heb. 13:8). Elles sont commes elles ont toujours été; elles seront toujours comme elles sont aujourd’hui. Pour le reste, la présente Exposition suffit à démontrer avec des preuves abondantes que la religion et l’Eglise Catholique favorisent le progrès, industriel, artistique et scientifique.
[Projets réalisés dans les Etats Papaux]
Mais pour les vérités religieuses, il y a du progrès seulement dans leur développement, leur pénétration, leur pratique: en elles-mêmes elles restent essentiellement immuable. Ainsi, nous ne souhaitons pas nous-même faire de nouvelles définitions dogmatiques, comme certains le supposent. Toutes les vérités divinement révélées ont toujours été crues; elles sont toujours fait partie du dépôt confié à l’Eglise. Mais certaine d’entre elles doivent par moments, selon les circontances et la nécessité, être davantage mises en lumière et plus fermement établies. C’est là le sens dans lequel l’Eglise tire de son trésor des choses nouvelles: Profert de thesauro suo nova et vetera, « qui tire de son trésor du neuf et du vieux » (Matt. 13:52); le vieux, vetera, continue toujours à enseigner les doctrines qui sont hors de toute controverse; le nouveau, nova, par de nouvelles déclarations offrant une base ferme et incontestable à ces doctrines qui, bien qu’elles ont toujours été professées par elle, ont fait néanmoins l’objet d’attaque récentes.
[Félicitations aux laureati – Bénédictions]
Source: Papal Teachings: The Church. Selected and Arranged by the Benedctine monks of Solesmes. Translated by Mother E. O’Gorman, R.S.C.J. (1980). St. Paul Editions. pp. 208-209.
Encyclique Singulari Quidem
17 Mars 1856
Il n’en faut pas néanmoins conclure que dans l’Église du Christ, la religion ne fait aucun progrès, elle en fait certainement, et de très considérables, mais il est nécessaire que ce soient des progrès et non des changements dans la foi. Faites donc croître, il le faut, faites progresser énergiquement et le plus possible, pendant le cours des siècles et des âges, l’intelligence, la science, la sagesse, de tous, de chacun, et de toute l’Eglise ; que l’on voie plus clairement ce que l’on croyait sans le voir ; que la postérité soit heureuse de comprendre ce que l’antiquité vénérait seulement par la foi ; que l’on polisse les pierres précieuses du dogme, qu’on les adapte avec fidélité, qu’on les monte avec sagesse, qu’on y ajoute l’éclat, la grâce et la beauté, sans toutefois rien changer, c’est-à-dire sans rien changer au dogme, au sens, à la pensée, en variant la forme non le fond.
Source: Lettres apostoliques de Pie IX, Grégoire XVI, Pie VII, encycliques, brefs, etc. Sur Gallica.bnf
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