Lettre au Duc de Norfolk

7. Le Syllabus
J’en viens maintenant au Syllabus des « erreurs », dont la publication a été dénoncée en Angleterre comme une énormité si singulière, et en particulier par M. Gladstone. La condamnation des déclarations théologiques qui militent contre la foi catholique a longtemps été utilisée dans l’Église. Telle fut la condamnation des hérésies de Wickliffe au Concile de Constance ; telles celles de Hus, de Luther, de Baius, de Jansénius ; telles étaient les condamnations qui furent publiées par Sixte IV, Innocent XI, Clément XI, Benoît XIV et d’autres Papes. De telles condamnations ne sont pas une invention de Pie IX. Le Syllabus est un recueil de telles propositions erronées qu’il a relevées au cours de son pontificat ; il en existe quatre-vingts.
Que signifie le mot « Syllabus » ? Un recueil ; la traduction française l’appelle un « Résumé »; – un recueil de quoi ? Je l’ai déjà dit, de propositions – propositions que le Pape, dans ses diverses allocutions, encycliques et autres documents, depuis qu’il est Pape, a déclaré être des erreurs. Qui a rassemblé les propositions de ces documents papaux et les a rassemblées en un seul ? Nous ne le savons pas ; tout ce que nous savons, c’est que, sur ordre du Pape, ce recueil d’erreurs a été envoyé par son ministre des affaires étrangères aux évêques. Lui, le cardinal Antonelli, leur a envoyé en même temps l’encyclique de décembre 1864, qui est un document d’autorité dogmatique. Le cardinal dit, dans la circulaire qu’il leur a adressée, que le pape lui a ordonné de le faire. Le Pape pensait, dit-il, que peut-être les évêques n’avaient pas vu certaines de ses allocutions, et d’autres lettres et discours autoritaires des années précédentes; en conséquence, le Pape avait eu les erreurs qu’il y avait notées à un moment ou à un autre, rassemblées en un, et cela à l’usage des évêques.
Tel est le Syllabus et son objet. Il ne contient pas un seul mot de l’écriture propre du Pape ; il ne contient rien d’autre que les propositions erronées elles-mêmes, c’est-à-dire, à l’exception du titre « Un Syllabus, contenant les principales erreurs de notre temps, qui sont notées dans les allocutions consistoriales, dans les encycliques et dans d’autres lettres apostoliques de notre Très-Saint Seigneur, le Pape Pie IX ». Il y a un autre ajout, à savoir qu’après chaque Erreur, il est fait référence à l’Allocution, à l’Encyclique ou à tout autre document dans lequel elle est interdite.
Le Syllabus doit donc être reçu avec une profonde soumission, comme ayant été envoyé par l’autorité du Pape aux évêques du monde. Il leur parvient certes avec sa sanction extrinsèque indirecte ; mais intrinsèquement, et considéré en lui-même, il n’est rien d’autre qu’un condensé de certaines erreurs commises par un écrivain anonyme. Il n’y aurait rien, à première vue, qui montre que le Pape l’ait jamais vu, page par page, à moins que l' »Imprimatur » sous-entendu dans la lettre du Cardinal n’en soit la preuve. Elle ne porte aucune marque ni aucun sceau qui lui confère un lien direct avec le pape. Qui en est l’auteur ? Certains choisissent le théologien ou le haut fonctionnaire sans doute ; peut-il s’agir du cardinal Antonelli lui-même ? Non, certainement pas : de toute façon, ce n’est pas le Pape, et je ne vois pas comment l’accepter pour ce qu’il n’est pas. Je ne parle pas comme si j’avais du mal à reconnaître et à condamner les erreurs qu’il catalogue, si le Pape lui-même me le demandait ; mais il ne l’a pas encore fait, et il ne peut pas déléguer son magistère à un autre. Je souhaite avec Saint Jérôme « parler avec le Successeur du Pêcheur et du Disciple de la Croix ». J’approuve ce que le Pape propose dans la foi et la morale, mais ce doit être lui qui, parlant, officiellement, personnellement et immédiatement, et personne d’autre, a une emprise sur moi. Le Syllabus n’est pas un acte officiel, car il n’est pas signé, par exemple, par « Datum Romæ, Pius P.P. IX. » ou « sub annulo Piscatoris », ou d’une autre manière ; il n’est pas personnel, car il ne s’adresse pas à ses « Venerabiles Fratres » ou « Dilecto Filio », ou ne parle pas en tant que « Pius Episcopus » ; il n’est pas immédiat, car il ne parvient aux évêques que par l’intermédiaire du cardinal ministre d’état.
Si, en effet, le pape devait un jour faire directement sienne cette compilation anonyme, alors bien sûr je devrais m’y plier et l’accepter comme strictement sienne. Il pourrait l’avoir fait, il pourrait encore le faire, il pourrait encore publier une nouvelle liste de propositions en plus, et les déclarer être des erreurs, et je devrais prendre cette condamnation comme une autorité dogmatique, parce que je crois qu’il a été désigné par son Divin Maître pour déterminer dans le détail de la foi et de la morale ce qui est vrai et ce qui est faux. Mais un tel acte de sa part, il l’authentifierait formellement ; il parlerait en son propre nom, comme Léon X ou Innocent XI l’ont fait, par Bulle ou Lettre apostolique. Ou, s’il souhaitait parler avec moins d’autorité, il parlerait par l’intermédiaire d’une Sacrée Congrégation ; mais le Syllabus ne prétend pas être reconnu comme la parole du Pape. De plus, si le pape avait établi ce catalogue, comme on peut l’appeler, il y aurait prononcé un jugement définitif sur les propositions elles-mêmes. Ce qui donne du poids à cette remarque, c’est qu’un certain nombre d’évêques et de théologiens, lorsqu’un Syllabus était en cours d’élaboration, ont souhaité un tel acte formel de la part du pape, et en conséquence ils ont rédigé pour lui le type de document sur lequel, s’il le voulait, il pourrait apposer sa sanction infaillible, mais il n’a pas accédé à leur prière. Cette composition est contenue dans le « Recueil des Allocutions », etc. et est bien plus qu’un simple « recueil d’erreurs ». Elle est intitulée « Thèses ad Apostolicam Sedem delatæ cum censuris », etc. et chaque erreur, de la première à la dernière, porte le motif de sa condamnation. Il y en a soixante et un. La première est « impia, injuriosa religioni », etc. ; la deuxième est « complexivè sumpta, falsa », etc. ; la troisième est la même ; la quatrième, « hæretica », etc., les épithètes apposées ayant une signification distincte et indiquant divers degrés d’erreur. Un tel document, à la différence du Syllabus, a un caractère substantiel.
Je suis amené ici à interposer une remarque ; il est donc évident qu’il y a des personnes proches ou ayant accès au Saint-Père, qui, si elles le pouvaient, iraient beaucoup plus loin dans la voie de l’affirmation et du commandement, que la divine Assistance, qui l’éclipse, ne le veut ou ne le permet ; si bien que ses actes et ses paroles sur des sujets doctrinaux doivent être soigneusement examinés et pesés, avant que nous puissions être sûrs de ce qu’il a vraiment dit. Les déclarations qui doivent être reçues comme provenant d’une Voix Infaillible ne sont pas faites tous les jours, elles sont même très rares ; et celles qui sont affirmées ou supposées telles par certaines personnes ne se révèlent pas toujours telles qu’elles sont dites ; non, même celles qui sont vraiment dogmatiques doivent être lues selon des règles précises et selon des principes d’interprétation traditionnels, qui sont aussi convaincants et immuables que les décisions du Pape elles-mêmes. Ce que je vais dire maintenant illustre cette vérité ; en attendant, j’utilise la circonstance qui m’a amené à la mentionner, dans un autre but ici. Lorsque les renseignements que nous recevons de Rome nous surprennent et nous font souffrir par leur caractère apparemment dur ou extrême, apprenons à avoir un peu de foi et de patience, et ne tenons pas pour acquis que tout ce qui est rapporté est la vérité. Il y a ceux qui souhaitent et tentent de porter des mesures et déclarent qu’ils les ont portées, alors qu’ils ne les ont pas portées. Combien de choses fortes, par exemple, ont été rapportées avec une sorte de triomphe d’un côté et avec l’irritation et le découragement de l’autre, de ce que le Concile du Vatican a fait ; alors que l’année suivante, l’évêque Fessler, le secrétaire général du Concile, sort son travail sur la « Vraie et fausse infaillibilité », réduisant ce qui était dit de si monstrueux à ses vraies dimensions. Quand je vois tout cela, ces grandes lignes de la tragédie grecque me montent toujours aux lèvres
– [Oupote tan Dios harmonian
thnaton parexiasi boulai],-
et plus encore la consolation que nous donne un Orateur Divin, qui nous dit que, bien que la mer enflée soit si menaçante à regarder, il y a pourtant Quelqu’un qui la gouverne et qui dit : « Jusqu’ici tu n’iras pas plus loin, et ici tes vagues orgueilleuses seront arrêtées ! »
Mais pour y revenir : le Syllabus n’a donc pas de force dogmatique ; il s’adresse à nous, non pas dans ses parties séparées, mais dans son ensemble, et doit être reçu du Pape par un acte d’obéissance, et non de foi, cette obéissance se manifestant par le recours aux documents originaux et faisant autorité, (Allocutions et autres,) auxquels il se réfère de façon précise. En outre, lorsque nous nous tournons vers ces documents, qui font autorité, nous constatons que le Syllabus ne peut même pas être appelé un écho de la Voix Apostolique ; car, dans des domaines où la formulation est si importante, il ne s’agit pas d’une transcription exacte des paroles du Pape, dans son récit des erreurs condamnées, – chose naturelle dans ce qui est prétendument un index de référence.
M. Gladstone souhaite en effet unir le Syllabus à l’Encyclique qui l’a tant ému en décembre 1864, et dit que les erreurs relevées dans le Syllabus sont toutes portées sous le jugement infaillible prononcé sur certaines erreurs spécifiées dans l’Encyclique. C’est une affirmation indéfendable. Il dit du Pape et du Syllabus, p. 20 : « Ce ne sont pas de simples opinions du Pape lui-même, ni même des opinions qu’il pourrait paternellement recommander à la pieuse considération des fidèles. Avec la promulgation de ses opinions se conjugue malheureusement, dans la Lettre Encyclique qui comprend pratiquement, bien que non expressément, l’ensemble, un commandement à tous ses enfants spirituels de les tenir (dont nous, les enfants désobéissants, ne sommes nullement exclus) », et M. Gladstone en appelle pour preuve au langage de l’encyclique ; mais voyons quel est ce langage. Le Pape parle ainsi, comme le cite lui-même M. Gladstone: « Toutes et chacune des opinions et doctrines erronées, mentionnées une à une dans cette encyclique (hisce litteris), par notre autorité apostolique, nous les réprouvons, etc. » Il dit alors, aussi clairement que les mots peuvent le dire, que les opinions erronées qu’il condamne dans ce passage sont spécifiées dans l’encyclique, et non en dehors de celle-ci ; et, lorsque nous examinons la première partie de l’encyclique, nous constatons qu’elles sont au nombre d’une dizaine ; il n’y a pas un seul mot dans l’encyclique qui montre que le pape y faisait allusion au Syllabus. Le Syllabus n’existe pas, en ce qui concerne le langage de l’Encyclique. Cette supposition gratuite me semble merveilleusement injuste.
La seule connexion entre le Syllabus et l’Encyclique est une connexion externe aux deux, la connexion du temps et de l’organe ; le Cardinal Antonelli les envoyant tous les deux aux évêques avec l’introduction d’une seule et même lettre. Dans cette lettre, il s’adresse aux évêques en ces termes, et je paraphrase ses paroles [Note 1] : « Le Saint-Père vous envoie une liste, qu’il a fait établir et imprimer, des erreurs qu’il a relevées dans divers documents officiels au cours des dix-huit dernières années. Avec cette liste d’erreurs, il vous envoie également une nouvelle encyclique, qu’il a jugé bon d’écrire aux évêques catholiques ; je vous envoie donc les deux en même temps ».
Le Syllabus est donc une liste, ou plutôt un index, des « proscriptions » encycliques ou allocutives du Pape, un index raisonné – (et non alphabétique, comme on le trouve par exemple dans les ouvrages de Bellarmin ou de Lambertini) -, établi sur ordre du Pape, par souci paternel pour le troupeau du Christ, et transmis aux évêques par l’intermédiaire de son ministre d’État. Mais nous ne pouvons l’accepter comme de fide, comme un document dogmatique, pas plus que tout autre index ou table des matières. Prenons un cas parallèle, mutatis mutandis : l’avis de l’avocat étant demandé sur un point de droit, il consulte ses livres de droit, écrit sa réponse et, en tant qu’autorité, renvoie son client à 23 George III, c. 5, s. 11 ; 11 Victoria, c. 12, s. 19, et à Thomas v. Smith, Att. Gen. c. Roberts, et Jones c. Owen. Qui pourrait dire que cette feuille de papier a force de loi, alors qu’elle n’était rien d’autre qu’une liste de références aux Statuts du Royaume, ou aux décisions des juges, dans lesquelles la voix de la loi se trouvait réellement ?
La valeur du Syllabus réside donc dans ses références ; mais M. Gladstone n’a certainement pas fait grand usage de celles-ci. Pourtant, pour voir la nature et l’étendue de la responsabilité de toute proposition du Syllabus, il est absolument nécessaire d’extraire le passage de l’Allocution, de l’Encyclique ou de tout autre document dans lequel l’erreur est notée ; car la formulation des erreurs que contient le Syllabus doit être interprétée par ses références. Au lieu de cela, M. Gladstone utilise des formes de discours sur le Syllabus qui ne font qu’exciter en moi de nouveaux émerveillements. En effet, il s’exprime sur ces sujets ecclésiastiques généralement dans un style où les prêtres et les pasteurs sont accusés par leurs ennemis de parler de géologie. Par exemple, le Syllabus, comme nous l’avons vu, est une liste ou un index ; mais il l’appelle « déclarations extraordinaires », p.21. Comment une liste d’erreurs peut-elle être une série de « Déclarations » pontificales ?
Cependant, peut-être dirait-il qu’en parlant de « Déclarations », il faisait référence aux allocutions faisant autorité, etc. que je lui ai reproché de négliger. De tout mon cœur ; mais voyons alors comment les déclarations de ces attributions remplissent le caractère qu’il leur donne. Il les appelle « déclarations extraordinaires sur le devoir personnel et privé », p. 21, et « condamnations sévères », p.19. Maintenant, je dois certainement admettre que certaines sont rigoureuses, mais seulement certaines. L’une des plus sévères que j’ai trouvées parmi elles est celle de la Lettre apostolique du 10 juin 1851 contre un prêtre hérétique de Lima, dont l’ouvrage élaboré en six volumes contre la Curie romaine, est déclaré dans ses diverses déclarations « scandaleux, irréfléchi, faux, schismatique, préjudiciable aux Pontifes romains et aux Conciles œcuméniques, impie et hérétique ». Il méritait bien d’être appelé par ces noms, qui ne sont pas des termes d’abus, mais chacun avec sa signification précise ; et, si M. Gladstone, en parlant des condamnations, s’était limité à son épithète « stricte », personne ne se serait plaint de lui. Et une autre condamnation sévère est celle des travaux du professeur Nuytz. Mais passons à d’autres soi-disant condamnations, afin de vérifier si elles répondent à sa description générale.
1. Prenons par exemple sa propre 16e (la 77e des « Propositions erronées »), selon laquelle « Il n’est plus opportun que la religion catholique soit établie à l’exclusion de toutes les autres ». Lorsque nous nous penchons sur l’Allocution, qui est le motif de son insertion dans le Syllabus, qu’y trouvons-nous ? Premièrement, que le pape parlait, non pas des États de manière universelle, mais d’un État en particulier, l’Espagne, définitivement l’Espagne ; deuxièmement, qu’il ne notait pas la proposition erronée directement ou catégoriquement, mais qu’il protestait contre la violation à bien des égards du Concordat de la part du gouvernement espagnol ; d’autre part, qu’il ne se référait à aucun ouvrage contenant ladite proposition, ni n’envisageait aucune proposition du tout ; ni, d’autre part, n’utilisait aucun mot de condamnation quel qu’il soit, ni n’employait de termes plus sévères du gouvernement en question qu’une expression de « son étonnement et de sa détresse ». Et encore une fois, si l’on prend la remontrance du Pape telle qu’elle est, est-ce une grande cause de plaintes pour les anglais, qui ont été si sévères ces derniers temps dans leur législation à l’égard des unitariens, des catholiques, des incroyants et autres, que le Pape ne pense tout simplement pas qu’il soit opportun pour chaque Etat à partir d’aujourd’hui de tolérer toute sorte de religion sur son territoire, et de désétablir l’Église d’un seul coup ? car c’est tout ce qu’il nie. Comme dans le cas de la section précédente, il ne fait que nier un universel, ce que la « proposition erronée » affirme sans aucune explication.
2. Une autre des « rigoureuses condamnations » de M. Gladstone (sa 18e) est le refus par le pape de la proposition selon laquelle « le pontife romain peut et doit s’accommoder du progrès, du libéralisme et de la nouvelle civilisation ». J’en viens à l’Allocution du 18 mars 1861, et je n’y trouve aucune condamnation formelle de cette proposition. L’Allocution est un long argument selon lequel les partis en mouvement dans ce Progrès, ce Libéralisme et cette Nouvelle Civilisation, en font un usage si grave au détriment de la Foi et de l’Eglise, qu’il est à la fois hors du pouvoir et contraire au devoir du Pape de s’y soumettre. Ces dirigeants ne seraient pas non plus différents de lui ici ; il est certain que dans ce pays, le cri commun est que le libéralisme est et sera la destruction du pape, et ils le souhaitent et le veulent ainsi. Cette allocution sur le sujet est à la fois belle, digne et touchante : et je ne peux concevoir comment M. Gladstone devrait faire de la rigueur sa seule caractéristique de ces condamnations, surtout quand, après tout, il n’y a ici aucune condamnation du tout.
3. Prenez, encore une fois, la 15e de M. Gladstone : « Que l’abolition du pouvoir temporel du Peuple serait très avantageuse pour l’Église. » Je ne trouve pas non plus dans l’Allocution du Pape de condamnation formelle de cette proposition, et encore moins de condamnation « stricte ». Même le Syllabus ne fait rien de plus, dans le cas de l’un des quatre-vingts, que de l’appeler « erreur » ; et ce que le Pape lui-même dit de cette erreur particulière n’est que ceci : « Nous ne pouvons qu’avertir et réprimander (monere et redarguere) ceux qui applaudissent le décret par lequel le Pontife Romain a été dépouillé de tout l’honneur et de toute la dignité de son règne civil, et affirment que ledit décret, plus que toute autre chose, conduit à la liberté et à la prospérité de l’Eglise elle-même. » -Alloc., le 20 avril 1849.
4. Prenons un autre de ses exemples, la 17e, « l’erreur » selon laquelle « dans les pays dits catholiques, l’exercice public d’autres religions peut être autorisé de façon louable ». J’ai déjà eu l’occasion de mentionner sa façon de traiter le texte latin de cette proposition, à savoir que, si les hommes auxquels on a interdit l’exercice public de leur religion sont des étrangers, qui n’ont pas le droit d’être dans un pays qui n’est pas le leur et qui peuvent se voir imposer des conditions pendant leur séjour, M. Gladstone (apparemment par précipitation) a néanmoins omis l’expression « hominibus illuc immigrantibus », autour de laquelle tout tourne. Ensuite, comme je l’ai fait remarquer plus haut, c’est seulement la souffrance de leur culte public, et encore de tous les cultes, aussi nombreux et divers soient-ils, que le Pape a blâmés ; et en outre, les paroles du Pape ne s’appliquent pas à tous les États, mais spécialement, et, en ce qui concerne l’Allocution, définitivement, à Nouvelle-Grenade.
Cependant, le point sur lequel je souhaite insister ici est qu’il n’y a eu dans ce cas aucune proposition condamnée du tout, mais qu’il s’agissait simplement, comme dans le cas de l’Espagne, d’un acte du gouvernement contre lequel le pape a protesté. Le pape a simplement dit à ce gouvernement que cet acte, ainsi que d’autres actes qu’ils avaient commis, lui avaient causé une très grande douleur, qu’il avait attendu d’eux de meilleures choses, que la façon dont ils avaient agi était semblable et qu’ils avaient eu droit à ses meilleures prières. Il me semble étrange que quelqu’un appelle une expostulation comme celle-ci l’une des « déclarations extraordinaires » ou « condamnations sévères ».
Je suis convaincu que plus les propositions et les références contenues dans le Syllabus seront examinées, plus l’accusation portée contre le Pape à l’occasion de celui-ci s’effondrera de manière significative : quant aux propositions que M. Gladstone choisit spécialement, certaines d’entre elles que j’ai déjà prises en main, mais peu d’entre elles présentent une quelconque difficulté.
5. Quant à celles sur le mariage, je ne peux pas suivre ici le sens de M. Gladstone, qui me semble très confus, et ce serait sortir du cadre de la remarque que je me suis tracée (et qui est déjà plus étendue que je ne pourrais le souhaiter), si je devais les traiter [Note 2].
6. Sa quatrième erreur (tirée de l’encyclique), selon laquelle « on peut refuser de se conformer et de se soumettre, sans péché, aux jugements et les décrets papaux », est une négation du principe du célèbre ouvrage de Hooker sur la politique ecclésiastique, et serait condamnée par lui ainsi que par le Pape. Et il est évident pour le bon sens qu’aucune société ne peut supporter que ses règles soient désobéies. Quel club ou syndicat n’expulserait pas les membres qui refusent d’être ainsi liés ?
7. Et les 5e [Note 3], 8e et 9e propositions sont nécessairement des erreurs, si l’Esquisse de la politique de l’Eglise établie dans mes anciennes sections est vraie, et sont nécessairement considérées comme telles par ceux qui, comme le Pape, soutiennent cette politique.
8. La 10ème erreur, comme d’autres que j’ai remarquées ci-dessus, est un universel (que « dans le conflit des lois, civiles et ecclésiastiques, la loi civile devrait prévaloir »), et le Pape ne fait que nier un universel.
9. La 11e de M. Gladstone, que je ne comprends pas bien dans sa formulation, se présente ainsi : « Les catholiques peuvent approuver ce système d’éducation de la jeunesse qui est séparé de la foi catholique et du pouvoir de l’Eglise, et qui ne concerne que la science des choses physiques, et les contours (les amendes) de la vie sociale terrestre seule ou au moins principalement ». Comment cela n’est-il pas une « erreur » ? Il y a sûrement assez d’Anglais qui protestent contre l’élimination de la religion dans nos écoles ; une telle protestation est-elle si grave qu’elle constitue une offense pour M. Gladstone ?
10. Et la douzième erreur est la suivante : « La science de la philosophie et de la morale, ainsi que les lois de l’État, peuvent et doivent se tenir à l’écart de l’autorité divine et ecclésiastique. » Cela aussi ne sera rien d’autre qu’une erreur de jugement pour un grand nombre de nos propres citoyens. Le Benthamisme est-il si absolument la Vérité que le pape doit être dénoncé parce qu’il ne s’y est pas encore converti ?
11. Il n’y a que deux des condamnations qui nécessitent vraiment un mot d’explication ; j’y ai déjà fait référence. L’une est celle de la sixième proposition de M. Gladstone, « Les Pontifes romains et les Conciles oecuméniques, se sont écartés des limites de leur pouvoir, ont usurpé les droits des Princes, et se sont même trompés dans la définition des questions de foi et de morale ». Ces mots sont extraits du livre du prêtre de Lima. Nous devons donc voir ce qu’il entend par « les droits des Princes », car la proposition est condamnée dans son sens du terme. C’est une règle de l’Église dans la condamnation d’un livre que d’énoncer la proposition condamnée dans les mots du livre lui-même, sans que l’Église ne soit responsable de ces mots tels qu’ils sont employés [Note 4]. J’ai déjà fait référence à cette règle dans ma 5e section. Or, ce prêtre inclut parmi les droits des princes catholiques celui de destituer les évêques de leur ministère sacré, de déterminer les empêchements au mariage, de former des sièges épiscopaux, et d’être libre de toute autorité épiscopale en matière spirituelle. Lorsque, par conséquent, la proposition « que les Papes aient usurpé les droits des Princes » est condamnée, on entend par là « les prétendus droits des Princes », qui étaient en réalité les droits de l’Église, en supposant qu’il n’y ait eu aucune usurpation.
12. L’autre proposition, la septième de M. Gladstone, dont la condamnation nécessite remarque, est la suivante : « L’Église n’a pas le pouvoir d’employer la force (vis inferendæ) ni aucun pouvoir temporel direct ou indirect. »
Cette proposition fait partie d’une série de propositions contenues dans l’ouvrage du professeur Nuytz, intitulé « Juris Ecclesiastici Institutiones », qui sont toutes condamnées dans la lettre apostolique du pape du 22 août 1851. L’expression « employer la force » n’est pas celle du pape, mais celle du professeur Nuytz, et la condamnation est censée se lire comme suit : « C’est une erreur de dire, avec le professeur Nuytz, que ce qu’il appelle « employer la force » n’est pas permis à l’Église ». Que ce soit la bonne interprétation de l' »erreur » dépend bien sûr de la connaissance des travaux du professeur, que je n’ai jamais eu l’occasion de voir ; mais je vais ici exposer ce qu’est la doctrine reçue de l’Église sur les châtiments ecclésiastiques, telle qu’elle est énoncée dans un ouvrage de la plus haute autorité, puisqu’il nous est parvenu avec les lettres d’approbation de Grégoire XVI. et de Pie IX.
« L’opinion, » dit le cardinal Soglia, « que le pouvoir coercitif divinement conféré à l’Eglise consiste à infliger des punitions spirituelles uniquement, et non pas corporelles ou temporelles, semble plus en harmonie avec la douceur de l’Eglise. En conséquence, je suis leur jugement, qui retire de l’Église l’épée corporelle, par laquelle le corps est détruit ou le sang est versé. Le pape Nicolas écrit ainsi : « L’Église n’a pas d’épée, mais le spirituel. Elle ne tue pas, mais donne la vie, d’où ce dicton bien connu : « Ecclesia abhorret a sanguine ». Mais les châtiments plus légers, bien que temporels et corporels, tels que l’enfermement dans un monastère, la prison, la flagellation, et d’autres du même genre, à moins d’une effusion de sang, l’Eglise peut les infliger jure suo » (Institut. Jur., pp. 167-8, Paris).
Et le cardinal cite les mots de Fleury : « L’Eglise a prescrit aux pécheurs pénitents des aumônes, des jeûnes et d’autres inflictions corporelles … Augustin parle de coups de bâton, tels que pratiqués par les évêques, à la manière des maîtres dans le cas des serviteurs, des parents dans le cas des enfants et des maîtres d’école dans celui des érudits. Les abbés fouettaient les moines à la manière des châtiments paternels et domestiques … L’emprisonnement pour une durée déterminée ou à vie est mentionné parmi les pénitences canoniques ; les prêtres et autres clercs, qui avaient été déposés pour leurs crimes, étant incarcérés afin qu’ils puissent passer le temps de venir en pénitence pour leur crime, qui était ainsi retiré de la mémoire du public ».
Mais maintenant, je dois répondre à une question. Si ce que j’ai dit est en substance la bonne explication à donner à la dérive et au contenu du Syllabus, n’ai-je pas à rendre compte du fait qu’il fasse autant de bruit et qu’il offense si profondément et si largement son apparence ? La voix du monde l’a déjà réprimandée. N’y a-t-il donc aucune raison au fond de l’aversion que ressent l’Europe éduquée à son égard, que je n’ai pas mentionnée ? C’est une très grande question à poser, trop grande pour ce lieu ; mais je n’en dirai qu’un mot.
Sans doute l’une des raisons de l’excitation et du mécontentement que le Syllabus a provoqués et provoque si largement, est le nombre et la variété des propositions marquées comme erreurs, et l’arrangement systématique auquel elles ont été soumises. Une oeuvre si vaste et si élaborée a frappé l’esprit du public comme une nouvelle loi, morale, sociale et ecclésiastique, qui devait être le fondement d’un code européen, et le début d’un monde nouveau, en opposition aux principes sociaux du XIXe siècle ; et il y a certainement eu des personnes en haut lieu qui ont encouragé cette idée. Une fois reçue, cette croyance devint l’interprétation de toute la Collection à travers les quatre-vingts Propositions, dont elle enregistra l’erroné ; comme si elle avait pour objet dans toutes ses parties un grand schéma d’agression. Puis, lorsque l’esprit du public s’est définitivement orienté vers l’examen de ces Thèses erronées, il était certain qu’elles étaient mal comprises, de par leur lecture en dehors du contexte, de l’occasion et de la dérive de chacune d’entre elles. Elles avaient été relevées comme des erreurs dans les encycliques et les allocutions du Pape au cours des dix-huit années précédentes, et personne n’en avait tenu compte ; mais maintenant, quand elles ont été réunies, elles ont fait sensation. Pourquoi ont-elles été rassemblées, si ce n’est dans un but sinistre et hostile à la société ? Et si elles étaient elles-mêmes difficiles à comprendre, elles l’étaient encore plus, et leur interdiction l’était doublement.
Une autre circonstance, dont je ne suis pas assez théologien pour en rendre compte, est la suivante : la formulation de nombreuses propositions erronées, telles qu’elles sont rédigées dans le Syllabus, donne à la question condamnée une ampleur apparente que l’on ne retrouve pas dans les propres mots du Pape dans ses Allocutions et ses Encycliques. Il n’y a pas vraiment de différence entre les paroles du Pape et celles du Cardinal Antonelli, car (comme je l’ai montré à plusieurs reprises) ce que le premier dit dans le concret, le second ne fait que le répéter dans le résumé. Ou, pour parler logiquement, lorsque le pape énonce comme vrai l’affirmation particulière « L’Espagne doit maintenir l’établissement de la religion catholique », alors (puisque sa contradiction est nécessairement fausse) le cardinal déclare : « Dire qu’aucun État ne doit maintenir l’établissement de la religion catholique est une erreur ». Mais il y a une dignité et une beauté dans la langue du pape que le Syllabus résumé du cardinal ne peut pas avoir, et cela a donné aux opposants l’occasion de déclamer contre le pape, ce que ne leur a pas donné ce qu’il a dit lui-même.
Ensuite, il faut rappeler, en rapport avec ce que j’ai dit, que la théologie est une science, et une science d’un genre particulier ; son raisonnement, sa méthode, ses modes d’expression et son langage lui sont propres. Toute science doit être entre les mains d’un nombre relativement restreint de personnes, c’est-à-dire de ceux qui en ont fait une étude. Les tribunaux ont un grand nombre de règles en bonne partie traditionnelles ; la Chambre des Communes aussi, et, à en juger par ce que l’on lit dans les journaux, les hommes doivent y avoir fait leurs premières armes avant d’être parfaitement à l’aise dans leur position. De même, les jeunes théologiens, et plus encore ceux qui n’en sont pas, ne manqueront pas de se tromper sur les détails ; en effet, il est rare de trouver un théologien vraiment de premier ordre. À Rome, les règles d’interprétation des documents qui font autorité sont connues avec une perfection qui, à l’heure actuelle, n’existe guère ailleurs. Certaines de ces règles, en effet, sont connues de tous les prêtres ; mais même cette connaissance générale n’est pas possédée par les laïcs, et encore moins par les protestants, pourtant capables et expérimentés dans leurs propres études ou professions. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de mentionner l’une de ces règles. Dans la censure des livres qui portent atteinte à la doctrine ou à la discipline, il est courant d’en retirer des phrases dans les propres mots de l’auteur, que ce soient des mots en eux-mêmes bons ou mauvais, et de leur apposer une note de condamnation dans le sens où ils se produisent dans le livre en question. Ainsi, il peut arriver que même ce qui semble à première vue une déclaration vraie, soit condamné pour avoir été mis à l’abri d’une erreur ; par exemple : « La foi justifie quand elle fonctionne », ou « Il n’y a pas de religion où il n’y a pas de charité », peuvent être pris dans le bon sens ; mais chaque proposition est condamnée dans Quesnell, car elle est fausse telle qu’il l’utilise.
Une autre illustration de la nécessité d’une éducation scientifique afin de comprendre la valeur des propositions, est fournie par une controverse qui a récemment eu lieu parmi nous quant à la validité des ordres abyssiniens. En réponse à un document sollicité d’un côté de la question, il a été admis de l’autre, que « si ce document devait être lu de la même manière que nous devrions lire n’importe quel jugement ordinaire, l’interprétation qui lui avait été donnée était la plus évidente et la plus naturelle ». « Mais il était bien connu, disait-on, de ceux qui connaissent le fonctionnement pratique de telles décisions, qu’elles ne sont interprétées avec sécurité qu’à la lumière de certaines règles, qui découlent de ce qu’on appelle le stylus curiæ. » Et puis certaines de ces règles ont été données ; d’abord, « que pour comprendre le sens réel d’une décision, aussi clairement énoncée soit-elle, il faut connaître la nature de la difficulté ou du dubium, tel qu’il a été compris par le tribunal qui doit en décider. Ensuite, seule la proposition directe, dans son sens le plus nudiste et le plus sévère, par opposition aux propositions indirectes, aux motifs de la décision ou aux déclarations implicites, est régie par le jugement. De même, si le libellé d’une décision semble incompatible avec l’enseignement d’un corps de théologiens agréé, etc., la décision doit être interprétée de manière à laisser cet enseignement intact ; » et ainsi de suite [Note 5]. Il est évident que la vue ainsi ouverte sur nous a d’autres incidences que celle dont je me sers ici.
Ces remarques sur la théologie scientifique s’appliquent bien sûr aussi à son langage. Je me suis servi de l’illustration pour formuler une phrase, qui serait assez claire pour n’importe quel prêtre, mais qui, je pense, laisserait perplexe n’importe quel protestant. J’espère que ce n’est pas un personnage trop léger à introduire ici. Nous supposerons alors qu’un théologien écrira ce qui suit : « Soutenant, comme nous le faisons, qu’il n’y a de péché matériel que chez ceux qui, étant invinciblement ignorants, rejettent la vérité, nous espérons donc que dans la charité ils ont la part future des croyants formels, comme considérant qu’en vertu de leur bonne foi, bien que n’appartenant pas au corps des fidèles, ils croient implicitement et de manière interprétative ce qu’ils semblent nier ». Voyons maintenant quel sens cette déclaration pourrait-elle avoir pour l’esprit d’un membre d’une société de la Réforme ou d’une ligue protestante ? Il la lirait comme suit, et la considérerait d’autant plus insidieuse et dangereuse qu’elle est si peu intelligible : « En tenant pour acquis, comme nous le faisons, qu’il n’y a qu’un péché très considérable chez ceux qui rejettent la vérité par une ignorance contumace, nous espérons par charité qu’ils auront à l’avenir une proportion de chrétiens nominaux, considérant que par l’excellence de leur foi vivante, bien que non en nombre de croyants, ils croient sans hésitation, en tant qu’interprètes [de l’Écriture ?], à ce qu’ils semblent nier. »
Maintenant, considérant que le Syllabus était destiné aux évêques, qui en seraient les interprètes, selon les besoins, auprès de leur peuple, et qu’il a été publié dans les journaux anglais avant même d’avoir été reçu dans de nombreuses résidences épiscopales, nous ne serons pas surpris de l’agitation qui a accompagné sa publication.
J’ai parlé des causes intrinsèques du Syllabus, qui ont conduit à des malentendus à son sujet. Quant à l’extérieur, je ne peux pas me prononcer sur ce que les catholiques qui ont les moyens de savoir sont très décidés à déclarer, le formidable pouvoir des Sociétés secrètes. Il suffit d’avoir suggéré ici, comment une organisation aussi répandue que la leur pourrait diffamer et frustrer les actes les plus bénéfiques du Pape. Il y a une chose dont j’ai été informé par Rome au moment où le Syllabus venait d’être publié, avant qu’il ne soit encore temps de savoir comment il serait pris par le monde en général. Aujourd’hui, le roc de Saint-Pierre, à son sommet, jouit d’une atmosphère pure et sereine, mais il y a beaucoup de malaria romaine au pied de celui-ci. Alors que le Saint-Père s’adressait avec beaucoup de sérieux et de charité au monde catholique par l’intermédiaire de son cardinal ministre, il y avait dans sa ville des cercles d’hommes à l’esprit léger qui pariaient entre eux sur le fait que le Syllabus « ferait un malheur en Europe » ou non. Bien sûr, il était de l’intérêt de ceux qui pariaient par l’affirmative de représenter l’acte du pape au plus grand désavantage ; et il était très facile d’allumer une flamme dans la masse des visiteurs anglais et autres à Rome qui, avec un peu d’attention, était bientôt assez forte pour se débrouiller seule.
Notes:
1. Ses mots (abrégés) sont:— »Notre T.S.S. Pius IX., n’a jamais cessé de proscrire les principales erreurs de notre très-malheureuse époque, par ses Encycliques, et par ses Allocutions, &c. Mais comme il peut arriver que tous les actes pontificaux ne perviennent pas à chacun des Ordinaires, le même Souverain Pontife a voulu que l’on rédigeât un Syllabus de ces mêmes erreurs, destiné à être envoyé à tous les Evêques, &c. Il m’a ensuite ordonné de veiller à ce que ce Syllabus imprimé fût envoyé à V.E.R. dans ce temps où le même Souverain Pontife a jugé à propos d’écrire un autre Lettre Encyclique. Ainsi, je m’empresse d’envoyer à V.E. ce Syllabus avec ces Lettres. »
2. Je les ai traités dans le Postscript au § 7, infr. pp. 368-370.
3. Le Père Coleridge, dans son Sermon sur « L’Abomination de la désolation, » observe que, tandis que la 5ème proposition parle de « jura, » Mr. Gladstone traduit « civil jura. » Vid. aussi le « Month » pour Décembre, mais par dessus-tout les travaux de Mgr. Dupanloup’s sur le sujet en général.
4. Propositiones, de quibus Ecclesia judicium suum pronunciat, duobus præsertim modis spectari possunt, vel absoluté ac in se ipsis, vel relativè ad sensum libri et auctoris. In censurâ propositionis alicujus auctoris vel libri, Ecclesia attendit ad sensum ab eo intentum, qui quidem ex verbis, ex totâ doctrinæ ipsius serie, libri textura et confirmatione, consilio, institutoque elicitur. Propositio libri vel auctoris æquivoca esse potest, duplicemque habere sensum, rectum unum et alterum malum. Ubi contingit Ecclesiam propositiones hujusmodi æquivocas absque præviâ distinctione sensuum configere, censura unicè cadit in sensum perversum libri vel auctoris.—Tournely, t. 2, p. 170, ed. 1752.
5. Month, Nov. et Déc., 1873.