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Les calomnies contre Benoît XVI

La vidéo ci-dessous réfute les principales calomnies adressées contre le Pape Benoît XVI:


Les réponses ci-dessous sont un complément de la vidéo:

+ On l’accuse de dire que reconnaître la primauté papale n’est pas requis pour appartenir à l’Eglise (livre sous son Cardinalat):

Il parlait du fait que la primauté papale n’était pas unanime et explicitée dans les écrits historiques des premiers siècles jusqu’à sa définition dogmatique, et donc non imposable en tant qu’évidence historique, mais cela n’invalide en rien sa véracité théologique, ce qu’il dit lui-même en contexte:

C’est lui qui, au nom de la congrégation pour la doctrine de la foi, rejetera la conception orthodoxe de la primauté, celle d’une simple primauté d’honneur, et affirmera que l’unité de l’Eglise catholique voulue par Dieu exige de reconnaître le Pontife Romain, dont la primauté constitue le ministère ecclésial universel:

7. L’exercice du ministère pétrinien doit être compris – pour «qu’il ne perde rien de son authenticité et de sa transparence» (31) – à partir de l’Évangile, c’est-à-dire de son insertion essentielle dans le mystère salvifique du Christ et la construction de l’Église. La primauté diffère, dans son essence comme dans son exercice propre, des fonctions de gouvernement en vigueur dans les sociétés humaines (32); elle n’est pas une fonction de coordination ou de présidence, pas plus qu’elle ne se réduit à une primauté d’honneur, elle ne peut pas non plus être conçue comme une monarchie de type politique. […] 15. La pleine communion voulue par le Seigneur entre ceux qui se reconnaissent comme ses disciples requiert la reconnaissance commune d’un ministère ecclésial universel «dans lequel tous les évêques se reconnaissent unis dans le Christ et où tous les fidèles trouvent la confirmation de leur foi» (46). L’Église catholique professe que ce ministère est le ministère primatial du Pontife Romain, successeur de Pierre, et soutient avec humilité et fermeté «que la communion des Églises particulières avec l’Église de Rome, et de leurs évêques avec l’évêque de Rome, est une exigence essentielle – dans le dessein de Dieu – de la communion plénière et visible» (47).
(CDF: LA PRIMAUTÉ DU SUCCESSEUR DE PIERRE DANS LE MYSTÈRE DE L’ÉGLISE)

Il n’y a donc pas de renoncement à la primauté catholique. Cela vaut également pour les textes où il dit que le dialogue interreligieux ne peut pas consister en l’exigence « maximale » d’y croire: c’est parce qu’elle est pour lui une vérité doctrinale qu’ils ne pourront pleinement concéder qu’après avoir reconnu l’autorité de l’Eglise Catholique. C’est une stratégie pastorale, pas un renoncement au dogme.

+ Benoit XVI aurait approuvé l’eucharistie des protestants:

Il avait accordé la communion à Roger Schultz, qu’il croyait sauvé, rappelant que ce dernier adhérait à son propre cheminement:

Je souhaite moi aussi dans ce contexte rappeler le grand pionnier de l’unité, le Père Roger Schutz, qui a été arraché à la vie de manière si tragique. Je le connaissais personnellement depuis longtemps et j’avais avec lui une relation de cordiale amitié. Il m’a souvent rendu visite et, comme je l’ai déjà dit à Rome, le jour de sa mort j’ai reçu une lettre de lui qui m’est restée dans le coeur parce que dans celle-ci il soulignait son adhésion à mon cheminement et il m’annonçait vouloir venir me rendre visite. A présent il nous rend visite de là-haut et il nous parle. Je pense que nous devrions l’écouter, écouter de l’intérieur son oecuménisme vécu spirituellement et nous laisser conduire par son témoignage vers un oecuménisme intériorisé et spiritualisé.
http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2005/august/documents/hf_ben-xvi_spe_20050819_ecumenical-meeting.html

En vérité, Benoit XVI pensait très surement qu’il était converti au catholicisme, ce qui est soutenu par un historien sur la base de sérieux documents, en dépit d’un de ses compagnons qui conteste le terme de « conversion » qui selon lui impliquerait une rupture: https://www.lemonde.fr/societe/article/2006/09/05/frere-roger-le-fondateur-de-taize-etait-converti-au-catholicisme_809559_3224.html

Malgré les citations détournées, on sait que Benoit XVI distingue l’eucharistie catholique de la conception protestante, dont il rappelle l’interdiction d’accéder à la communion catholique:

Participation des chrétiens non catholiques 56. Avec le thème de la participation, nous avons inévitablement à traiter la question des chrétiens appartenant à des Églises ou à des Communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec l’Église catholique. À ce sujet, on doit dire que, d’une part, le lien intrinsèque existant entre l’Eucharistie et l’unité de l’Église nous fait désirer ardemment le jour où nous pourrons célébrer la divine Eucharistie avec tous ceux qui croient au Christ et exprimer ainsi visiblement la plénitude de l’unité que le Christ a voulue pour ses disciples (cf. Jn 17, 21). D’autre part, le respect que nous devons au sacrement du Corps et du Sang du Christ nous empêche d’en faire un simple « moyen » à utiliser sans discrimination pour atteindre cette unité elle-même. (172) L’Eucharistie, en effet, ne manifeste pas seulement notre communion personnelle avec Jésus Christ, mais elle implique aussi la pleine communio avec l’Église. C’est donc là le motif pour lequel nous demandons, avec souffrance, mais non sans espérance,aux chrétiens non catholiques de comprendre et de respecter notre conviction qui se réfère à la Bible et à la Tradition. Nous considérons que la Communion eucharistique et la communion ecclésiale sont si intimement liées que cela rend généralement impossible, pour les chrétiens non catholiques, d’accéder à l’une sans jouir de l’autre. Une concélébration véritable avec les ministres d’Églises ou de Communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec l’Église catholique serait plus encore privée de sens. Il reste vrai toutefois qu’en vue du salut éternel, il est possible d’admettre des chrétiens non catholiques individuellement à l’Eucharistie, au sacrement de la Pénitence et à l’Onction des malades. Cela suppose cependant de vérifier qu’il s’agit de situations déterminées et exceptionnelles selon des conditions précises. (173) Elles sont clairement indiquées dans le Catéchisme de l’Église catholique (174) et dans son Abrégé. (175) C’est le devoir de chacun de s’y tenir fidèlement.
http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/apost_exhortations/documents/hf_ben-xvi_exh_20070222_sacramentum-caritatis.html

Sauf rare exception qui accepterait la doctrine catholique sur la question selon le droit canon:

§ 4. En cas de danger de mort ou si, au jugement de l’Évêque diocésain ou de la conférence des Évêques, une autre grave nécessité se fait pressante, les ministres catholiques peuvent administrer licitement ces mêmes sacrements aussi aux autres chrétiens qui n’ont pas la pleine communion avec l’Église catholique, lorsqu’ils ne peuvent pas avoir recours à un ministre de leur communauté et qu’ils le demandent de leur plein gré, pourvu qu’ils manifestent la foi catholique sur ces sacrements et qu’ils soient dûment disposés.

Il en va de même pour le texte hors contexte où il dit que Dieu et son salut peuvent être présent même chez les protestants malgré leur cène invalide, ce qui n’a rien de faux pour les protestants qui cherchent sincèrement Dieu et avec qui il peut être présent dans leur volonté de le servir (quoique pas physiquement). Rappelons que selon le Pape Pie XII, ils sont malgré l’incertitude de leur salut ordonnés au corps du Christ, par un certain désir et souhait inconscient, « ordonnés au Corps mystique du Rédempteur », et donc leur salut n’est pas impossible; d’où l’usage du terme « présence salvifique » (qui pourrait également être comprise comme une préparation au catholicisme, comme en parlait Lumen Gentium).

+ Il aurait rejeté le baptême des enfants (livre sous son Cardinalat):

…Mais il critiquait simplement les parents qui les baptisent sans avoir en vue de les mener au catéchuménat et de leur enseigner la foi catholique.

Le rejet du baptême d’eau (hérésie feeneyiste) est aussi réfutée ici: https://archidiacre.wordpress.com/2020/04/25/refutation-de-lheresie-feeneyiste/

+ Il aurait approuvé la doctrine d’Hans Kung (livre sous son Cardinalat):

…Parce qu’il disait « respecter » son chemin pris selon sa conscience:

Pas besoin de commenter, respecter le libre arbitre de quelqu’un n’a rien d’une apostasie ou d’une hérésie. Et confondre volontairement le respect au sens de tolérance avec l’approbation relativiste (sens maçonnique du « respect ») est une malhonnêteté grave. Cf l’autre calomnie réfutée plus bas sur la question du respect.

+ Il aurait dit que les paroles de la Bible ne sont pas vraies (livre sous son Cardinalat):

Phrase tirée hors de son contexte. Le paragraphe juste avant explique qu’il parle de vérité historique, que la Bible contient des images et des perceptions en développement et qu’elle ne peut pas être prise strictement comme une collection de documents historiques (cf. Dieu et le monde, p.153).

Il dit donc que des passages ne peuvent pas être piochés et considérés comme des affirmations « vraies », c’est-à-dire conter des faits littéralement réels, pour la simple raison que ces passages se trouvent dans la Bible. Ce fondamentalisme littéraliste, qui mènerait à des situations improbables (comme le fait que le monde ait vraiment quatres coins), n’est pas acceptable. Rappelons néanmoins que le Magistère a bien réaffirmé l’inerrance Biblique.

+ Il emploie l’expression « saints païens » entre guillemets (livre sous son Cardinalat):

La suite parle d’elle-même. Il désigne ces non-chrétiens qui ont jugé selon la loi naturelle, que chacun a dans son coeur et qui permet de faire de bonnes oeuvres et de s’élever à Dieu en dépit du fait d’ignorer la Révélation. Pas de saints au sens de saint officiellement canonisé. Rappelons l’enseignement de Saint Augustin (qui serait alors un hérétique notoire selon les auteurs de cette calomnie):

Enfin, dans ce nombre, il en est encore qui mènent une vie criminelle, et sont plus ou moins les esclaves de l’hérésie ou des ( 147) superstitions païennes; et cependant, même parmi eux, « Dieu connaît ceux qui sont à lui ». En effet, grâce à l’ineffable prescience de Dieu, beaucoup de ceux qui paraissent hors de l’Eglise appartiennent réellement à l’unité, tandis que beaucoup de ceux qui paraissent dans l’unité sont réellement hors de l’Eglise. Or, tous ceux qui appartiennent à l’unité, de quelque manière que ce soit, lors même que ce serait secrètement, constituent « ce jardin fermé, cette fontaine scellée, cette source d’eau vive, ce paradis aux fruits délicieux et abondants ». Parmi les bienfaits qu’ils ont reçus de Dieu, les uns leur sont propres et personnels, comme leur infatigable charité dans cette vie, et le bonheur éternel après la mort; d’autres sont communs tout à la fois aux bons et aux méchants, aux justes et aux pécheurs : tels sont en particulier les saints mystères

Voir: https://archidiacre.wordpress.com/2021/01/17/3-peres-de-leglise-sur-le-juste-et-de-bon-parmi-les-non-catholiques/

+ Il aurait rejeté le Syllabus de St Pie X (livre sous son Cardinalat):

L’expression « contre-syllabus » pour désigner Gaudium et Spes est compréhensible en contexte, étant donné que la constitution en question donne les enseignements positifs de l’Eglise vis-à-vis de la liberté religieuse, là où le Syllabus n’enseignait que les erreurs.

Cela est entièrement démontré face aux attaques schismatiques ici: http://matt1618.freeyellow.com/syllabus.html (The ‘Counter-Syllabus’ Canard by I. Shawn McElhinney)

Ajoutons que sous sa Papauté, il soutiendra sur la liberté religieuse l’herméneutique de continuité (démontrée dans le lien précédent), qui concilie les écrits passés avec les écrits de Vatican II, donc il ne le rejette aucunement:

Je ne citerai ici que les célèbres paroles de Jean XXIII, dans lesquelles cette herméneutique est exprimée sans équivoque, lorsqu’il dit que le Concile « veut transmettre la doctrine de façon pure et intègre, sans atténuation ni déformation » et il poursuit: « Notre devoir ne consiste pas seulement à conserver ce trésor précieux, comme si nous nous préoccupions uniquement de l’antiquité, mais de nous consacrer avec une ferme volonté et sans peur à cette tâche, que notre époque exige… Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d’une façon qui corresponde aux exigences de notre temps. En effet, il faut faire une distinction entre le dépôt de la foi, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérée doctrine, et la façon dont celles-ci sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même portée » (S. Oec. Conc. Vat. II Constitutiones Decreta Declarationes, 1974, pp. 863-865). (DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI À LA CURIE ROMAINE À L’OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES VŒUX DE NOËL Jeudi 22 décembre 2005)

Terminons par le fait que le Syllabus n’était pas considéré initialement comme dogmatique et infaillible, mais comme disciplinaire, ce qui fait que la question reste ouverte:

Mais pour y revenir : le Syllabus n’a donc pas de force dogmatique ; il s’adresse à nous, non pas dans ses parties séparées, mais dans son ensemble, et doit être reçu du Pape par un acte d’obéissance, et non de foi, cette obéissance se manifestant par le recours aux documents originaux et faisant autorité, (Allocutions et autres,) auxquels il se réfère de façon précise.
(Cardinal Newman, A Letter Addressed to the Duke of Norfolk on Occasion of Mr. Gladstone’s Recent Expostulation Certain Difficulties Felt by Anglicans in Catholic Teaching, Volume 2. 7: The Syllabus)

+ Il aurait rejeté la résurrection de la chair (livre sous son Cardinalat):

Tiré de citations totalement hors de leur contexte où le cardinal faisait un parallèle avec la conception grecque de la résurrection charnelle, qui ne considérait que la résurrection du corps, isolée de l’esprit. Ratzinger disait simplement que le contenu « essentiel » ou le « coeur de la foi » sur la résurrection au jugement dernier n’est pas réduite à la notion de corps, contrairement à celle des païens, mais comprend toute la personne. On voit clairement que le contexte nie que la résurrection soit celle du corps isolée du reste de la personne, ce n’est pas une négation que le corps sera aussi ressuscité, ce qui clarifie suffisament les deux autres citations:

Donc c’est une énième calomnie ridicule qui méritera réparation publique! Quoiqu’il en soit, au nom de la congrégation pour la doctrine de la foi, il a réafirmé ce dogme et rejeté les théories qui excluent la résurrection corporelle, ce qui fait que ces citations n’ont aucune pertinence quant aux théories schismatiques: http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19831214_carnis-resurrectionem_fr.html

+ Il aurait reçu des pressions et des chantages pour démissionner, ou l’aurait fait à cause des « Vatileaks »:

Il conteste totalement cette théorie, puisque la controverse avait déjà été résolue avant, et que ce n’est qu’une fois la situation stable qu’il prit cette décision. Cela reste donc entièrement à prouver.

(Benoit XVI, Dernières conversations avec Peter Seewald, Chapitre 2)

+ Il aurait soutenu le nazisme en faisant partie de la jeunesse hitlerienne:

Sauf qu’il y avait été enrolé de force et ne suggère aucune sympathie pour les nazis selon les historiens et les associations juives:

« Enrollment in the Hitler Youth was mandatory for any high school age student. After that, he served for a time in an antiaircraft unit that guarded a BMW plant outside Munich — and there are photographs that show the young Ratzinger in the paramilitary uniform of what were called the flak units, composed of under-age soldiers assigned to antiaircraft guns. But historians and Jewish groups agree that the pope’s wartime record, which was very common to young men of his generation, has little if any significance today and certainly suggests no sympathy for the Nazis, then or now. » https://www.nytimes.com/2005/04/21/world/worldspecial2/pope-benedict-xvi-the-nazi-years-few-see-taint-in.html

Il avait d’ailleurs lui-même déserté:

(Benoit XVI, Dernières conversations avec Peter Seewald, Chapitre 5)

+ Il aurait écrit pour un journal franc-maçon (sous son Cardinalat):

La revue de maçonnologie « renaissance traditionnelle » avait réédité en 1979 son article sur les « Problèmes théologiques de la musique religieuses », qui critiquait la crise de la musique dans la liturgie. Sauf qu’il ne l’a pas « écrit pour ce journal », car il était édité ailleurs dans la revue catholique internationale « Communio » (http://41.204.94.197/index.php?lvl=notice_display&id=50241) et il était à l’origine une leçon faite en 1977 à l’Université Nationale de musique et des arts du spectacle de Stuttgart, lisible ici:
https://musicasacra.com/commentaries/theological-problems/

Il est possible que cette réédition avait donc été accordée par l’éditeur (impossible de savoir s’il était à l’origine de cet accord) à l’issue d’un hors série parce que l’article ne soutenait en rien la franc maçonnerie ni ne heurtait la foi catholique.

+ Il aurait engagé Henry Kissinger comme conseiller politique:

Information démentie par le Vatican, de même que pour l’existence d’un « conseil des affaires étrangères »:

The Vatican has dispelled any rumor that former U.S. Secretary of State, Henry Kissinger is acting as a foreign advisor to Pope Benedict XVI reports the Catholic News Agency. The veracity of the report was held in question, since Kissinger was the architect of US foreign policy supporting population control. Vatican Spokesman Father Lombardi clarified yesterday that the report from the Italian Newspaper La Stampa saying Benedict XVI had enlisted Kissinger as an advisor is “without any foundation.” Father Lombardi told CNS that Pope Benedict XVI has neither a foreign affairs advisory board, and he has not asked former U.S. Secretary of State Henry Kissinger to become one of his advisers. https://www.lifesitenews.com/news/vatican-population-control-architect-kissinger-not-advising-pope

Notons que les rencontres et relations de Benoît XVI n’engagent absolument rien sur sa pensée politique, et qu’il rencontrait souvent des gens aux pensées qui lui étaient contraires pour mieux connaître leurs idées: http://www.ncregister.com/site/article/kissinger_to_serve_as_papal_adviser

C’est d’ailleurs car il n’affirme rien en ce sens que les complotistes sont forcés de chercher des « témoignages » ou des sophismes par association à d’autres personnes.

+ Il aurait nié que satan est une personne (sous son cardinalat):

Extrapolation d’une citation dont la source est introuvable: En évoquant sa figure, Joseph Ratzinger parle d’une« non-personne »,« d’une désintégration, d’une désagrégation de l’être personnel ». https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Diable/Le-diable-vous-y-croyez?

Mais même l’article dont la citation est issue explique ce que veut dire « non-personne » et confirme que ça ne signifie pas qu’il est « impersonnel »:

Car il n’a rien en lui de l’ordre de l’amour. Il accuse, il soupçonne, il détruit, il ment, il pervertit. Ce « il » n’est pas impersonnel. La réalité de la figure du diable a l’avantage de ne pas faire reposer sur l’homme seul l’immense fardeau de la culpabilité.

C’est donc la subtilité théologique qui fait défaut à nos détracteurs. Dans le Compendium que Benoît XVI a lui-même fait publier, il est écrit que satan est bien appelé personne et désigné comme un ange rebelle:

« Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 28 juin 2005, veille de la Solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, en la première année de mon Pontificat. BENEDICTUS PP XVI » […] « Satan et les autres démons, dont parlent la Sainte Écriture et la Tradition de l’Église, alors qu’ils étaient des anges créés bons par Dieu, se sont transformés en méchants, car, par leur choix libre et irrévocable, ils ont refusé Dieu et son Règne, donnant ainsi naissance à l’enfer. Ils tentent d’associer l’homme à leur rébellion contre Dieu; mais Dieu affirme dans le Christ sa victoire assurée sur le Malin. […] Le Mal désigne la personne de Satan, qui s’oppose à Dieu et qui est « le séducteur de toute la terre » (Ap 12,9). La victoire sur le diable a déjà été acquise par le Christ. Mais nous prions afin que la famille humaine soit libérée de Satan et de ses œuvres. Nous demandons aussi le don précieux de la paix et la grâce d’attendre avec persévérance la venue du Christ, qui nous libérera définitivement du Malin. »
http://www.vatican.va/archive/compendium_ccc/documents/archive_2005_compendium-ccc_fr.html

+ Il aurait adhéré à l’hindouisme ou il en aurait été obsédé (durant son cardinalat):

« Ratzinger mit à profit les connaissances illimitées de Hacker sur l’hindouisme, quand il prépara ses cours d’histoire des religions, lesquelles font partie de la théologie fondamentale. C’est sur l’hindouisme que se concentra, ces années-là, l’intérêt de Ratzinger pour le monde des religions. « Il y avait des étudiants qui s’en plaignaient et qui s’en moquaient. « Ils disaient: Ratzinger est plongé jusqu’au cou dans l’hindouisme, il ne nous parle que de Rama et de Kirshna, nous n’en pouvons plus… » https://books.google.fr/books?id=dwcgmeLBi9wC&pg=PT83

Le contexte parle de lui-même. En tant que Cardinal, il s’intéressait fortement à l’étude des religions et à leurs histoires respectives, et il y eut une période consacrée à l’hindouisme. Ces moqueries ici sont, en français clair, des exagérations au sujet de son intérêt, des plaisanteries, et ne l’accusent de rien de grave. Nous sommes donc encore loin de son apostasie spéculée.

+ Il aurait nié l’inspiration divine du récit Biblique de la création, car il dit qu’il est en partie basée sur les récits des païens (livre sous son cardinalat):

https://books.google.fr/books?id=llN4DQAAQBAJ&pg=PT185

Bien qu’on ne puisse pas lire son développement sur la question dans ce texte, ce qui rend impossible de comprendre ce qu’il entendait par là, il ne semblait qu’évoquer une hypothèse théologico-historique du récit selon laquelle les juifs auraient utilisé en partie des récit païens de leur époque pour faire connaitre la perspective monothéiste, et les opposer aux versions païennes, ce qui n’exclut en rien l’inspiration divine. Mais il n’y a aucun dogme de l’Eglise sur la façon d’interpréter historiquement ces textes (donc aucune hérésie en jeu), il souligne d’ailleurs que la création Biblique se distingue justement du paganisme. Ajoutons qu’on peut aussi le comprendre de cette façon: les récits païens relatent des faits réels et la Bible, même si écrite a posteriori, se base aussi sur ces faits. C’est donc difficile à avaler pour les inquisiteurs d’internet: mais ce débat est tout à fait ouvert et toléré par l’Eglise Catholique.

+ Non, avoir du respect pour les non-chrétiens et leurs religions n’est ni une apostasie, ni une affirmation qu’ils sont dans le vrai:

Benoît XVI condamnait justement le respect qui visait à relativiser et à mettre la foi chrétienne de côté:

Aujourd’hui, en effet, il y a un grand nombre de gens qui pensent que les religions devraient se respecter mutuellement et qu’elles devraient, en dialoguant entre elles, devenir une force commune de paix. Dans cette manière de penser, un présupposé que l’on rencontre dans la plupart des cas est que les différentes religions constituent des variantes d’une seule et même réalité ; que “religion” est le genre commun, qui prend des formes différentes en fonction des différentes cultures, mais qui exprime en tout cas une même réalité. La question de la vérité, qui à l’origine préoccupait les chrétiens plus que tout le reste, est dans ce cas-là mise entre parenthèses. On présuppose que l’authentique vérité en ce qui concerne Dieu est, en dernière analyse, impossible à atteindre et que, tout au plus, on ne peut rendre présent ce qui est ineffable qu’en recourant à des symboles variés. Cette renonciation à la vérité semble réaliste et utile à la paix entre les religions du monde. Et cependant elle est mortelle pour la foi. En effet, la foi perd son caractère contraignant et sérieux si tout se réduit à des symboles qui, au fond, sont interchangeables et ne peuvent renvoyer que de loin à l’inaccessible mystère du divin. http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=2810141_magister

Son respect n’engageait donc absolument rien de plus qu’une estime pour la dignité des non-chrétiens qui pouvaient néanmoins cheminer et connaître certaines vérités. C’est ce qu’a affirmé Vatican II:

1. Le respect et l’amour doivent aussi s’étendre à ceux qui pensent ou agissent autrement que nous en matière sociale, politique ou religieuse. D’ailleurs, plus nous nous efforçons de pénétrer de l’intérieur, avec bienveillance et amour, leurs manières de voir, plus le dialogue avec eux deviendra aisé. 2. Certes, cet amour et cette bienveillance ne doivent en aucune façon nous rendre indifférents à l’égard de la vérité et du bien. Mieux, c’est l’amour même qui pousse les disciples du Christ à annoncer à tous les hommes la vérité qui sauve. Mais on doit distinguer entre l’erreur, toujours à rejeter, et celui qui se trompe, qui garde toujours sa dignité de personne, même s’il se fourvoie dans des notions fausses ou insuffisantes en matière religieuse [51]. Dieu seul juge et scrute les cœurs ; il nous interdit donc de juger de la culpabilité interne de quiconque [52]. (Gaudium et Spes)

Pie IX interdisait fermement qu’on manque d’amitié aux non-chrétiens:

« 9. God forbid that the children of the Catholic Church should even in any way be unfriendly to those who are not at all united to us by the same bonds of faith and love. » (Quanto Conficiamur Moerore ; On Promotion of False Doctrines, Pie IX,1863)

Et Pie XII appelait au respect des civilisations variées, dont il admettait les « valeurs spirituelles » et les coutumes qui ne sont pas inséparables des erreurs religieuses:

D’innombrables recherches et investigations de pionniers, accomplies en esprit de sacrifice, de dévouement et d’amour par les missionnaires de tous les temps, se sont proposé de faciliter l’intime compréhension et le respect des civilisations les plus variées et d’en rendre les valeurs spirituelles fécondes pour une vivante et vivifiante prédication de l’Evangile du Christ. Tout ce qui, dans ces usages et coutumes, n’est pas indissolublement lié à des erreurs religieuses sera toujours examiné avec bienveillance, et, quand ce sera possible, protégé et encouragé. (Summi pontificatus, 1939)

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