Explications de l’hérésie feeneyiste :
Les feeneyistes sont des sédévacantistes suivant la pensée du prêtre américain excommunié Léonard Feeney : ils pensent donc que le baptême de désir, le baptême de sang et le baptême de désir implicite (lorsque quelqu’un est dans une ignorance invincible et qu’il désire conformer sa volonté avec celle de Dieu) sont des hérésies, et donc qu’il est impossible de se sauver sans baptême d’eau. Ils ont tort lorsqu’ils affirment que nous croyons que ce sont des baptêmes différents, en effet, c’est toujours le même baptême qui fait rentrer dans l’Eglise et efface le péché originel, mais avec des modes d’application différents.
Sur ce sujet, le Catéchisme de l’Eglise Catholique 1257-1261 affirme :
VI. La nécessité du baptême
1257 Le Seigneur lui-même affirme que le Baptême est nécessaire pour le salut (cf. Jn 3, 5). Aussi a-t-il commandé à ses disciples d’annoncer l’Évangile et de baptiser toutes les nations (cf. Mt 28, 20) (cf. DS 1618 ; LG 14 ; AG 5). Le Baptême est nécessaire au salut pour ceux auxquels l’Évangile a été annoncé et qui ont eu la possibilité de demander ce sacrement (cf. Mc 16, 16). L’Église ne connaît pas d’autre moyen que le baptême pour assurer l’entrée dans la béatitude éternelle ; c’est pourquoi elle se garde de négliger la mission qu’elle a reçu du Seigneur de faire » renaître de l’eau et de l’Esprit » tous ceux qui peuvent être baptisés. Dieu a lié le salut au sacrement du Baptême, mais il n’est pas lui-même lié à ses sacrements.
1258 Depuis toujours, l’Église garde la ferme conviction que ceux qui subissent la mort en raison de la foi, sans avoir reçu le Baptême, sont baptisés par leur mort pour et avec le Christ. Ce Baptême du sang, comme le désir du Baptême, porte les fruits du Baptême, sans être sacrement.
1259 Pour les catéchumènes qui meurent avant leur Baptême, leur désir explicite de le recevoir uni à la repentance de leurs péchés et à la charité, leur assure le salut qu’ils n’ont pas pu recevoir par le sacrement.
1260 » Puisque le Christ est mort pour tous, et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé(s) au mystère pascal » (GS 22 ; cf. LG 16 ; AG 7). Tout homme qui, ignorant l’Évangile du Christ et son Église, cherche la vérité et fait la volonté de Dieu selon qu’il la connaît, peut être sauvé. On peut supposer que de telles personnes auraient désiré explicitement le Baptême si elles en avaient connu la nécessité.
1261 Quant aux enfants morts sans Baptême, l’Église ne peut que les confier à la miséricorde de Dieu, comme elle le fait dans le rite des funérailles pour eux. En effet, la grande miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés (cf. 1 Tm 2, 4), et la tendresse de Jésus envers les enfants, qui lui a fait dire : » Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas » (Mc 10, 14), nous permettent d’espérer qu’il y ait un chemin de salut pour les enfants morts sans baptême. D’autant plus pressant est aussi l’appel de l’Église à ne pas empêcher les petits enfants de venir au Christ par le don du saint Baptême.
Cependant, les sédévacantistes refusent également le CEC. Nous allons donc réfuter la position feeneyiste par des documents datant d’avant le Concile Vatican II. Dans cet exposé, par « baptême de désir », nous sous-entendons le baptême de désir explicite et implicite.
Partie I : Le Concile de Trente
Pape Paul III, Concile de Trente, Se. 6, ch. 4 :
Ces mots esquissent une description de la justification de l’impie, comme étant un transfert de l’état dans lequel l’homme naît du premier Adam à l’état de grâce et d’adoption des fils de Dieu, par le second Adam, Jésus Christ, notre Sauveur. Après la promulgation de l’Évangile, ce transfert ne peut se faire sans le bain de la régénération ou le désir de celui-ci, selon ce qui est écrit : “Nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s’il ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit Saint” (Jean 3:5).
Concile de Trente, session 7, canon 4 :
Si quelqu’un dit, que les sacrements de la Loi nouvelle ne sont pas nécessaires au salut, mais superflus, et que sans eux ou leur désir [sine eis aut eorum voto] par la seule foi l’homme obtient de Dieu la grâce de la justification, bien que tous et chacun d’eux ne soient point nécessaires : qu’il soit anathème.
Objections :
1/ Exemples en français pour prouver l’argument [de l’hérésie feeneyiste]
On ne peut écrire cet article sans stylo ou papier.
Est-ce que cela veut dire qu’on peut écrire cet article seulement avec
un papier ou seulement avec un stylo ? Évidemment que non. Vous avez besoin des deux.
Ce sacrement ne peut se faire sans matière ou forme.
Est-ce que cela veut dire que le sacrement peut se faire avec la matière sans la forme ? Évidemment non. Vous avez besoin des deux.
Ce mariage ne peut se faire sans une mariée ou un marié.
Est-ce que cela veut dire que vous pouvez avoir un mariage avec un marié et pas de mariée ? Évidemment non. Cela signifie que vous avez besoin des deux.
De même, la structure de la phrase dans Session 6 chapitre 4 ainsi que dans Session 7 canon 4 ne signifie pas que le désir sans le bain de la régénération est suffisant pour la justification. Vous avez besoin des deux.
2/ En fait, votre « meilleur » élément de preuve (Se. 6, ch. 4) contredit la théorie du baptême de désir en définissant que Jean 3:5 doit être compris selon ce qui est écrit.
Réponses :
1/ En bon français, lorsque deux éléments sont nécessaires et dépendants l’un de l’autre, entre autres ; on utilise la conjonction « et ». Inversement, lorsque deux éléments sont indépendants l’un de l’autre, on utilise « ou (bien) », qui peut aussi indiquer une alternative.
Par conséquent, les phrases ci-dessus n’ont aucun sens : en effet, on aurait plutôt écrit : « On ne peut écrire cet article sans stylo ET papier. » ; « Ce sacrement ne peut se faire sans matière ET forme. » ; « Ce mariage ne peut se faire sans une mariée ET un marié. ».
Si le baptême d’eau était absolument nécessaire pour le salut, le Pape Paul III aurait défini : « Ce transfert ne peut ne faire sans le bain de régénération et le désir de celui-ci ». Or, ce n’est pas le cas ; par conséquent, le baptême de désir peut sauver, mais uniquement s’il y a impossibilité à recevoir le baptême d’eau.
2/ Saint Thomas d’Aquin écrivait que « Dieu tient cette volonté [d’être baptisé] pour une chose faite » (cf. Somme Théologique de Saint Thomas d’Aquin, III, question 68 ARTICLE 2 : Peut-on être sauvé sans le baptême ?).
De plus, après le Concile de Trente, Saint Alphonse de Liguori affirme dans Theologia Moralis, t. VI, 95. 7 :
Maintenant, il est de fide que les hommes sont également sauvés par le Baptême de désir, conformément au Canon Apostolicam « de presbytero non baptizato » et au Concile de Trente, session 6, chapitre 4, où l’on y mentionne que nul ne peut être sauvé « sans le bain de la régénération ou le désir de celui-ci.
Objection :
Saint Thomas d’Aquin et S. Alphonse de Liguori n’étaient pas infaillibles !
Réponse :
L’Eglise n’a jamais condamné les propos sur le baptême de l’un ou de l’autre, mais les a, au contraire, canonisés ; eux et leurs écrits sont donc devenus un exemple pour toute le chrétienté, même si ses écrits peuvent être faillibles (contrairement au Concile de Trente qui était évidemment infaillible).
On sait dans l’absolu que l’opinion d’un théologien, même d’un grand saint, ne fait pas le poids face à la doctrine du magistère, chose déjà démontrée dans la vidéo d’introduction. Jamais il n’a été élevé à un tel niveau d’autorité doctrinale, bien que très haut, et il pourrait donc être corrigé. Saint-Thomas d’Aquin lui-même écrivait:
« Quant aux autorités des autres docteurs de l’Église, elle en use aussi comme arguments propres, mais d’une manière seulement probable. »
Enfin, puisque même Saint Thomas d’Aquin ne fait pas autorité sur la question, mais bien le Magistère, ce ne sont pas aux sédévacantistes feeneyistes de décider ce qui est un dogme ou non, niant que le Magistère a clairement défini le baptême de désir et de sang.
Partie II : Les Catéchismes
Le Catéchisme du Concile de Trente, bien qu’il ne soit pas magistériel, mentionne le baptême de désir explicite des catéchumènes, dans le chapitre sur la nécessité du baptême il dit :
Malgré cela l’Église n’est pas dans l’usage de donner le Baptême aux adultes aussitôt après leur conversion. Elle veut au contraire qu’on le diffère un certain temps. Ce retard n’entraîne point pour eux les dangers qui menacent les enfants, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Comme ils ont l’usage de la raison, le désir et la résolution de recevoir le Baptême, joints au repentir de leurs péchés, leur suffiraient pour arriver à la grâce et à la justification, si quelque accident soudain les empêchait de se purifier dans les Fonts salutaires.
Le Catéchisme de St Pie X affirmait également le Baptême de désir (explicite comme implicite) et de sang :
Partie IV : Les Sacrements
chapitre 2 : Le Baptême
§ 4. Nécessité du Baptême et devoirs du baptisé
Le Baptême est-il nécessaire pour être sauvé ?
Le Baptême est absolument nécessaire pour être sauvé, car le Seigneur a dit expressément : » Celui qui ne renaîtra pas dans l’eau et le Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume des cieux « .
Peut-on suppléer en quelque manière au défaut du Baptême ?
Le défaut du sacrement de Baptême peut être suppléé par le martyre qu’on appelle Baptême de sang, ou par un acte de parfait amour de Dieu ou de contrition joint au désir au moins implicite du Baptême, et ceci s’appelle Baptême de désir.
Objections :
1/ Les catéchismes qui disent qu’on peut être sauvé par le baptême de désir ne sont pas infaillibles ! Les Papes qui les ont approuvé et promulgué n’ont pas dû voir cette hérésie !
2/ Le Pape Saint Pie X n’a jamais écrit ce Catéchisme. Ce dernier porte le nom de ce saint Pape car il a été écrit en son honneur. Saint Pie X l’a seulement approuvé, mais il n’a pas dû voir que ce Catéchisme enseignait l’hérésie du Baptême de désir et de sang !
Réponses:
1/ Les textes sont clairs, courts et concis. Que les feeneyistes nous expliquent comment des Papes, ennemis acharnés de l’hérésie, auraient pu laisser passer cette « hérésie » aussi facilement, pour massivement la publier, à plusieurs reprises, en plus ? Croyez-vous qu’ils ne les aient pas lus ou examinés avant de les promulguer ? Il serait fort téméraire d’y croire.
2/ St Pie X avait bien l’intention d’écrire ce Catéchisme qui porte son nom. En effet, dans sa lettre d’approbation du catéchisme au Cardinal Pietro Respighi, en italien, il écrit :
Nous nous sommes accordés à ce qu’il y eut moins d’ancien catéchisme dans un nouveau, très petit, que nous avons examinés nous-même et voulu qu’ils soient aussi examinés par beaucoup de nos frères évêques en Italie, afin que nous exprimions leur opinion générale et obtenions que les modifications soient introduites particulièrement selon leur savoir et expérience. Ils ont eu une appréciation favorable, presque unanime, avec quelques précieux commentaires que nous avons ordonnés de prendre en compte […]
Il avait donc clairement soutenu et supervisé l’œuvre, afin qu’elle soit enseignée.
L’intention de Saint Pie X est exposée dans sa lettre du 14 juin 1905 :
La nécessité de pourvoir autant que possible à la formation religieuse des enfants Nous a porté à publier un catéchisme qui expose d’une manière claire les éléments de la sainte foi et les vérités divines sur lesquelles doit se régler la vie de tout chrétien.
Partie III : Des Conciles réfutant le baptême de désir et le baptême de sang ?
Objections :
1/ Pape Clément V, Concile de Vienne ; 1311-1312, ex cathedra :
Pour cette raison, tous doivent fidèlement confesser qu’un unique baptême régénère tous ceux qui sont baptisés dans le Christ comme il n’y a “qu’un seul Dieu et une seule foi” [Éph. 4:5], et que, célébré dans l’eau, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Nous croyons qu’il est un remède parfait pour le salut aussi bien pour les adultes que pour les enfants.
2/ Pape Paul III, Concile de Trente, Se. 7, ca. 2, sur le Sacrement de Baptême ; 1547, ex cathedra :
Si quelqu’un dit que l’eau vraie et naturelle n’est pas chose nécessaire pour le baptême et si, en conséquence, il détourne au sens d’une métaphore les paroles de notre Seigneur Jésus Christ : “Si l’on ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit Saint” [Jean 3:5*] : qu’il soit anathème.
*Jean 3:5
Jésus répondit : en vérité, en vérité, je te le dis, si quelqu’un ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. »
3/ Pape Eugène IV, Concile de Florence, « Cantate Domino, » ex cathedra :
… personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes, même s’il verse son sang pour le nom du Christ, s’il n’est pas demeuré dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique.
4/ Pape Eugène IV, Concile de Florence, « Exultate Deo » ; 22 nov. 1439, ex cathedra :
La première place de tous les sacrements est tenue par le saint baptême, qui est la porte de la vie spirituelle ; par lui nous devenons membres du Christ et du corps de l’Église. Et comme par le premier homme la mort est entrée en tous (Romains 5:12 ), si nous ne renaissons pas par l’eau et l’esprit nous ne pouvons, comme dit la Vérité, entrer dans le Royaume des cieux (Jean 3:5). La matière de ce sacrement est l’eau vraie et naturelle…
Réponses :
1/ Clément V ne contredit en rien le baptême de désir. C’est une certitude qu’il n’y a qu’un seul baptême, mais le baptême de désir n’est pas un autre baptême que le baptême d’eau, les deux sont le véritable baptême que le Christ a institué, simplement l’unique baptême a plusieurs modes d’application, le baptême d’eau étant la voie naturelle. Clément V parle ici précisément du mode principal d’application du baptême : le baptême d’eau, mais il ne dit pas que c’est la seule façon de le recevoir.
Clément V parle de « célébration », or quelqu’un baptisé de sang ou de désir n’a pas pu le célébrer, donc il est normal de ne pas utiliser l’eau…
2/ Cela n’a aucun sens de citer Paul III , car, comme on l’a déjà vu dans la partie I, il admet le baptême de désir lui-aussi. Ce n’est pas une condamnation du baptême de désir mais d’une hérésie qui considère l’eau du baptême comme métaphorique et dispensable, dans le cas d’un baptême ordinaire. Par exemple, un prêtre qui tente de baptiser un nourrisson sans eau (défaut de matière), le nourrisson ne serait pas baptisé et il faudrait recommencer la cérémonie, mais cette fois-ci avec de l’eau naturelle.
Le baptême de désir n’enseigne pas cela du tout, et est justement l’équivalent du vrai baptême par le désir de recevoir ce baptême d’eau, pas une dispense de le célébrer, car Dieu considère le désir sincère comme une chose faite, (cf. Somme Théologique de Saint Thomas d’Aquin, III, question 68 ARTICLE 2 : Peut-on être sauvé sans le baptême ?, solution 3)
3/ Cela concerne les chrétiens non-catholiques, pas les catéchumènes et tous ceux désirant être catholiques (et qui le sont puisque, comme vu précédemment, Dieu considère le désir sincère comme une chose faite).
4/ Dieu considère le désir sincère de recevoir le baptême comme une chose faite, selon Saint Thomas d’Aquin, comme nous l’avons vu déjà plusieurs fois.
Partie IV : Quelques Papes favorables au baptême de désir et au baptême de sang :
Elle leur crie hautement que tout l’espoir de l’homme, que tout son salut est dans la foi chrétienne, dans cette foi qui enseigne la vérité, dissipe par sa lumière divine les ténèbres de l’ignorance humaine, opère par la charité ; et en même temps dans l’Église catholique, car elle conserve le vrai culte, elle est le sanctuaire inébranlable de la foi même, et le temple de Dieu hors duquel, sauf l’excuse d’une ignorance invincible [fatta salva la scusa di una invincibile ignoranza], il n’y a point de salut à attendre. Elle leur disait aussi, avec beaucoup d’autorité, que si parfois l’on peut donner dans l’explication de l’Écriture place à la science humaine, celle-ci aurait mauvaise grâce de s’en prévaloir. Son rôle n’est pas de prétendre avec arrogance faire la maîtresse, mais d’obéir comme une humble suivante : en marchant la première elle pourrait s’égarer, elle pourrait, en s’attachant trop aux signes extérieurs, aux mots, perdre la lumière de la vertu intérieure et s’écarter du droit sentier de la vérité.
(§ 5 de l’encyclique “Singulari quidem” – Pie IX, Rome le 17 mars 1856)
Le Pape Saint Pie V CONDAMNE cette proposition dans Ex omnibus afflictionibus, condamnation des erreurs de Michel de Bajus concernant la nature de l’homme et la grâce :
Par la contrition, même si elle jointe à la parfaite charité et au désir de recevoir le sacrement, hors du cas de nécessité ou du martyre, la faute n’est pas remise sans la réception actuelle du sacrement.
Le Pape Pie IX ajoute dans son Encyclique en italien Quanto conficiamur, 1863 :
Nous savons et vous savez que ceux qui ignorent invinciblement Notre très sainte religion, et qui, observant avec soin la loi naturelle et ses préceptes, gravés par Dieu dans le cœur de tous, et disposés à obéir à Dieu, mènent une vie honnête et droite, peuvent, avec l’aide de la lumière et de la grâce divine, acquérir la vie éternelle ; car Dieu, qui voit parfaitement, scrute et connaît les esprits, les âmes, les pensées et les habitudes de tous, ne permet pas, dans sa souveraine bonté et clémence, que celui qui n’est pas coupable de faute volontaire soit puni par les supplices éternels. Mais il est aussi très connu, ce dogme catholique : que personne ne peut se sauver hors de l’Église catholique, et que ceux-là ne peuvent obtenir le salut éternel qui sciemment se montrent rebelles à l’autorité et aux définitions de l’Église, ainsi que ceux qui sont séparés de l’unité de l’Église et du Pontife romain, successeur de Pierre, à qui a été confiée par le Sauveur la garde de la vigne.
Aussi, le Pape Pie XII le dit dans son Discours aux participants du Congrès de l’Union Catholique Italienne des sages-femmes du 29 Octobre 1951 :
Si ce que Nous avons dit jusqu’ici regarde la protection et le soin de la vie naturelle, à bien plus forte raison devons-nous l’appliquer à la vie surnaturelle que le nouveau-né reçoit par le baptême. Dans l’ordre présent, il n’y a pas d’autre moyen de communiquer cette vie à l’enfant qui n’a pas encore l’usage de la raison. Et cependant, l’état de grâce, au moment de la mort, est absolument nécessaire au salut. Sans cela, il n’est pas possible d’arriver à la félicité surnaturelle, à la vision béatifique de Dieu. Un acte d’amour peut suffire à l’adulte pour acquérir la grâce sanctifiante et suppléer au manque du baptême.
Objections :
1/ Pie IX et Pie XII étaient faillibles lorsqu’ils ont parlé du baptême de désir implicite.
2/ Pie IX dit exactement l’inverse dans Quanto conficiamur mœror :
Et ici, Fils chéris et vénérables Frères, nous devons rappeler de nouveau et blâmer l’erreur considérable où sont malheureusement tombés quelques catholiques. Ils croient en effet qu’on peut parvenir à l’éternelle vie en vivant dans l’erreur, dans l’éloignement de la vraie foi et de l’unité catholique.
3/ Cette proposition condamnée par Saint Pie V fait référence aux sacrements en général. Par conséquent, Saint Pie V ne condamne pas l’idée selon laquelle seul le baptême d’eau sauve.
Réponses :
1/ Le fait que Pie IX n’est pas infaillible ne change en rien de la véracité de ce qu’il affirme, comme l’enseignent Pie XII (cf. Humanis Generis) et Pie IX dans le Syllabus ou Catalogue des erreurs modernes, lorsqu’il condamne l’erreur 22. En outre, de tels textes magistériels sont revêtus de l’infaillibilité négative : c’est-à-dire que nous avons la certitude qu’ils ne contiennent aucune hérésie déjà condamnée.
De plus, au moins dès la promulgation de la lettre dogmatique publiée par le Souverain Pontife Pie XII, le 29 juin 1943, « sur le Corps mystique de Jésus-Christ », et peut-être avant encore, nier le baptême de désir implicite est une hérésie, car cette lettre affirme :
Pour ceux-là mêmes qui n’appartiennent pas à l’organisme visible de l’Eglise, vous savez bien, Vénérables Frères, que, dès le début de Notre Pontificat, Nous les avons confiés à la protection et à la conduite du Seigneur, affirmant solennellement qu’à l’exemple du Bon Pasteur Nous n’avions qu’un seul désir : Qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (195). Cette assurance solennelle, Nous désirons la renouveler, après avoir imploré les prières de toute l’Eglise dans cette Lettre encyclique, où Nous avons célébré la louange du » grand et glorieux Corps du Christ » (196), les invitant tous et chacun de toute Notre affection à céder librement et de bon cœur aux impulsions de la grâce divine et à s’efforcer de sortir d’un état où nul ne peut être sûr de son salut éternel (197) ; car, même si, par un certain désir et souhait inconscient, ils se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur, ils sont privés de tant et de si grands secours et faveurs célestes, dont on ne peut jouir que dans l’Eglise catholique. Qu’ils entrent donc dans l’unité catholique, et que, réunis avec Nous dans le seul organisme du Corps de Jésus-Christ, ils accourent tous vers le Chef unique en une très glorieuse société d’amour (198). Sans jamais interrompre nos prières à l’Esprit d’amour et de vérité, Nous les attendons les bras grands ouverts, comme des hommes qui se présentent à la porte, non d’une maison étrangère, mais de leur propre maison paternelle.
2/ Cette proposition fait en effet référence aux sacrements en général, et puisqu’il n’y a nulle part de mention contraire de la part de Saint Pie V, cela s’applique aussi au Sacrement du Baptême, le nier est au moins téméraire si ce n’est hérétique.
3/ Pie IX a justement dénoncé les ignorants qui sont responsables de leur ignorance, c’est-à-dire les infidèles qui ne cherchent pas la vérité ou les fidèles ne s’informant pas sur la Foi, contrairement à ce que Dignitatis Humanae a commandé (cf. Préambule), puis a excusé les ignorants invincibles car ils ne pouvaient être responsables de leur ignorance.
Partie V : Des Papes réfutant le Baptême de désir et le Baptême de sang ?
Objections :
1/ Pour « demeurer dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique », il faut avoir reçu l’unique baptême qui régénère : Pape Pie XII, Mystici Corporis Christi ; 29 juin 1943 :
Mais seuls font réellement partie des membres de l’Église ceux qui ont reçu le baptême de regénération et professent la vraie foi.
2/ Pape Pie XI, Quas primas ; 11 déc. 1925 :
Dans ce royaume, tel que nous le dépeignent les Évangiles, les hommes se préparent à entrer en faisant pénitence. personne ne peut y entrer sans la foi et sans le baptême ; mais le baptême, tout en étant un rite extérieur, figure et réalise une régénération intime.
3/ Pape St. Pie X, Acerbo nimis ; 15 avr. 1905 :
Aussi est-ce avec raison que Benoît XIV, Notre prédécesseur, a écrit : Nous affirmons qu’une grande partie de ceux qui sont condamnés aux supplices éternels subissent ce châtiment sans fin à cause de leur ignorance des mystères qu’il est nécessaire de savoir et de croire pour être placé parmi les élus.
Réponses :
1/ Le baptême de désir est aussi un baptême de régénération, et, comme vu précédemment, c’est un autre mode d’application au baptême, et non un autre baptême, car il n’y a qu’un seul baptême. De plus la même lettre affirme le baptême de désir implicite comme vu précedemment.
2/ Ici, le Pape Pie XI dit que la baptême est un rite extérieur, et il a raison. Cependant, il ne dit pas : « mais le baptême, tout en étant un rite extérieur seulement, figure et réalise une régénération intime ».
3/ Saint Pie X parle dans cette citation d’Acerbo Nimis d’une ignorance coupable, non pas de l’ignorance invincible. D’ailleurs on trouve dans la même Encyclique, plus tôt :
Et en effet, qu’il y ait actuellement dans le peuple chrétien bon nombre d’hommes absolument ignorants des choses qu’on doit connaître pour son salut éternel, c’est une plainte générale et malheureusement trop fondée. Et quand Nous parlons du peuple chrétien, Nous n’entendons pas seulement le petit peuple ou les gens de la classe inférieure, qui souvent trouvent encore une sorte d’excuse à leur ignorance, parce qu’ils dépendent de maîtres durs et ne sont guère libres de songer à eux-mêmes et à leurs intérêts. Il s’agit aussi et surtout de ceux qui, ne manquant ni de talent ni de culture, possèdent abondamment la science profane, mais qui, pour ce qui regarde la Religion, vivent absolument à l’aventure et sans réflexion. »
Partie VI : Excommunication du Père Feeney
Objections :
1/ Le Père Feeney n’a jamais été excommunié par Pie XII pour son hérésie. Le motif d’hérésie ne figure nulle part dans le document de sa supposée excommunication.
2/ Le décret d’excommunication du P. Feeney ne figure pas dans le Denzinger, il n’est donc pas infaillible
3/ L’excommunication du P. Feeney est nulle et non-avenue !
Réponses :
1/ Cela ne signifie pas que le Père Feeney n’était pas hérétique, car dans la lettre du Saint-Office dénonçant l’hérésie du P. Feeney et le décret d’excommunication du P. Feeney de 1953, on lit :
Une lettre du Saint-Office dénonçait l’hérésie du Père Feeney, mais celle-ci ne fut pas rendue publique au moment de sa publication en août 1949.
On lit également qu’il a bel et bien été excommunié :
25 octobre 1952, le Père fut mandé à Rome ; il refusa de s’y rendre ; après un dernier avertissement, il fut excommunié.
les Éminentissimes et Révérendissimes Pères préposés à la sauvegarde de la foi et des mœurs, dans la séance plénière du mercredi 4 février 1933, l’ont déclaré excommunié avec tous les effets de droit.
Et le jeudi 12 février 1953, Sa Sainteté Pie XII, Pape par la Providence de Dieu, a approuvé, confirmé le décret des Éminentissimes Pères et ordonné qu’il fût rendu public.
Quant à ceux qui nient encore l’excommunication du P. Feeney, cette même lettre confirme les dogmes des baptêmes de désir et de sang, ce qui signifie que le P. Feeney était hérétique, donc excommunié ipso facto :
Non seulement notre Sauveur a-t-il ordonné que tous les peuples entrent dans l’Eglise, il a aussi décrété que c’est là un moyen de salut sans lequel nul ne peut entrer dans le royaume éternel de la gloire.
Dans son infinie miséricorde, Dieu a voulu que, puisqu’il s’agissait des moyens de salut ordonnés à la fin ultime de l’homme non par nécessité intrinsèque, mais seulement par institution divine, leurs effets salutaires puissent également être obtenus dans certaines circonstances, lorsque ces moyens sont seulement objets de « désir » ou de « souhait ». Ce point est clairement établi au Concile de Trente aussi bien à propos du sacrement de Baptême qu’à propos de la Pénitence.
Il faut en dire autant, à son plan, de l’Eglise en tant que moyen général de salut. C’est pourquoi, pour qu’une personne obtienne son salut éternel, il n’est pas toujours requis qu’elle soit de fait incorporée à l’Eglise à titre de membre, mais il faut lui être uni tout au moins par désir ou souhait.
Cependant, il n’est pas toujours nécessaire que ce souhait soit explicite comme dans le cas des catéchumènes. Lorsque quelqu’un est dans une ignorance invincible, Dieu accepte un désir implicite, ainsi appelé parce qu’il est inclus dans la bonne disposition de l’âme, par laquelle l’on désire conformer sa volonté à celle de Dieu.
Le décret présente aussi des extraits d’une lettre infaillible :
Ces choses sont clairement exprimées dans la Lettre dogmatique publiée par le Souverain Pontife Pie XII, le 29 juin 1943, « sur le Corps mystique de Jésus-Christ ». [5] Dans cette Lettre, en effet, le Souverain Pontife distingue clairement ceux qui sont actuellement incorporés à l’Eglise comme membres et ceux qui lui sont unis par le désir seulement.
Parlant des membres qui forment ici-bas le Corps mystique, le même auguste Pontife dit : « Seuls font partie des membres de l’Eglise ceux qui ont reçu le Baptême de régénération et professent la vraie foi, qui, d’autre part, ne se sont pas pour leur malheur séparés de l’ensemble du Corps ou n’en ont pas été retranchés pour des fautes très graves par l’autorité légitime ».
Vers la fin de la même Encyclique, invitant à l’unité, avec la plus grande affection, ceux qui n’appartiennent pas au corps de l’Eglise catholique, il mentionne ceux qui « par un certain désir et souhait inconscient, se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur ». Il ne les exclut aucunement du salut éternel, mais il affirme par ailleurs qu’ils se trouvent dans un état « où nul ne peut être sûr de son salut éternel », et même qu’« ils sont privés de tant et de si grands secours et faveurs célestes, dont on ne peut jouir que dans l’Eglise catholique ».
Par ces paroles, le Pape condamne aussi bien ceux qui excluent du salut éternel les hommes qui ne sont unis à l’Eglise que par le désir implicite, que ceux qui affirment erronément que tous les hommes peuvent se sauver à titre égal dans toutes les religions.
Cependant, il ne faudrait pas croire que n’importe quelle sorte de désir d’entrer dans l’Eglise suffise pour le salut. Le désir par lequel quelqu’un adhère à l’Eglise doit être animé de charité parfaite. Un désir implicite ne peut pas non plus produire son effet si l’on ne possède pas la foi surnaturelle « car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il rémunère ceux qui le cherchent » Le Concile de Trente déclare : « La foi est le principe du salut de l’homme, le fondement et la racine de toute justification. Sans elle, il est impossible de plaire à Dieu et de compter parmi ses enfants ».
2/ La canonisation de Saint Pie X ne figure pas dans le Denzinger non plus, pourtant, l’on doit fermement tenir que le Pape Pie X est Saint. Par conséquent, il n’est pas justifiable de ne pas se soumettre à n’importe quel enseignement ou décret de l’Eglise, infaillible comme faillible, sous prétexte qu’il ne figurerait pas dans le Denzinger. A une certaine époque, il n’existait pas de Denzinger, ce qui n’empêchait pas les catholiques de se soumettre à l’Eglise. Pie IX enseignait dans Tuas Libenter :
Les membres du Congrès doivent reconnaître qu’il ne suffit pas aux savants catholiques d’accepter et de respecter les dogmes de l’Église dont Nous venons de parler, et qu’ils doivent, en outre, se soumettre soit aux décisions doctrinales qui émanent des congrégations pontificales, soit aux points de doctrine qui, d’un consentement commun et constant, sont tenus dans l’Église comme des vérités et des conclusions théologiques tellement certaines, que les opinions opposées, bien qu’elle ne puissent être qualifiées d’hérésie, méritent cependant quelque autre censure théologique.
3/ Une telle attitude est précisément condamnée par le pape Saint Pie X, dans le syllabus Lamentabili Sane Exitu du 3 juillet 1907, qui condamne la proposition suivante :
8. On doit estimer exempts de toute faute ceux qui ne tiennent aucun compte des condamnations portées par la Sacrée Congrégation de l’Index ou par les autres Sacrées Congrégations Romaines.
Partie VII : Le Code de Droit Canonique (CIC) de 1917 :
Le CIC de 1917, Canon 737, n°1, affirme :
Le baptême, porte et fondement des autres sacrements, est nécessaire, de fait ou tout au moins de désir, au salut de tous ; il n’est conféré validement que par l’ablution avec une eau vraie et naturelle, accompagnée des paroles prescrites.
Le nouveau CIC de 1983, Canon 849, affirme substantiellement la même chose, mais il n’est pas reconnu par les feeneyistes.
Objections :
1/ Le Code de Droit Canonique de 1917 n’était certainement pas une déclaration ex cathedra (depuis la Chaire de Pierre) car il n’oblige pas l’Église tout entière, mais seulement l’Église latine (non les Rites orientaux), comme stipulé dans le canon 1 du Code de 1917.
Code de Droit canonique de 1917, ca. 1 :
Quoiqu’il fasse souvent état de la discipline de l’Église orientale, le Code ne régit cependant que l’Église latine, et il n’oblige pas l’Église d’Orient, à moins qu’il ne s’agisse de dispositions l’atteignant par leur nature même.
2/ Le Code de Droit Canonique n’a pas été signé par Benoît XV, mais par deux cardinaux.
3/ Le Code de Droit Canonique s’oppose à la tradition selon laquelle il ne faut pas faire de cérémonie pour les catéchumènes morts sans baptême.
4/ Le Code de 1917 contredit directement la loi constante et traditionnelle de l’Église catholique depuis dix-neuf siècles sur ce point lié à la foi [le baptême de désir/de sang].
5/ Puisque le Code de Droit Canonique de 1917 est faillible, nous ne lui accordons pas obéissance sur ce point lié à la foi [le baptême de désir/ de sang].
Réponses :
1/ Le canon dit :
à moins qu’il ne s’agisse de dispositions l’atteignant par leur nature même.
L e baptême étant un des 7 sacrements, donc de la nature même de l’Eglise ; par conséquent, les articles à propos du baptême obligent l’Eglise toute entière.
Cet enseignement du Concile de Trente prouve aussi que ces canons sont forcément infaillibles :
Si quelqu’un dit que dans l’Église romaine, qui est Mère et maîtresse de toutes les Églises, ne se trouve pas la vraie doctrine sur le sacrement de baptême : qu’il soit anathème.
2/ C’est faux, comme le démontre cette bulle de Benoît XV en italien, dont voici un extrait traduit en Français :
C’est pourquoi j’ai invoqué l’aide de la grâce divine, confortée par l’autorité des Bienheureux Apôtres Pierre et Paul, avec motu proprio, d’une certaine science et de la plénitude du pouvoir apostolique dont nous sommes investis, de la présente Notre Constitution, à laquelle nous entendons attribuer une validité perpétuelle, » nous promulguons ce code, comme il a été écrit, et nous décrétons et ordonnons qu’il ait désormais force de loi pour toute l’Église », et nous le confions à votre garde et à votre vigilance.
Pour que tous les responsables puissent avoir une connaissance complète des décrets de ce code avant leur entrée en vigueur, établissons et ordonnons qu’ils n’acquièrent force de loi que le jour de la Pentecôte de l’année prochaine, soit le 19 mai année 1918.
Malgré toute ordonnance, constitution, privilège, bien que digne de mention spéciale et individuelle, ainsi que toutes les coutumes, même les plus éloignées, et tout ce qui est contraire.
Par conséquent, il est interdit à quiconque de briser cette page de notre Constitution, ordonnance, restriction, suppression, dérogation et volonté exprimée de quelque manière que ce soit, ni d’oser objecter objectivement. Quiconque a l’intention de le faire saura qu’il saura subir l’indignation de Dieu tout-puissant et de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul. Donné à Rome, à Saint-Pierre, le jour de la Pentecôte 1917, troisième année de notre pontificat. BENEDICTUS PP. XV
3/ Cette tradition n’était que disciplinaire, par conséquent, elle n’est pas immuable dans le temps.
4/ Cette sentence du Pape Grégoire XVI tirée de l’Encyclique Quo graviora, aux Evêques de Rhénanie, 4 octobre 1833, dans les Enseignements pontificaux, l’Église, Solesmes, n° 173 démontre que cet argument est faux :
« Quindi la Chiesa, che è la colonna e il sostegno della verità, e che si trova nel tempo ad essere ammaestrata dallo Spirito su ogni e qualsiasi verità, potrà comandare, concedere e permettere che essi degradino tutto a rovina delle anime, e a vergogna e pregiudizio del Sacramento istituito da Cristo? »
Ce qui peut se traduire par :
« Est-ce que l’Église qui est la colonne et le soutien de la vérité et qui manifestement reçoit sans cesse du Saint-Esprit l’enseignement de toute vérité, pourrait ordonner, accorder, permettre ce qui tournerait au détriment du salut des âmes, et au mépris et au dommage d’un sacrement institué par le Christ ? »
5/ Une telle attitude a été condamnée par le Pape Pie XII ainsi que par le Syllabus comme vu précédemment.
Partie VIII : Saints martyrs sans avoir été baptisés d’eau, mais baptisés dans leur sang :
Martyrologe Romain, publié par l’ordre de Grégoire XIII, revu par l’autorité d’Urbain VIII et de Clément X, augmenté et corrigé en 1749 par le pape Benoît XIV, édition de 1959, p. 63 :
23 janvier : «A Rome, sainte Emérentienne, vierge et martyre. Encore catéchumène elle fut lapidée par les païens tandis qu’elle priait au tombeau de sainte Agnès dont elle avait été la sœur de lait.»
Martyrologe Romain, publié par l’ordre de Grégoire XIII, revu par l’autorité d’Urbain VIII et de Clément X, augmenté et corrigé en 1749 par le pape Benoît XIV, édition de 1959, p. 150 :
12 avril : « A Braga, en Lusitanie (aujourd’hui le Portugal), saint Victor martyr. N’étant encore que catéchumène, il refusa d’adorer les idoles, confessa le Christ Jésus avec une fermeté inébranlable et, après beaucoup de tourments, eut la tête tranchée, méritant ainsi d’être baptisé dans son sang. »
Martyrologe Romain, publié par l’ordre de Grégoire XIII, revu par l’autorité d’Urbain VII et de Clément X, augmenté et corrigé en 1749, par le pape Benoit XIV, d’après l’exemplaire imprimé à Rome en Mdcccilv, Sous Les Auspices Et Le Patronage du SOUVERAIN PONTIFE GRÉGOIRE XVI, p. 203 :
28 juin : « A Alexandrie, dans la même persécution de Sévère, les saints martyrs Plutarque, Sérène, Héraclide catéchumène, Héron, néophyte, un autre Sérène, avec les saintes femmes Rhaide catéchumène, Potamienne, vierge, et Marcelle sa mère. Entre ces saints brilla d’un plus grand éclat la vierge Potamienne, qui, ayant soutenu de fréquents et de rudes combats pour sa virginité, endura pour la foi des tourments inouïs, et fut enfin brûlée avec sa mère. »
Dans les Offices Propres du Diocèse de Nantes, tiré d’un Paroissien nantais très complet datant de 1905, au dimanche dans l’Octave de l’Ascension, on y trouve la messe – double de 1ère classe – des saints Donatien et Rogatien, martyrs, patrons de la ville et du diocèse de Nantes. Aux 1ères Vêpres, on y récite l’hymne suivant, comportant une référence au baptême de sang (cf. Ar Gedour):
Donatien est purifié
Par l’eau du baptême ;
Rogatien est baigné dans son sang
Qui remplace pour lui l’eau sainte.
Donatiánus flúmine
Baptísmatis ablúitur,
Rogatiánus sanguine
Pro baptismuo conspérgitur
On peut également citer les saints catéchumènes Qi Zhuzi et Zhang Huailu. Ils ont été canonisés par saint Jean-Paul II le 1er octobre 2000, parmi les saints 120 martyrs de Chine (tous déjà béatifiés par des papes avant saint Jean XXIII), mais béatifiés le 17 avril 1957 par Pie XII, ce qui implique que Pie XII autorisait leur culte local et donc qu’il reconnaissait qu’ils avaient été sauvés dans leur propre sang, sans baptême d’eau.
Si le baptême d’eau était nécessaire de manière absolue, alors Pie XII aurait été un hérétique pour avoir insinué le contraire de cette façon.
