Cette vidéo traite des arguments cherchant à légitimer l’avortement. Elle emploie une réflexion purement rationnelle, et n’a recours à aucun argument de nature religieuse, car cela n’est pas nécessaire. Cette vidéo est construite en deux parties. Dans la première nous expliquons pourquoi les arguments de circonstances sont impertinents, ensuite, nous décrivons pourquoi l’embryon est un être humain digne de vie.
En quoi consiste l’avortement dans la période des trois premiers mois de grossesse? La vidéo du clinicien Anthony Levatino le schématise de façon très simple, que vous pouvez retrouver sur la chaîne Live Action.[1] Quelques données statistiques qui pourraient nous être utiles: Nous savons qu’aux Etats-Unis il y a environ plus d’un million d’avortements par an[2], ainsi que plus de deux cents milles en ce qui concerne la France.[3] De plus, une étude montre qu’en moyenne 50% des femmes qui avortent l’ont déjà fait une première fois.[4]
Partie 1: les arguments de circonstances
Pourquoi les gens pensent aujourd’hui que l’avortement est un acte totalement moral et légitime? Le problème central de cette pensée est l’argument de circonstance. Vous constaterez à longueur de temps que les gens invoquent toutes sortes de circonstances utilitaristes pour justifier la mise à mort d’un fœtus ou d’un embryon. Mais est-ce que le débat tourne autour de la circonstance? Absolument pas. Nous démontrerons que tous les arguments de circonstances ne sont valides que si on considère que l’embryon n’est pas un être humain, ce qui fait qu’ils détournent l’attention du véritable débat. Discutons quelque uns de ces arguments.
L’argument de la pauvreté
Certains pro-avortements vous diront que les enfants coûtent de l’argent, et qu’il est tout à fait légitime d’avorter pour éviter des difficultés financières. Demandez à ces gens si un couple pauvre, ayant un enfant de deux ans à sa charge, peut décider de ne plus le nourrir à cause de l’argent qu’il coûte. La circonstance invoquée serait exactement la même, la seule chose qui change étant la nature de l’enfant. Si les pro-avortements ne soutiennent pas de laisser mourir un enfant de 2 ans à cause de la pauvreté qu’il engendre, alors ça n’est pas la circonstance qui importe, mais l’humanité de l’enfant. C’est d’autant plus vrai quand on sait qu’il existe des alternatives, des aides et des organismes qui pourraient aider des parents dans de telles situations. Même le choix de confier l’enfant à un orphelinat serait moins immoral que le meurtre de ce dernier, car son droit à la vie aura au moins été respecté.
Ce n’est pas non plus la solution pour les filles jugées trop jeunes. Ni sur le plan moral, car il doit encore une fois présupposer que l’embryon n’est pas comparable à un humain digne de vie, mais pas non plus sur le plan médical, quand les études scientifiques démontrent de façon consistante que l’avortement pendant l’adolescence et au début de l’âge adulte augmente fortement les risques de souffrir d’une maladie psychiatrique à l’avenir, contrairement à la naissance d’un enfant.[5]
Le monde est en surpopulation
Il en va de même pour l’argument de la surpopulation. Celui-ci prétend que l’avortement est une bonne chose car il limite la surpopulation actuelle. En admettant que les pays qui le pratiquent en masse souffrent d’un vrai problème de surpopulation, ce qui reste à prouver[6], cet argument n’est pas pro-choix mais pro-avortement. Or, personne n’oblige à avorter en raison de la surpopulation. Cette circonstance n’a donc pas de poids sur la valeur de la vie, surtout quand on sait que les femmes qui avortent pourront toujours faire des enfants à l’avenir. Il ne justifierait pas non plus de tuer un enfant de 2 ans, sous prétexte qu’il serait une bouche de plus à nourrir. Pourquoi? Parce que l’on considère un enfant de 2 ans comme un être humain digne de vie. Il faut donc débattre de si l’embryon en est un, pas si la circonstance démographique est favorable.
L’avortement est un choix privé
Un autre argument évoque le cadre privé de ce choix. Comme si parce que l’avortement ne regardait qu’une femme et son clinicien, il ne pourrait être discuté par des personnes extérieures. Rien de plus absurde, car la loi s’applique également dans le cadre privé. Une mère ne peut pas forcer une chirurgie plastique sur son enfant, ou encore l’euthanasier, sous prétexte que c’est un choix purement privé. Cela ne fait aucun poids sur sa légitimité. Il en va de même pour l’excuse du vécu. Tuer un bébé n’est pas justifié par un vécu difficile. La question est alors de savoir si le fœtus ou l’embryon vaut autant qu’un bébé. Pas si notre vie privée le justifie.
Le même raisonnement s’applique pour ceux qui voudraient interdire aux hommes de s’exprimer sur la question. Non seulement il est douteux car le père est aussi concerné par la vie de l’enfant, mais en plus de cela, la légalité et la morale ne dépendent pas des hommes ou des femmes. Lors d’un procès, un juge peut être masculin et juger une coupable féminine, et inversement, parce que la loi ne fait l’exclusivité d’aucun genre. Cet argument nuit en réalité à la cause pro-choix, car il impliquerait que sa justification n’est pas rationalisable et seulement relative aux émotions subjectives des femmes.
La propriété du corps
Cela est aussi lié à l’argument de la propriété du corps. Vous avez tous déjà entendu quelques féministes très peu renseignées sur le sujet vous dire qu’une femme peut librement disposer de son corps, ce qui justifierait l’avortement. Je dis quelques parce qu’il existe depuis longtemps des féministes anti-avortement[7]. Rappelons déjà que le droit de disposer de son propre corps est assez relatif. Consommer de la drogue dure ou vendre ses organes est une façon de disposer librement de son corps, mais ça n’est pas légal et moral pour autant. La morale n’est pas seulement une relation à autrui mais aussi une relation à soi-même. De plus, cet argument ne peut être valide que dans l’hypothèse où le fœtus n’a pas son propre corps mais soit une partie du corps de la mère, ce qui est biologiquement faux, comme nous le verrons dans la seconde partie.
Enfin, si un bébé demeure bien dans la propriété de sa mère, ça ne donne pas à cette dernière un droit absolu de vie ou de mort sur lui. Cette circonstance justifierait l’avortement sur toute la période de la grossesse, et même pendant l’enfance, dans la mesure où la maison de la mère est également sa propriété. Le vrai débat tourne autour de la nature du fœtus. Ne nous laissons donc pas enfumer par le mensonge selon lequel il serait question des droits de la femme et non des droits de l’enfant dont la vie est en jeu.
L’argument du violoniste de Thomson
Sans refaire tout le scénario, cet argument stipule qu’un fœtus serait comme un violoniste sur le point de mourir auquel on nous aurait branchés de force pour le garder en vie. L’avortement serait alors comme le droit de se débrancher de ce violoniste malgré qu’il en mourra. Sauf que cet exemple souffre de plusieurs failles. Premièrement, parce qu’en dehors des cas de viols, la mère a toujours une part de responsabilité dans l’existence du fœtus. Deuxièmement, parce que le fœtus ne s’est en rien introduit à son insu. Il est l’effet innocent et naturel d’une fécondation. La responsabilité morale ne lui revient donc pas, car il subit cette situation à son insu de façon égale à la mère. Par ailleurs, le fait qu’il soit enfant de cette dernière donne malgré tout un minimum de devoir envers lui, tout comme le père biologique à un devoir en vers son enfant.
L’avortement ne serait pas comparable non plus à un débranchement, mais plutôt à un empoisonnement, ou un coup fatal porté au violoniste, car la mort du fœtus n’est pas une conséquence fortuite de l’avortement. Une analogie plus correcte serait celle d’un enfant qui s’accroche à nous pour ne pas tomber d’une falaise, et qu’on jetterait volontairement bien qu’il aurait été parfaitement possible de la grimper avec lui, simplement parce qu’on n’avait pas prévu de le faire. Cette situation serait impossible à légitimer, surtout dans le cas d’un enfant sans défense. Il faut donc là encore supposer qu’il n’en a pas la valeur, ce que nous verrons en seconde partie.
Le dilemme de l’incendie
Un autre argument invente lui aussi une histoire hypothétique. Il nous demande, dans le cas d’un incendie, de choisir entre sauver la vie d’une petite fille ou d’une centaine d’embryons. L’idée est qu’instinctivement, nous serions enclins à sauver la petite fille et donc, on admettrait par-là que les embryons n’ont pas la même dignité. Mais cette histoire est complètement hors de propos. D’une part, parce que l’avortement n’est en rien un choix entre deux vie. On ne tue pas une vie pour sauver l’autre car il existe des alternatives pour que les deux vivent. L’avortement n’est donc jamais une obligation médicale, comme l’ont rappelé près de 1000 docteurs et cliniciens ayant signé la déclaration de Dublin à ce propos.[8]
Ensuite, l’instinct et les émotions en situation de panique ne définissent pas la nature d’un embryon. En réalité, même si l’émotion plus visible d’une petite fille pencherait en sa faveur, et peut être aussi le fait que ces embryons ne s’exposeraient pas à d’aussi grandes souffrances, cela n’indique rien sur le plan rationnel. On pourrait faire la même comparaison avec une petite fille et, disons, un homme inconnu qui survivra à l’autre bout du globe. La distance émotionnelle ne suffirait pas à nier son humanité.
L’argument des avortements clandestins
Certains vous diront que si on ne légalise pas l’avortement, alors l’avortement sera appliqué dans des circonstances plus dangereuses. Mais cet argument ne serait valide que si l’avortement était moral en premier lieu. En dehors de ce présupposé, il perd tout son sens. Par exemple, le meurtre d’un homme est considéré comme immoral, pourtant les meurtres arriveront même si on les interdit. Parfois, les meurtriers mettent leur vie en danger pour commettre leurs crimes. Est-ce une raison de légaliser un meurtre médicalement sécurisé? Absolument pas. Il en va de même pour l’avortement. Tuer un humain n’est pas plus moral quand on le tue sans risque. Il faut d’abord savoir si le fœtus est un être humain ou non avant d’employer un tel argument.
Il est d’ailleurs très peu probable qu’il y ait statistiquement autant d’avortements clandestins qu’en clinique et que la légalisation ait pu permettre de les réduire. Une estimation aveugle de 250000 avortements clandestins en France avant sa légalisation s’est vue rapidement discréditée et réfutée.[9] La réalité tend plutôt à l’effet inverse. Les avortements clandestins aux USA étaient environ 10 fois moins nombreux que les avortements en clinique à l’heure actuelle. Ils ont donc explosé. En plus de cela, si les avortements clandestins ont diminué, ils ont aussi continué.[10]
Par ailleurs, le taux de mortalité dû à l’avortement a toujours été faible en proportion.[11] Il n’impacte probablement pas non plus le taux de mortalité féminine, qui a diminué dans des pays l’interdisant.[12]
De fait, il n’y a pas de raison logique de penser que l’interdiction de l’avortement cause les avortements clandestins. Ce serait comme dire que c’est la faute de la loi si les crimes arrivent en cachette, parce qu’elle les a interdit au lieu de les faciliter. Les pro-vie s’opposent à toute forme d’avortements, clandestins ou non. Faire prendre conscience de la gravité de cet acte et prendre en charge les personnes qui risquent de le commettre ne peut être que la meilleure solution pour qu’ils cessent.
L’argument de la maladie génétique
Selon cet argument, il serait normal d’avorter pour éviter à l’enfant de subir une vie dans laquelle il serait malade ou plus largement, souffrirait. La plupart des estimations donnent un taux élevé d’avortement des enfants trisomiques.[13] Mais le problème est encore le même. Admettons qu’un enfant a un grave accident, et est hospitalisé. Nous savons que si on le soigne, il devra vivre le restant de ses jours avec ses troubles incurables. Serait-ce normal de lui refuser les soins parce qu’il souffrirait après de ses lésions? L’enfant en question reste un humain digne de droit et nous devons déterminer si c’est aussi le cas du fœtus. D’ailleurs, l’idée qu’une vie serait mauvaise, ou aurait moins de dignité qu’un enfant en bonne santé est totalement subjective, et ne peut pas être décidé à la place de quelqu’un d’autre, encore moins par une naïve prédiction de voyant. Pour ce qui est des trisomiques, on trouve dans certaines études 97% d’entre eux se déclarant heureux.[14] La qualité d’une vie est d’une relativité telle qu’on constate dans le monde des avortements utilisés pour ne pas avoir de filles.[15]
L’argument du viol
Rappelons que les cas de viols constituent pour les meilleures estimations environ 1 pourcent des avortements.[16] Cet argument ne justifierait alors qu’un seul pourcent des avortements, et laisserait illégitime les 99 autres. Mais même si cette situation est terrible, et nécessite des mesures non seulement de soutien pour la victime, mais aussi de sanction pour le coupable, la circonstance ne suffit pas à justifier de tuer le fœtus. Premièrement, on peut toujours administrer une pilule contraceptive à une femme victime d’un viol : cela éviterait la fécondation et donc un avortement, ce qui serait une meilleure alternative [EDIT: cet argument a été rétracté, voir la note à la fin du document*]. Mais en admettant qu’il soit trop tard, l’avortement ne serait pas un recours juste. Prenons un exemple. Le fait de savoir qu’un enfant né est issu d’un viol et n’est pas désiré ne donne pas les droits à sa mère de le tuer, même si elle a sa vie à charge. Cela nous ramène encore au véritable débat: savoir si un fœtus a la même nature humaine qu’un enfant. Ajoutons qu’en plus de cela, personne ne soutient la condamnation à mort du violeur, alors que contrairement au fœtus qui est totalement innocent, le criminel en est la cause directe. Cette arbitrarité n’est pas rationnelle.
L’argument de la mise en danger
Il existe de rares cas où la vie de la mère est mise en danger par l’accouchement. Cet argument défend lui aussi très peu d’avortements, mais il n’est pas sans compromis. D’une part, parce que nous savons que le fœtus est viable à partir d’environ 6 mois, avec nos moyens actuels.[17] On pourrait donc tenter de le faire naître par césarienne, ce qui éviterait à la mère les risques de l’accouchement. Cela non seulement assurerait la survie de la mère, mais en plus donnerait ses chances au fœtus. Si cela échoue, ce ne serait pas immoral car on aurait tenté de le sauver.
Cependant, dans un cas encore plus rare, qui se nomme grossesse ectopique[18], la nidation se forme dans la trompe de Fallope ou d’autres lieux inappropriés. Ici, l’embryon a une infime chance de survivre, tout en risquant considérablement la mort de la mère. Toute tentative de soin, à ce jour, engendrerait la mort de l’embryon. Cependant, ici ça n’est pas la vie de l’embryon qui est visé par l’acte, mais le soin du problème organique, ce qui n’est pas un avortement, comme rappelé par la déclaration de Dublin. La mort de l’embryon n’est qu’une conséquence externe inévitable et non intentionnelle, ce qui l’empêche d’être immorale.
Il y en a surement d’autres, mais nous pensons avoir traité l’essentiel. La vérité, c’est que ces circonstances sont toutes valides dans l’hypothèse où l’embryon ou le fœtus n’est pas un être humain. Personne de sensé ne donnerait de telles circonstances pour tuer un nouveau-né, ou encore un enfant de 2 ans. C’est donc que ces circonstances n’ont rien à faire dans le débat. Si l’embryon est autant un être humain digne de vie qu’un enfant de 2 ans, aucune de ces situations ne peut justifier rationnellement de le tuer. La véritable question est donc la suivante: L’embryon est-il un être humain et pourquoi lui donner la même valeur qu’un enfant ?
Partie 2: l’embryon est un être humain
Avant toute considération, commençons par affirmer un fait scientifique. L’embryon constitue l’être humain à son premier stade de la vie. C’est une chose affirmée par les spécialistes en embryologie. On peut lire par exemple dans le livre Embryologie Humaine et Tératologie, que la fécondation est un repère critique en raison du fait qu’un organisme humain génétiquement distinct est formé.[19] On lit aussi dans L’Humain en développement, Embryologie orientée vers la clinique, que le développement humain commence à la fécondation.[20] En fait, à peu près n’importe quel livre à ce sujet situerait le développement humain à ce stade-là.[21] Il s’en suit logiquement qu’une fois la fécondation faite, tuer l’embryon est tuer un être humain au tout début de sa vie.
L’embryon ne serait pas vivant
Certains disent que l’embryon ou le fœtus n’est pas encore vivant.Cet argument est très vite balayé par une simple réflexion. Nous savons que l’embryon est un organisme humain: c’est à dire qu’il peut se développer et se reproduire dans le bon environnement. S’il n’était pas vivant, il serait incapable de telles prouesses et surtout, on ne chercherait pas à le supprimer. Il suffit de se demander ce qui arrive à l’embryon ou au fœtus lors de l’avortement pour savoir s’il n’avait pas cette propriété intrinsèque. Des scientifiques ont constaté d’ailleurs les premières activités nerveuses à partir de six semaines et trois jours, avant le stade fœtal et bien avant la limite Française.[22]
Mais le plus intéressant, ce sont les arguments qui tentent de déshumaniser l’embryon.
L’embryon serait comme un embryon animal
En effet, ce sont visuellement les mêmes et leur structure est similaire. Seulement, un biologiste ne vous confondra jamais un embryon humain et l’embryon d’un poisson. Pourquoi? Parce que l’embryon humain a un ADN humain, unique, de parents humains, qui n’a pas les propriétés biologiques d’un poisson et ne les aura jamais. Il n’y a aucune ambiguïté, même à ce stade de la vie. Il s’agit bien d’un être humain.
Certains poursuivent en disant que les pro-vie sont hypocrites car ils ne sont pas vegans anti-spécistes. D’une part même s’ils étaient hypocrites, cela ne démontrerait pas qu’ils ont tort, car un meurtrier peut dire avec raison qu’un meurtre est mal. Mais de toute façon, les droits de l’homme sont relatifs à l’humain. On n’a donc pas besoin d’attendre des lions et de leurs proies qu’ils soient soumis aux même droits, ni ne les respectent, pour défendre celui des hommes. Ce serait simplement hors sujet. Il n’y a pas d’incohérence entre le spécisme et la défense de droits exclusifs à l’homme.
L’embryon serait égal à un spermatozoïde
Rien de plus faux. Une erreur que font souvent les pro-avortements, c’est de ne pas faire la part entre un organisme, qui est un tout, et la cellule d’un organisme, qui est la partie de ce tout. Le spermatozoïde fait partie du corps de l’homme, qui est un organisme complet. Tuer un spermatozoïde n’est pas tuer un humain, car il n’est pas un organisme à lui seul. A l’inverse, l’embryon est un organisme unique, il n’est pas une partie d’un corps mais un corps propre à lui-même. Le spermatozoïde ne se développera ni ne se reproduira avec les bons nutriments. L’embryon, si. Scientifiquement, nous savons que l’embryon a déjà une certaine autonomie vis-à-vis de sa mère et agit activement pour survivre indépendamment d’elle.[23] Cette réponse est valable pour ceux qui disent que l’embryon est un simple amas de cellules, car tout humain forme un ensemble de cellules de la même façon.
L’embryon serait un simple parasite
Cet argument est basé sur le fait que l’embryon survit grâce aux ressources de sa mère. Mais cela est aussi vrai au stade embryonnaire qu’à la naissance. En fait, tout nouveau-né est dépendant des ressources d’autrui. Malgré tout, il est parfaitement différenciable d’un parasite étranger, bactériel, pour les mêmes raisons citées précédemment: son humanité biologique intrinsèque et le fait qu’il est bien la progéniture de deux parents. Si on pouvait le traiter comme tel, alors on pourrait aussi traiter un bébé, un handicapé, ou un miséreux comme tel pour leur dépendance. C’est totalement arbitraire.
Par ailleurs, parler de parasite est un contre-sens scientifique. On sait que l’embryon n’absorbe pas passivement les nutriments de la mère comme si c’était à son détriment. Le placenta se développe spécifiquement pour trouver un équilibre entre les ressources et assurer une coopération entre l’organisme de la mère et celui de sa progéniture.[24]
L’embryon ne serait pas un humain mais un humain potentiel
Cette affirmation repose sur des critères parfaitement arbitraires, car pour être un humain potentiel, il faut savoir à quel moment on le devient. Mais la vérité est que, biologiquement, il n’y a pas de rupture spécifique après la fécondation. Cet organisme humain, avec son ADN humain unique, reste le même depuis l’embryon jusqu’à la mort. Tout ce qui fait de l’humain un humain est contenu dans cet embryon. La seule chose qui change étant le stade de développement, développement qui n’est jamais rompu, même après la naissance. Ils seraient tout au mieux des adultes potentiels.
Certains voudraient nous faire croire que le stade fœtal le rendrait finalement humain. Mais déjà, le stade fœtal commence à la huitième semaine, alors que la loi Française limite l’avortement à la douzième. Mais comme le dit bien L’Embryologie humaine de Larsen[25], cette limite est arbitraire, car nous savons que les organes ne sont pas finalement constitués. Par exemple, le cerveau n’est pas du tout terminé à la naissance, ni les organes reproducteurs.[26] Et pourtant, nous savons que le nouveau-né est humain, peu importe son degré de développement.
Les arguments philosophiques
Face à l’échec scientifique auquel fait face le pro-choix, celui-ci a recours à des arguments philosophiques. En effet, si l’humanité au sens scientifique et biologique ne peut pas justifier l’avortement, étant donné qu’elle débute dès la fécondation, alors il faut nécessairement définir l’humanité de façon philosophique. Mais comme nous allons le voir, chaque argument qu’ils utilisent pour ôter l’humanité du fœtus est d’une arbitrarité sans nom. Prenons quelques exemples.
Stephen Schwarz, dans son livre sur la question morale de l’avortement, décrit ce qu’il appelle le test SLED.[27] Celui-ci renvoie aux quatre critères qui différencient l’embryon d’un homme adulte. Il s’agit de la taille, du niveau de développement, de l’environnement, ainsi que de la dépendance. Le problème, c’est que tous ces critères sont arbitraires, extrêmement variables, et que les hommes sont loin d’avoir des degrés communs de chacun de ces critères. Une petite taille ne rend pas moins humain qu’un autre. Un bas niveau de développement ne rend pas non plus inhumain. L’environnement, la vie intra-utérine, ne rend pas inhumain non plus, car le bébé tout juste né a bien plus en commun avec le fœtus dans l’utérus qu’avec l’homme adulte. Il ne devient pas humain comme par magie en sortant du ventre de sa mère, car cela n’implique pas de changement physique fondamental.[28] Enfin, la dépendance qui a déjà été discutée précédemment, concerne tout aussi bien l’embryon que le nouveau-né.
Nous comprenons bien que tous les critères qui s’expriment en termes de degrés sont arbitraires, car personne ne les a à niveau égal. Cela est valable pour la couleur de peau, le niveau d’intelligence, le genre etc. Avec des critères arbitraires, nous pouvons justifier le meurtre de bien des humains, comme l’ont fait certains esclavagistes. L’accepter pour l’avortement est donc irrationnel et justifie la déshumanisation de n’importe quelle catégorie de personne.
L’embryon n’est pas conscient
Certains font exactement cette erreur en parlant de la conscience de l’embryon. Mais déjà, l’expérience consciente est un concept dont la base neurologique n’est pas claire et qui ne peut être testé qu’indirectement. D’ailleurs, il y a plusieurs divers degrés de consciences. Certains animaux ont probablement une conscience perceptive plus élevée que les nouveaux nés. Or, ça n’enlève en rien l’humanité aux nouveau-nés dont le meurtre est interdit. Peut-on dire que l’embryon devient humain au tout premier stimulus ressenti?
C’est là une exigence parfaitement arbitraire. Pourquoi pas deux? Pourquoi pas une certaine forme de stimuli? En sachant qu’il est impossible d’identifier le premier stimulus conscient à une date précise. Et s’il s’agissait d’une conscience plus rationnelle, une conscience philosophique de soi poussée, ou une conscience morale, cette limite tomberait bien après la naissance, et cela justifierait de déshumaniser des bébés.
Enfin, les patients dans le coma qui perdent la conscience ne peuvent pas être tués gratuitement, quand bien même ils ne ressentiraient rien. Ils restent des êtres humains, conscients ou non, ressentant la douleur ou non. Cela veut dire que leur dignité d’humain ne dépendait pas de ce critère. Cela est toujours vrai pour ceux qui utilisent la conscience passée du comateux, car si la propriété est passée, cela prouve précisément qu’elle a cessé d’exister sans l’humanité. La temporalité est d’ailleurs arbitraire, car l’embryon aura toujours une conscience future, qu’on pourrait exploiter pour les mêmes justifications.
Son cœur ou ses poumons ne fonctionnent pas
D’autres disent que l’enfant doit avoir un cœur qui bat. Mais déjà, si l’embryon n’a pas encore besoin de cela pour se développer et vivre, ça n’a aucun intérêt de lui exiger. D’autant plus qu’il est bien prédisposé à développer un cœur dont les cellules seront toujours basées sur le même organisme humain. De toute façon, le cœur commence à battre vers 21 jours.[29] Il faudrait donc revoir les limites françaises à la baisse.
L’argument est aussi valable pour le fonctionnement des poumons. L’embryon reçoit de toute façon déjà de l’oxygène par le placenta, il n’a donc pas encore de raison d’utiliser ses poumons. Mais tous ces arguments qui se basent sur la présence ou non d’un organe terminé n’a aucun sens. Pourquoi ces organes là et pas les organes génitaux ou le cerveau? Après tout, ces derniers ne se finissent que bien longtemps après la naissance.[30]
L’embryon ne ressemble pas à un humain
Il y a un argument selon lequel il ne serait pas humain car il n’en a pas l’apparence. Comme si l’apparence d’un être humain n’était pas différente chez chacun et ne pouvait pas changer. De toute manière, même avoir une apparence déformée n’enlève l’humanité d’un individu. L’apparence est un sophisme semblable à la déshumanisation des africains par certains esclavagistes.
L’embryon peut se diviser en jumeaux
Un autre argument nie l’humanité de l’embryon car on considère qu’il y a deux humains une fois qu’il se divise, dans le cas des jumeaux monozygotes. L’argument pose déjà le postulat douteux selon quoi un individu ne pourrait pas être divisible, ce qui est pourtant vu par exemple chez les vers qui peuvent faire naître deux individus en sectionnant une partie[31]. Le clonage fonctionne de la même façon en substituant le tissu d’un individu pour en créer un autre.[32] Tout humain étant potentiellement clonable, ce ne saurait être un critère d’inhumanité.
Pour les jumeaux, on pourrait aussi considérer qu’il y a simplement un organisme en engendrant un autre, sans impliquer la perte du premier, ce qui est biologiquement comparable à la reproduction ou à la parthénogénèse.[33] Si cela voulait dire que l’embryon n’était pas un humain avant qu’il y en ait deux, étape qui n’existerait que pour les jumeaux, alors les non-jumeaux sans étape intermédiaire ne deviendraient jamais humains. Pourtant, biologiquement, on ne peut donc pas dire qu’un embryon seul n’est pas l’humain à son premier stade de vie.
Accumulation des critères et incertitude
Les critères s’énumèrentmais tous sont d’une arbitrarité malhonnête. Certains, face à l’incapacité de rationaliser les critères choisis, pensent pouvoir les utiliser par accumulation. Comme si un critère invalide ajouté à un autre critère invalide rendait les deux valides. Mais zéro additionné à zéro ne donne pas un. Le nombre de critères serait d’ailleurs lui aussi arbitraire.
Enfin, certains cherchent à dire qu’on ne peut simplement pas définir objectivement l’humanité, et qu’on ne pourra donc jamais être sûr de cela. Sauf que cet argument va dans le sens de la cause pro-vie. Parce que si dans le doute d’une action, nous avions 50 pourcents de chance de commettre un meurtre, alors que d’autres alternatives s’offrent à nous, il serait lourdement immoral de prendre ce risque.
Conclusion
Concluons à présent notre démonstration. Tout argument de circonstances, qui invoque un utilitarisme ou un sensationnalisme quelconque pour autoriser la mise à mort d’un enfant dans le ventre de sa mère n’est qu’une diversion pour écarter les gens du véritable débat. Si ceux qui les utilisent ne sont pas prêts à utiliser les mêmes circonstances pour justifier de tuer, par exemple, un enfant de 2 ans, c’est bien parce qu’ils savent que ces arguments ne seraient pas valides si le fœtus avait autant de valeur humaine, ce qui est précisément ce que pensent les pro-vie. Le débat est donc de savoir s’il est autant humain. Oui, il est vraiment humain, comme vous et moi. C’est un fait non seulement biologique, étant donné qu’il est un organisme unique, avec un ADN unique, comme tout humain sur terre, mais également philosophique, étant donné que les critères qu’on cherche à donner pour le dissocier de l’humain sont parfaitement arbitraires.
Si on acceptait de baser nos lois sur l’arbitrarité, alors on se rendrait intellectuellement complice de toutes les idéologies qui proposent avec les mêmes méthodes leur propre critère: la couleur de peau pour les esclavagistes, la qualité génétique pour les nazis, etc. On ne peut donc pas reposer sur eux. Les gens qui acceptent ces arguments sont soit des sophistes, qui ne cherchent pas à aller au bout de leur raisonnement, le sachant instable. Soit ce sont des gens qui ignorent tout de la morale, et oublient la raison pour laquelle le meurtre est interdit au sein de la société, quand bien même nous aurions à faire des efforts et des sacrifices pour sauver des êtres innocents et sans défense. Mais il serait trop long de nous étendre sur le contrat social entre les êtres humains ou la loi naturelle.
Si les pro-choix acceptent l’arbitrarité totale de leur position, ils acceptent alors la validité de tuer un nourrisson ou un enfant de 2 ans pour les mêmes excuses. Certains relativiseraient en se disant que de toute façon, cela n’arrivera pas. Mais ce sont en réalité des propositions éthiques sérieuses qui ont déjà été émises et qui pourront parfaitement l’être à l’avenir.[34]
*Note: Il a été dit qu’il serait possible d’administrer une pilule contraceptive prévenant contre la fécondation en cas de viol. L’argument est moralement valide. Le problème est qu’une telle pilule doit garantir l’empêchement de l’ovulation et/ou de la fécondation, _sans_ risquer d’empêcher la nidation d’un embryon fécondé (ce qui reviendrait à le tuer). Or, les pilules actuelles ne remplissent pas ces critères selon les revues récentes: https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1179/2050854915Y.0000000011 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4313438/
On ne peut donc pas en justifier l’usage :
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-55766-3_16
(https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=KxsuDwAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA223) http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_academies/acdlife/documents/rc_pa_acdlife_doc_20001031_pillola-giorno-dopo_fr.html
Autres ressources qui ont servi à la réalisation de cette vidéo :
- Inspiring Philosophy – Science Against Abortion: https://www.youtube.com/watch?v=4Ka-Zg4tlLE
- Horn, T. (2014). Persuasive Pro-life: How to Talk about Our Culture’s Toughest Issue. Catholic Answers Press.
- Kaczor, C. (2014). The ethics of abortion: Women’s rights, human life, and the question of justice. Routledge.
- https://www.lifesitenews.com/
[1] 1st Trimester Surgical Abortion: Suction (Aspiration) D & C https://www.youtube.com/watch?v=5THDmys8z30
[2] Jones, R. K., & Jerman, J. (2014). Abortion incidence and service availability in the United States, 2011. Perspectives on sexual and reproductive health, 46(1), 3-14.
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[3]Vilain, A. (2016). Les interruptions volontaires de grossesse en 2015. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er968.pdf (p.2)
[4] Jones, R. K., Singh, S., Finer, L. B., & Frohwirth, L. F. (2006). Occasional Report No. 29. Guttmacher Institute. https://www.guttmacher.org/sites/default/files/pdfs/pubs/2006/11/21/or29.pdf
[5] Sullins, D. P. (2016). Abortion, substance abuse and mental health in early adulthood: thirteen-year longitudinal evidence from the United States. SAGE open medicine, 4, 2050312116665997. https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2813546
[6] Lyman Stone, 24 Août 2017, Abortion restrictions will not cause overpopulation. https://medium.com/migration-issues/abortion-restrictions-will-not-cause-overpopulation-988d30b1829f
[7] http://www.feministsforlife.org/
« Open your eyes, pro-life feminists are everywhere” par Helen Alvaré. 23 Mai 2018. https://edition.cnn.com/2018/05/23/opinions/pro-life-feminism-alvare-opinion/index.html
[8] https://www.dublindeclaration.com/
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[9] Thierry Lefèvre. L’avortement avant la loi Veil. La Trêve de Dieu. http://www.contraception.fr/INEDCPF.PDF
Dupâquier, J. (1986). Combien d’avortements en France avant 1914?. Communications, 44(1), 87-106. https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1986_num_44_1_1656 (note 2, p.102)
[10] Syska, B., Hilgers, T. W., & O’Hare, D. (1981). An objective model for estimating criminal abortions and its implications for public policy. New perspectives on human abortion, 164-81. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/nlmcatalog/101012042
[11] Elam-Evans, L. D., Strauss, L. T., Herndon, J., Parker, W. Y., Bowens, S. V., Zane, S., & Berg, C. J. (2003). Abortion surveillance-United States, 2000. MORBIDITY AND MORTALITY WEEKLY REPORT CDC SURVEILLANCE SUMMARIES, 52(12). https://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/ss5212a1.htm (Table 19)
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[12] Koch, E., Aracena, P., Gatica, S., Bravo, M., Huerta-Zepeda, A., & Calhoun, B. C. (2012). Fundamental discrepancies in abortion estimates and abortion-related mortality: A reevaluation of recent studies in Mexico with special reference to the International Classification of Diseases. International journal of women’s health, 4, 613. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3526871/
[13] Of 145 cases of trisomy 21, 19 (13.1%) of women chose continuation of pregnancy, while 126 (86.9%) chose termination. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9788556
[14] Among those surveyed, nearly 99% of people with Down syndrome indicated that they were happy with their lives; 97% liked who they are; and 96% liked how they look. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3740159/
[15] Population Research Institute : Protect Girls from Sex-Selective Abortion https://www.pop.org/project/stop-sex-selective-abortion/
[16] Finer, L. B., Frohwirth, L. F., Dauphinee, L. A., Singh, S., & Moore, A. M. (2005). Reasons US women have abortions: quantitative and qualitative perspectives. Perspectives on sexual and reproductive health, 37(3), 110-118. https://www.guttmacher.org/sites/default/files/pdfs/pubs/psrh/full/3711005.pdf (p.113)
Bankole, A., Singh, S., & Haas, T. (1998). Reasons why women have induced abortions: evidence from 27 countries. International family planning perspectives, 24, 117-127. https://www.researchgate.net/profile/Susheela_Singh/publication/271799871_Reasons_Why_Women_Have_Induced_Abortions_Evidence_from_27_Countries/links/54d4f72a0cf246475806b09e/Reasons-Why-Women-Have-Induced-Abortions-Evidence-from-27-Countries.pdf (p.122)
[17] Obstetrician-gynecologists’ judgment of viability threshold is consistent with standard estimates of 24 weeks. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18240080
‘In general, those born at 23 weeks of gestation should be considered potentially viable, as survival with resuscitation is 26–28% or more.’ https://www.nature.com/articles/jp201470
[18] https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMcp0810384
[19] Ronan O’Rahilly R. & Müller, F. (2001). Human embryology and teratology, 3rd edition. New York: Wiley-Liss. P.8
[20] Moore, K.L. & Persaud, T.V.N. (2013). The Developing Human: Clinically Oriented Embryology, 9th edition. Philadelphia, PA: Saunders. P.2
[21] Carlson, B.M. (2013). Human embryology and developmental biology. Philadelphia, PA: Saunders. P.XI
Schoenwolf, G.C., Bleyl, S.B., Brauer, P.R., Francis-West, P.H. & Philippa, H. (2015). Larsen’s human embryology (5th ed.). Edinburgh: Churchill Livingstone. P.6
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[22] https://lozierinstitute.org/fetal-eegs-signals-from-the-dawn-of-life/ Résumé de “Borkowski WJ, Bernstine RL. Electroencephalography of the Fetus. Neurology. 1955 May 1;5(5):362.”
[23] Dumitru, A.M. 24 Janvier 2017. Science, Embryonic Autonomy, and the Question of When Life Begins. Public discourse. https://www.thepublicdiscourse.com/2017/01/17222/
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[25] Schoenwolf, G.C., Bleyl, S.B., Brauer, P.R., Francis-West, P.H. & Philippa, H. (2015). Larsen’s human embryology (5th ed.). Edinburgh: Churchill Livingstone. P.4
[26] Carlson, B.M. (2013). Human embryology and developmental biology. Philadelphia, PA: Saunders. P.248 & 389
[27] Schwarz, S. D. (1990). The moral question of abortion.
[28] Amy Packham, 5 janvier 2018, Baby Still Sleeps In Exactly The Same Position He Did In The Womb. https://www.huffingtonpost.co.uk/entry/baby-sleep-womb_uk_5ae832c0e4b02baed1bdbc98
[29] Moore, K.L. & Persaud, T.V.N. (2013). The Developing Human: Clinically Oriented Embryology, 9th edition. Philadelphia, PA: Saunders. P.64
[30] Carlson, B.M. (2013). Human embryology and developmental biology. Philadelphia, PA: Saunders. P.248 & 389
[31] University of California – San Diego. (25 Septembre 2017). Mechanism of asexual reproduction in flatworms. ScienceDaily. https://www.sciencedaily.com/releases/2017/09/170925151430.htm
[32] National Human Genome Research Institute. Cloning [fact sheet]. https://www.genome.gov/25020028/cloning-fact-sheet/
[33] Brackett, B. G. (1981). New technologies in animal breeding. NY, London: Academic Press. P.182
[34] Stephen Adams. Killing babies no different from abortion, experts say. The telegraph. 29 Février 2012. https://www.telegraph.co.uk/news/health/news/9113394/Killing-babies-no-different-from-abortion-experts-say.html
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